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Ruse de dictateur : transformer une révolution en une émeute
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 02 - 2011

Avec Benali, nous avons appris qu'un dictateur pouvait tuer son peuple pour garder un pays dans sa bouche. Avec Moubarak, on vient d'apprendre comment on fait pour casser une révolution. Les images de Moubarak réunissant ses généraux et son conseil de guerre, impassible devant un peuple qui le vomit et lançant ses avions de chasse dans les cieux du Caire, donnaient l'impression que l'Egypte était envahie, était en guerre, voulait soi-disant libérer la Palestine ou secourir les Tchétchènes, alors qu'il s'agissait des Egyptiens et pas d'une ennemi extérieur. Un dictateur en guerre contre les siens !
Pour le reste, la leçon est énorme pour les peuples futurs : il y a des techniques pour casser une révolution après avoir coupé Internet, le téléphone et avoir chassé El Jazeera.
La première est de la transformer en émeute. Lâcher les prisonniers de droit commun, la «racaille» et les casseurs pour «dégrader» le sens de la contesta, «fixer» les manifestants chez eux, dans leurs quartiers, et les obliger à défendre leurs maisons et pas le pays, créer la peur, installer le chaos et déstabiliser la classe moyenne par la crainte de l'invasion barbare interne. En seconde phase, lancer les chiens médiatiques pour déplacer le centre de la contestation vers la demande de l'ordre, c'est-à-dire celui du dictateur. En trois, mettre en orbite des slogans genre «non à la destruction de l'Egypte», comme si la révolution était un mouvement de voleurs et de casseurs, et fabriquer ensuite une culpabilité collective pour se présenter, très vite, en sauveur. En quatrième phase, offrir des sièges au Parlement (révision juridique des recours) à l'opposition des Frères musulmans pour la domestiquer et couper ses troupes des troupes de la révolution. En dernière phase, appeler les élites organiques de soutien, les acteurs, les chanteurs et les quelques intellectuels serviles pour se lamenter sur le sort de l'Egypte, sur «un désordre qu'elle ne mérite pas» et sur la solidarité de tous face au nouvel ennemi en préfabriqué : le voleur/casseur/agresseur. La dernière phase consiste à «pourchasser» les hors-la-loi, c'est-à-dire les «barbares», mais en étendant le délit aux manifestants et opposants, déjà confondus dans les esprits avec les voleurs et donc déjà inculpés, jugés pour crime de chaos.
Le dictateur du Caire vient donc de démontrer que tout est permis pour «garder» un pays sous une botte. Tous les moyens. Toutes les méthodes. Dans le cas de l'Egypte, tout va se jouer dans les prochains jours et par la technique de l'usure. Les Egyptiens auront le choix de céder au traumatisme du chaos fabriqué de toutes pièces, ou de continuer en provoquant un effet d'entraînement sur les passifs. Dans le premier cas (celui de la réédition), une bonne partie des manifestants le payeront très cher après la chute de leur audimat et de l'attention des médias internationaux. Dans le second, ils risquent de précipiter le basculement du système vers la solution «Moubarak out pour sauver le système Moubarak», comme on a tenté de le faire en Tunisie les premiers jours après Benali.
Tout cela pour dire que la liberté n'est pas l'affaire d'une semaine, mais d'une longue vigilance et d'une profonde intelligence de maquis. Les dictatures dans le monde arabe ont presque tout de leur côté : les armes, les médias, le soutien des autres dictateurs, les intérêts occidentaux et l'alliance stratégique avec la plèbe contre le peuple. Presque tout donc de leur côté, sauf une chose ou deux : le temps et le rêve. Les dictateurs ne rêvent pas et ont tous un tic-tac à la place du cœur et de la montre. Ils finissent tous par tomber, car ils n'ont pas les pieds sur terre mais sur nos échines.


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