Des dizaines de contractuels de plusieurs secteurs publics (collectivités locales, éducation nationale et santé) ont observé hier un sit-in devant le siège de la Direction de l'Action Sociale (DAS) de la wilaya pour exiger leur intégration à leurs postes comme employés à part entière et mettre fin à ce statut de précarité dans lequel ils sont confinés. Le rassemblement, qui a nécessité l'intervention des éléments de la police pour veiller à l'ordre et rétablir la circulation automobile, a été organisé par le comité local du Comité National des Contractuels engagés dans le cadre du pré-emploi et du filet social. Un regroupement affilié au Syndicat National Autonome du Personnel de l'Administration Publique (SNAPAP), et qui compte organiser, selon sa présidente, un grand rassemblement le 11 septembre prochain à Alger, devant le siège du ministère du Travail pour exiger la permanisation des contractuels, dont le plus grand nombre est souvent, a-t-elle noté, «qualifiés, voire surqualifiés, tout en jouissant d'une expérience professionnelle appréciable». Si l'on prend le cas de la commune d'Oran, pour ne citer que cet exemple, beaucoup de jeunes, dont un grand nombre d'universitaires, sont recrutés dans le cadre du Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) à la faveur de contrats d'une durée limitée (une année) dans des postes d'éboueurs, de balayeurs ou encore d'agents administratifs à l'état civil. On peut trouver dans ces postes des licenciés et même des ingénieurs qui touchent des salaires ne dépassant guère les 12.000 dinars par mois. Une véritable «aberration» selon les termes des concernés qui déplorent également des retards dans le paiement de ces salaires qui peuvent aller jusqu'à 4 à six mois. Selon la présidente du Comité des contractuels, «il est grand temps d'appliquer l'ensemble des dispositions de la loi 08-126 relative au pré-emploi, dont l'un des principes fondateurs est l'insertion et l'intégration professionnelle». Aussi, a-t-elle ajouté, «dans la pratique, on assiste à un détournement prémédité des dispositions fondamentales de cette loi, en occultant abusivement ce principe d'intégration. Car, souvent, au bout d'une seule année d'exploitation, on vous dit, une fois le contrat arrivé à terme : au revoir et merci.» Est-ce cela l'insertion professionnelle ? s'est-elle demandé. Et d'ajouter : «Ceci n'est rien d'autre qu'une forme moderne d'esclavage. Cependant, on refuse cette politique du pré-emploi. Notre pays dispose de moyens importants pour garantir à tous ses enfants un emploi qui leur assure une vie stable et digne».