C'est un homme désappointé qui a bien voulu nous accorder cet entretien. Déçu autant par ceux qui l'ont intronisé à la tête de la SPA que par l'environnement du club, alors que ceux qui ont perdu leurs intérêts tentent de saper les fondements de cette jeune structure. Le Quotidien d'Oran.: Comment jugez-vous la défaite face au PAC ? Zeribi Bouaziz.: Je n'ai pas assisté à la rencontre mais la défaite est surprenante même si on m'a assuré que tout allait bien au sein de l'équipe. On reviendra sur ce point lors de la prochaine réunion. Q.O.: Pourriez-vous être plus explicite à propos de cette réunion ? Z.B.: Il est clair que nous allons revenir sur le comportement du groupe et sur ce qui a provoqué cette défaite après lecture du rapport du staff technique. Nous prendrons sans aucun doute des décisions. Q.O.: On a évoqué votre départ dans les médias Z.B.: A notre arrivée, nous avons réussi à écarter certains «vautours», mais ces derniers tentent de revenir à la charge. Avoir cette audace de vous demander de l'argent de poche (M'sirifa), après chaque match, je trouve cela dégradant. Le vrai supporteur est celui qui paie son ticket d'entrée et qui apporte de l'argent au club pour l'aider à relever la tête et non pas pour l'achever. Pour ma part, je vis avec les membres du staff une grande pression et d'ici la fin de ce mois nous risquons de déposer le bilan car la situation est devenue intenable. Aucune promesse faite au départ n'a été tenue. Ma contribution s'élève à 1 milliard de centimes et je ne peux plus continuer à ce rythme. Nous fonctionnons depuis six mois avec nos propres fonds et cela nous contraint à faire des entorses à certaines de nos obligations envers les jeunes catégories. Q.O.: Une SPA devrait générer des rentrées... Z.B.: C'est ce que croient les gens. C'est une SPA naissante. Il faut du temps pour se faire une place dans ce secteur et en faire bénéficier la SPA. Cela ne vient pas facilement, je suis entrepreneur depuis longtemps et je sais de quoi je parle. Q.O.: Qu'en est-il de l'aide des pouvoirs publics ? Z.B.: Au niveau relationnel avec la wilaya les choses sont bonnes, pour ce qui est de l'APC nous avons formulé nos besoins comme demandé et nous attendons. Le dossier est entre les mains du président de l'APC depuis une semaine. Hormis ces sources de financement, nous n'avons aucune entrée d'argent. Même certains donateurs lors de l'exercice précédent se sont recroquevillés. Q.O.: Les autres associations vivent le même problème Z.B.: Pas tous. Certains, à l'image de l'A Boussaâda ou d'autres clubs de l'Est ont vu leurs trésoreries renflouées grâce à l'apport de leur APC et attendent d'autres rentrées de la part d'entreprises locales. Chez nous «C'est armons nous et partez». Q.O.: Quelles sont les solutions pour sortir de cette crise ? Z.B.: S'il n'y a pas une bouffée d'oxygène d'ici peu, nous déclarerons le forfait général. Nous avons près de 300 athlètes à notre charge. Il nous faut des apports financiers considérables. Q.O.: La FAF a promis une aide financière aux clubs. Z.B.: Oui la FAF a promis beaucoup de choses, un bus aux jeunes et la prise en charge des petites catégories. Si cette aide se concrétise tant mieux, sinon ceux qui vont être pénalisés seront les jeunes catégories en premier. Ce club mérite plus d'égard à mon sens. La formation n'est pas chose aisée, il faut plus d'encouragements à des clubs comme l'USB. Q.O.: Qu'en est-il de la contribution du MJS ? Z.B.: Je crois que le ministère a fait son travail, il a été très large avec les clubs allant jusqu'à nous demander de formuler nos besoins matériels pour la saison, poussant la générosité jusqu'à éponger les dettes du CSA/USB qui nous bloquaient dans nos relations avec certains joueurs. Q.O.: L'USB n'est pas donc endettée ? Z.B.: A la réception du fax du ministère nous avons pris contact avec le président du CSA pour connaître la liste des joueurs en litige avec le club. Nous avons été surpris par l'absence totale de collaboration de Mekihel. Q.O.: Mekihel a déclaré qu'il quittait définitivement le CSA? Z.B.: C'est faux ! il n'a jamais quitté le CSA. Il détient toujours la délégation de signature, les chèques ainsi que les archives. Son refus de collaborer est donc incompréhensible. L'USB n'est le bien de personne en particulier. Q.O.: Nous vous laissons le soin de conclure... Z.B.: Je remercie tout d'abord «Le Quotidien d'Oran» pour m'avoir ouvert ses colonnes. Je lance par ailleurs un appel à tous ceux qui aiment cette ville, sa jeunesse et qui ont du respect pour les couleurs du club, d'apporter leur soutien matériel ou à défaut moral, pour la pérennité de ce patrimoine. A tous, je souhaite une bonne et heureuse année 2011.