Les riverains des quartiers et rues tenus par l'application du plan d'urgence, concernant l'organisation de la circulation au centre de la «ville des ponts», ne cessent de poser des questions à propos de l'entrée en vigueur de celui-ci. « Nous croyons que les autorités ont estimé qu'après la réouverture du pont de Sidi Rached, ce plan est devenu caduc», a estimé, hier, un commerçant de la rue Ben M'hidi qui nous a interpellés. «C'est l'Arlésienne, ce fameux personnage de théâtre dont tout le monde parle, tout au long de la pièce, mais que personne n'a vu», a ironisé un autre commerçant de la rue Didouche Mourad, à l'évocation de ce sujet. Le responsable du Transport à l'APC, M Bouarroudj Farid, membre de la commission chargée du dossier, que nous avons contacté à ce sujet, nous a expliqué «que ce plan se trouve toujours bloqué à la première phase dans laquelle sont inscrites toutes les mesures proposées. Après la dernière session de l'APW qui a réparti l'enveloppe budgétaire débloquée par l'APC, soit 15 millions de DA, pour déterminer le matériel nécessaire à mettre en place pour l'exécution de cette première phase, il ne nous restait qu'à lancer une consultation et celle-ci est en cours». Et d'ajouter «qu'une fois l'entreprise qui sera chargée du travail de fourniture et de pose du matériel de signalisation et celui destiné à d'autres fins est désignée, nous allons entrer immédiatement en action. Cette procédure sera peut-être terminée au courant de cette semaine. Et à la fin du mois de décembre, au maximum, nous allons commencer l'exécution du plan». M. Bouarroudj a estimé toutefois que «certaines opérations ponctuelles, telle que la mise en place des stations relais qui est à la charge de la direction du Transport, pourraient être entamées sans attendre le feu vert de la commission ad-hoc. Or, l'absence du responsable de ce secteur qui a accompli le rite du «Hadj», n'a pas permis d'aborder cette étape. Maintenant, nous allons pouvoir recommencer les réunions avec le directeur du Transport pour tracer un programme de travail. Ce qui vient d'être fait la semaine passée», a affirmé notre interlocuteur. Ce dernier demande aux citoyens qui s'impatientent, de comprendre qu'il n'est pas du tout aisé de concevoir et d'appliquer un plan d'urgence dans une ville comme Constantine qui n'a jamais eu un tel plan, car celui-ci requiert la participation de tous, l'administration en premier lieu, mais aussi la société civile, les comités de quartiers, les commerçants, les taxieurs, les transporteurs, et enfin les citoyens. «Aujourd'hui, par exemple, a-t-il signalé, les 4.000 taxis que compte la ville, encadrés pourtant par 4 syndicats, ne se montrent nullement disposés à collaborer à ce plan car ils ne respectent pas le cahier des charges organisant leur profession. Donc, il y a manifestement maldonne car, il ne faut pas l'oublier, ce plan repose essentiellement sur le transport en commun et le transport public». Autre chose, plusieurs artères principales du centre- ville qui seront touchées par le plan sont concernées par l'opération de goudronnage lancée par la mairie. Ce qui suppose qu'il faut donc attendre que cette opération soit achevée pour entamer le traçage des couloirs réservés aux taxis et envisager l'interdiction de stationnement. A propos du terrain attenant à la gare SNTF proposé dans le plan d'urgence en vue d'être transformé en station où seront transférés tous les bus opérant dans celle de Bab-El-Kantara et de l'avenue de Roumanie, ainsi que des services de taxis, M. Bouarroudj a estimé que cette mesure dépasse la compétence de la commission communale. Celle-ci relève d'un niveau supérieur des autorités locales qui devront introduire une demande auprès du ministère de tutelle pour la cession du terrain à la commune. Procédure qui demandera beaucoup de temps.