Les réactions des partis politiques et des associations n'ont pas tardé à se faire entendre, suite aux émeutes qui ont éclaté ces derniers jours à travers tout le pays. C'est le cas du parti des travailleurs (PT) et de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) qui dénoncent la spéculation des prix et les tentatives de récupération des problèmes des jeunes. Dans son communiqué rendu public, le parti des travailleurs (PT) appelle le gouvernement à prendre «des mesures urgentes appropriées, à même de désamorcer la situation». Comme solution à la spéculation, le bureau politique du parti, réuni ce jeudi à Alger, propose, «dans l'immédiat, le plafonnement des prix des produits concernés à savoir, l'huile et le sucre, la restauration même de façon provisoire du monopole de l'Etat sur le commerce externe et interne pour que le contrôle des prix soit effectif». Le PT propose également «la réouverture des grandes surfaces publiques réservées aux produits subventionnés par l'Etat et à la production nationale et la réouverture des EPE de l'agroalimentaire fermées». «Ce sont là des mesures réalistes et réalisables», estime le PT et qu'il considère «bénéfique pour la création d'emplois et pour la protection de la production nationale». Il s'agit, souligne le parti de Louisa Hanoune dans son communiqué, «de barrer la route devant les serviteurs zélés des multinationales qui déversent leurs produits dans notre pays à la faveur de l'Accord d'association avec l'UE et des concessions consenties à l'OMS, et dont les intérêts sont contrariés par les lois de finances 2009 et 2010». Devant cette situation qu'il qualifie de grave, le secrétariat du bureau politique du parti, en session ouverte, a décidé de reporter le meeting que devait organiser le PT et l'UGTA à Alger à l'occasion du vingtième anniversaire de la Fondation de l'entente internationale des travailleurs et des peuples. Le bureau politique compte se réunir, aujourd'hui, en session extraordinaire au siège national du parti. Quant au FOREM, il appelle au dialogue pour régler les problèmes. La fondation appelle également les pouvoirs publics «à une plus grande ouverture vers les associations qui peuvent jouer un rôle de médiation sociale avec les différentes composante de la société». Cette association estime dans un communiqué rendu public que «les augmentations des prix des matières de première nécessité ne sont que la goutte qui a fait déborder le vase. Le ras-le-bol manifesté par la seconde génération des évènements d'octobre 88 traduit un profond malaise, celui d'être ignorée, marginalisée et non écoutée». Pour la Forem, «il y a un réel problème de gouvernance en Algérie dont l'élément de base est l'absence de communication». Elle dénonce de ce fait avec rigueur «les tentatives de récupération des problèmes de notre jeunesse par d'autres forces extérieures au pays qui appellent à ne pas s'y rendre faisant ainsi une surenchère politicienne et une façon de s'ingérer dans nos problèmes».