Lors de la prochaine session extraordinaire du comité central du FLN, convoquée pour ces samedi et dimanche 30 et 31 juillet, verra-t-on la mise en minorité de Belkhadem ? Pour qu'il puisse en être ainsi, il faudrait que le mouvement des « redresseurs » ayant brandi l'étendard de la révolte contre le secrétaire général en exercice, ait été rallié par plus de membres de cette instance dirigeante qu'il en comptait dans ses rangs à la veille de la précédente réunion du comité central. De celle-ci aussi, les porte-parole des « redresseurs » avaient claironné qu'elle allait permettre de constater l'isolement de Belkhadem. Il n'en fut rien au final, car seule une quinzaine de ces membres a boycotté les travaux. Hormis d'ailleurs les trois ou quatre figures de proue du mouvement des « redresseurs » qui ont justifié leur boycott par leur refus d'être à la même réunion en présence de Belkhadem, les autres ont avancé des justifications sans rapport avec des divergences qui les opposeraient au secrétaire général. Cette fois encore, les redresseurs laissent entendre que le boycott sera large, au point que cela mettra à nu la perte de crédit du patron contesté du FLN. Du côté de Belkhadem et de ses partisans, l'on ne semble nullement avoir fait cas de la possibilité que le scénario envisagé par leurs adversaires se produise lors de la réunion de ce début de semaine prochaine. Ils affichent au contraire une sérénité qui fait penser qu'ils ont obtenu l'assurance qu'une écrasante majorité des membres du comité central répondra, cette fois aussi, présent à la convocation faite par le secrétaire général du parti. Sur un point au moins, nous donnons acte aux « redresseurs », celui d'avoir considéré que la session du comité central du FLN convoquée par Belkhadem est un « non-évènement ». Leur jugement est certes sous-entendu par des considérations liées à leur conflit avec Belkhadem et ses partisans, mais rejoint celui qui est partagé au sein de l'opinion publique. Il y a longtemps que les citoyens se sont faits à l'idée que les véritables problèmes du pays ne se discutent pas dans les instances dirigeantes de l'ex-parti unique. Que les guéguerres qui le déchirent sont instrumentalisées par des marionnettistes extérieurs à ces instances. Leur intensité et leurs conclusions échappent totalement aux gesticulations de leurs protagonistes « FLNistes ». Si Belkhadem doit être finalement évincé du secrétariat général du FLN, ce n'est pas à la puissance et à la force du mouvement de « redressement » qui le conteste qu'il faudra attribuer son départ. Cela voudra dire tout simplement qu'il aura été lâché, non pas par la composante du comité central, mais par ceux d'entre ces marionnettistes qui l'on intronisé en tant que secrétaire général. Ce qui n'adviendra pas forcément. Car le rapport de force entre les marionnettistes en question n'est pas irrécusablement celui que des observateurs et analystes s'échinent à nous en dresser le tableau. C'est ce qui explique que pour aussi spectaculaire qu'apparaît l'agitation du mouvement des « redresseurs » du FLN, Belkhadem poursuit imperturbablement à présider aux destinées du parti, et que ces mêmes redresseurs, pour aussi déterminés qu'ils en donnent l'air, n'ont pas rompu irrévocablement avec lui et ses partisans. Et pour cause : c'est qu'ils savent qu'ils sont manipulés dans le conflit dans lequel ils ne sont que des pions et ignorent totalement de quelle façon les marionnettistes vont s'entendre pour y mettre un terme, quand ils auront tranché leurs différends.