Pour les mêmes maux et les mêmes effets mais pas pour les mêmes causes ni les mêmes raisons, deux pays voisins jusque dans leur monnaie et leur langue d'échange avec les autres vivent des émeutes dites de la «cherté de la vie, de la pauvreté et donc de la faim». Même si par une sorte de danse avec la mort, l'on parle de «seulement» cinq morts chez nous (et c'est déjà cinq de trop) et plus d'une vingtaine de victimes chez nos voisins tunisiens. L'on peut encore pérorer à souhait que des avocats ont été tabassés de l'autre côté de Oum Theboul, un crime de «lèse-démocratie» qui, paraît-il, est inimaginable sous nos cieux faussement sereins. Mais la comparaison s'arrête là. Pourquoi ? Parce que les les affres de la faim, qui sévissent chez nos alter ego tunisiens où il n'y a pas autant de thune que dans nos poches à nous Algériens, ont-elles un lien «dialectique» avec le «cas algérien» ? D'aucuns parlent avec la «sincérité» d'un loup famélique face à un chevreau esseulé que la Tunisie est un pays qui n'a pas pris de risque de s'ouvrir à la démocratie de «la nuit des longs couteaux», à rebours du «cas algérien» où «faire ce que bon te semble» est la plus souveraine des libertés. Question à un dinar tuniso-algérien : lequel d'entre un «casseur de sucre» de chez nous peut-il être comparable avec un «jeteur d'huile» de chez les autres ? Le pain tunisien a-t-il la même saveur qu'une torgnole algérienne, un député de l'autre côté de la frontière orientale est-il payé au même niveau que son «camarade» algérien, le musulman tunisien a-t-il le même rapport à l'Omniscient que son frère algérien, croient-ils en un Seul et même Dieu, rêvent-ils du même Eden, ont-ils peur du même pandémonium ? Parce que la Loi, pour avoir un sens «concret» lorsqu'elle est «abandonnée» seule dans les bras du peuple, doit s'interpréter et se faire respecter de la même manière par tous, partout, et là où l'on pourrait se «blottir», ceux chargés de faire respecter la loi ont appris à mesurer le fossé entre une révolution et ceux qui la supportent sur leur bon dos, entre ceux qui décident d'une guerre et ceux qui la mènent, entre celui qui provoque un squale et celui qui nage avec ? Parce qu'il est question avant tout d'une équation à résoudre au plan avant tout politique et économique, comment avec un seul bâton dans les mains peut-on solutionner un problème d'une société en proie avec ses propres démons ? L'autre problème «ossifié» chez nous étant d'abord une question entre le temps des uns et lâge des autres, un peu comme cette bombe lacrymogène périmée utilisée contre des émeutiers quelque part dans le pays, dans l'addition d'individus» que nous constituons tous, peut-on «casser du sucre» sur le dos de celui qui casse un lampadaire lorsque les «jeteurs d'huile» sur le feu ardent sont là où personne n'ira jamais les chercher ? Parce que la bonne vieille bien-pensante marxiste veut toujours qu'un Etat a pour attribut «naturel» un appareil Idéologique puissant avec en face un appareil répressif tout aussi omnipotent, en ces temps «mutants», il n'y plus moyen de croire que l'on peut être souverain à l'intérieur de ses frontières juste en mettant un «répresseur» par formation ou par vocation (selon les goûts !) derrière chaque âme qui vive!