Quelques jours seule ment avant que l'automne ne pointe le bout de son nez et Dieu merci, cette année le mouton est gras, les greniers débordant de céréales, rien ne peut alors empêcher les populations de la zone rurale, qui se frottent les mains à l'issue de cette saison très riche, de faire bombance. Et comment, dites-vous. Il suffit, selon l'un des notables de la région, Si Ahmed de la tribu des Ouled Ziad, de célébrer avec faste la waâda en rendant hommage aux 26 saints de la région devant même le mausolée de chacun d'eux et ils sont nombreux à travers les hautes plaines steppiques et le sud de la wilaya. L'ensemble des 24 tribus doivent se mettre à la page et ne point déroger à la règle. Le bal de ces maoussims a été ouvert en mai dernier par le non moins célèbre «Rakb» des Ouled Sid Cheikh, talonné par le reste des autres tribus. Depuis la fête de l'Aïd Seghir, ce sont pas moins de 07 waadate qui ont été célébrées ces deux derniers week-ends, en attendant que suivent les autres qui devront se plier à une règle ancestrale avant les premiers jours du mois prochain. Ils sont des dizaines de milliers de personnes, des villes et de la campagne, hommes et femmes, qui ne ratent en aucun cas ces rencontres festives, hautes en couleur. Tous les moyens de transport sont permis pour assister aux fantasias et se gaver en même temps de couscous arrosé de beurre de brebis, de quoi flatter ses papilles gustatives et s'assurer également un repas frugal sous la kheima. Les us et coutumes veulent que durant les trois jours de fête, lorsque le soleil atteint son zénith le jour et se couche le soir, les hommes de la tribu se disputent les convives, rassemblés pour la circonstance devant la mosquée du hameau, et c'est à qui ramènera le plus grand nombre chez lui. Des conteurs et meddahs sont mis à contribution pour divertir les convives et leur rappeler les longues kacidate des anciens chantres de la région. Des poèmes qui glorifient la religion et rendent également hommage aux saints de la région, tels ceux du célèbre Mohamed Belkheir. LE MAOUSSIM LE PLUS ATTENDU EN CETTE SAISON, APRES CELUI DE SID CHEIKH, EST SANS CONTESTE CELUI DE SIDI YAHYA QUI SE PRODUIT ANNUELLEMENT A SIDI DJILALI (SEBDOU), LEQUEL DRAINE PLUS DE LA MOITIE DE LA POPULATION LOCALE ET EN PARTICULIER LES HOMMES ET FEMMES ORIGINAIRES DE LA CELEBRE TRIBU DES GUERRARIDJ QUI S'Y RENDENT A LA TETE D'UNE IMPOSANTE CAVALERIE DE PLUS DE 50 ETALONS «PUR-SANG» AFIN DE PRENDRE PART AUX FESTIVITES.