Quelque 2.500 travailleurs du port d'Alger ont observé, hier, un rassemblement à l'intérieur de l'enceinte portuaire. Les contestataires qui avaient déjà débrayé dimanche dernier durant plusieurs heures, exigent la «régularisation» des 246 dockers journaliers exerçant à l'intérieur de ce port depuis des années. «Les journaliers qui travaillent une à deux fois par semaine vivent une situation extrêmement difficile», nous a affirmé hier un docker que nous avons joint au téléphone. Notre interlocuteur affirme que ces journaliers, pères de familles, ne vivent que grâce à la solidarité de leurs collègues travailleurs qui font régulièrement des «quêtes» pour les aider à s'en sortir. Les travailleurs qui sont entrés dans une grève illimitée depuis hier matin, exigent la régularisation de ces dockers journaliers et ce, conformément à une décision ministérielle qui remonte à l'année 2008, qui n'a jamais été appliquée et qui prévoit des contrats à durée déterminée au profit de cette catégorie de dockers. Les travailleurs grévistes exigent également une revalorisation salariale pour ce qui des autres catégories liées par un contrat de travail avec leur direction. Il s'agit notamment de tous les dockers, manutentionnaires ou agents de sécurité. Ces derniers revendiquent une hausse de salaire de 14.000 DA et ce à l'instar de leurs collègues du service pilotage qui ont bénéficié d'une revalorisation salariale depuis 2008. Les grévistes ont menacé, par ailleurs, de se rassembler aujourd'hui mercredi devant leur direction générale à proximité de l'amirauté et ce dans le cas où leurs revendications ne sont pas prises en considération. «Nous allons organiser un rassemblement devant notre direction générale si nos revendications ne sont pas prises au sérieux», nous a indiqué hier un docker qui affirme que les travailleurs sont déterminés arracher leurs droits. A noter qu'une source syndicale nous a affirmé par ailleurs que plusieurs autres ports risquent la paralysie pour des raisons similaires. Les ports de Béjaïa, Jijel et Oran ont connu hier de sérieuses perturbations pour cause de débrayages, soutient notre source qui souligne que des centaines de travailleurs dans ces ports sont entrés à leur tour dans une grève illimitée. Les dockers menacent même d'organiser une grève de la faim pour attirer l'attention des responsables concernés sur leur situation socioprofessionnelle. A noter que nous avons tenté de joindre les responsables de la communication du port d'Alger mais en vain. Le responsable de la cellule de communication était en réunion, soutient-on à la direction générale du port d'Alger.