Galou comme quoi que les Algériens, c'est-à-dire nous autres, avons peur de dénoncer la corruption. Voilà une conclusion qui va nous aider à comprendre qu'ils n'ont rien compris. Ou bien qu'ils ont tout compris ! Ils ont compris que nous avons compris qu'il n'y a rien à comprendre. La seule chose dont nous sommes certains est que le poisson pourrit par la tête. C'est ainsi qu'il perd un «S» pour se transformer en poison. Et ce «S», nous autres, qui n'avons rien à comprendre, on l'utilise pour mettre une majuscule à Silence. Soukout. Samte. Le «S» majuscule devient rempart pour notre Sécurité. Il ne s'agit pas de dénoncer le fonctionnaire corrompu. Mais celui qui l'a installé à ce poste. Il s'agit de dénoncer les cooptations. Les recrutements de complaisance et la «slala». Ce n'est que lorsque la compétence deviendra le seul critère d'embauche, que se dessinera l'ébauche d'une lutte en amont contre la corruption. Au lieu de dépenser du fric pour des sondages, utilisons cet argent pour une autre enquête. Prenons au hasard une société nationale, ce qu'on appelle communément une entreprise publique, et tentons de remonter l'arbre généalogique ou l'arbre «gé(né)ographique» du personnel en poste. Se dessinerait alors certainement une image inquiétante qui permettrait de décrypter le mal qui ronge la société. Et l'état et les tares du secteur d'Etat. Le cousinage et le cuisinage à l'origine de la corruption. Arrêtons de faire semblant de voir. Il n'y a qu'à regarder autour de nous ces bâtisses qui poussent et se demander à qui elles appartiennent et comment elles ont été construites, avec quel argent, pour remonter les filières de l'architecture de la corruption. Pourquoi voulez-vous qu'un guellil dénonce un zaouali qui a reçu cent dinars pour activer le retrait d'un extrait de naissance quand, à côté, des marchés non Silence ! Sidi Silence est notre ouali protecteur !