L'opération de relogement des habitants de la cité Sotraco dans le quartier de Boudraa Salah s'est poursuivie hier matin, pour la seconde journée, avec l'évacuation d'un autre groupe d'habitants vers de nouveaux appartements qui leur ont été attribués dans la nouvelle ville Ali Mendjeli. Contacté à midi alors qu'il était encore sur le site en train de superviser l'opération, M. Bahi Salah, directeur de la société d'architecture et d'urbanisme (SAU), a déclaré que jusqu'à la mi-journée d'hier le nombre global de familles évacuées a atteint le chiffre de 500. Lancée avant-hier, cette première opération du genre qui entre dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire, n'est pas allée sans soulever des protestations provenant surtout de gens qui ont, pour une raison ou pour une autre, été exclus du bénéfice de logement, mais aussi par des bénéficiares au niveau des logements neufs localisés dans les unités de voisinage 13 et 18 de la nouvelle ville Ali Mendjeli. A ce propos, les avis sont partagés. Contacté hier, un groupe de bénéficiaires a révélé que les mécontents sont ceux qui, bien que servis, voulaient avoir plus de logements pour loger leurs proches parents. «Certaines familles qui ont protesté le premier jour, nous les connaissons bien, ont pourtant bénéficié d'un logement», nous a déclaré un groupe de citoyens relogés hier. «Mais les chefs de familles, ont-ils affirmé, ont tenté d'obtenir plus afin de faire bénéficier leurs fils âgés d'un appartement distinct». Quant aux conditions d'accueil dans les nouveaux appartements, les bénéficiaires qui ont été logés dans l'unité de voisinage n°13, se sont plaints du froid dû à l'absence de connexion au gaz de ville, d'électricité et de fuites d'eau dans des chambres. Par contre, ils se sont félicités de l'accueil qui leur a été réservé par les autorités de la daïra du Khroub dont dépend administrativement la nouvelle ville. Ceux qui ont été affectés à l'unité de voisinage n°18 ont déclaré, hier matin, avoir passé une nuit blanche et glaciale parce que, d'une part, leurs appartements n'étaient pas encore adductionnés au gaz de ville et, d'autre part, dans le quartier il n'y a ni épicerie, ni boulangerie. «C'est encore un endroit désert et il nous a fallu parcourir plus de 2 kilomètre pour acheter des victuailles pour nourrir toute la famille», nous ont déclaré les nouveaux habitants de cette unité de voisinage, qui ajoutent que «ce matin, nous avons été obligés de ramener le lait des cafés les plus proches». Les nouveaux locataires ont été invités par les responsables de la société de distribution de l'Est (SDE, ex-Sonelgaz) à se diriger vers leur agence de la Cité Filali, à Constantine, pour s'acquitter d'abord des arriérés des redevances de l'électricité et du gaz concernant leurs anciennes habitations, et ce avant de prétendre à l'adduction du gaz dans leurs nouveaux appartements. Questionné hier à la radio, le directeur commercial de la SDE, M. Benmouhoub, a assuré que les équipes techniques de cette entreprise gaz se trouvent mobilisées sur place pour la pose des compteurs de l'électricité et du branchement au gaz et a demandé aux locataires de s'acquitter de leurs anciennes redevances, de s'organiser et de faire preuve de patience, «car, a-t-il dit, les gens qui ont des redevances qui n'ont pas été honorées, leurs dossiers ne peuvent être traités et réglés en une seule journée ou deux». Dans ce cadre, ont signalé des nouveaux locataires, la SDE leur a demandé de s'acquitter d'une caution de 10.000 dinars avant le branchement. Enfin, nous a signalé un groupe d'ex-habitants de Sotraco, 5 familles dont les recours ont été jugés fondés ont rejoint hier la liste des bénéficiaires et vont être incluses dans l'opération de relogement.