L'Algérie continue de nourrir l'espoir de voir libérer les diplomates algériens enlevés à Gao (nord du Mali), début avril dernier. S'exprimant à l'occasion d'une conférence de presse organisée, lundi soir, à la résidence Djenane El-Mithak, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé qu'il n'existe aucune «preuve matérielle» sur la mort du vice-consul, Tahar Touati, comme annoncé par le Mujao dans un communiqué, en début de ce mois. «Nous n'avons pas d'informations fiables sur le sort de M. Touati», affirme Medelci qui a tenu à réitérer par la même occasion toute sa «solidarité et sa sympathie» à la famille du vice-consul et des autres diplomates détenus depuis cinq mois, quelque part au nord du Mali. Medelci qui était interrogé par le «Quotidien d'Oran» a même interrompu la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navanethem Pillay, lorsque cette dernière avait déclaré lors du point de presse qu'elle avait transmis un rapport au Conseil des droits de l'homme sur l'exécution du vice-consul. «Nous n'avons aucune information fiable sur le sort du quatrième diplomate», dira le ministre des Affaires étrangères, en soulignant que l'Algérie dispose «d'informations continues» sur le dossier de l'enlèvement des diplomates dont trois d'entre eux, pour rappel, avaient été libérés juillet dernier et avaient regagné le pays. «Nous savons qu'ils n'ont pas de problème de santé ni un manque de médicaments, et nous continuerons à nourrir l'espoir jusqu'à la libération des quatre diplomates, et je dis bien quatre», précise expressément le chef de la diplomatie algérienne qui réitère qu'il n'existe aucune «information crédible» sur l'exécution de l'un des otages. Même s'il ne s'est pas trop étalé sur le sujet, le ministre des Affaires étrangères entretient par ces affirmations l'espoir de retrouver sains et saufs nos diplomates qui étaient restés à leurs postes à Gao en dépit du danger qui les guettait après la prise du pouvoir au nord du Mali par notamment les groupes armés du Mouvement de l'unité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao). «La situation aussi bien au Mali qu'en Syrie nécessite une solution politique», dira pour sa part la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. Cette dernière, questionnée sur son évaluation des droits de l'homme en Algérie, affirme qu'elle est venue s'enquérir de la situation en matière de liberté d'expression, de liberté d'association, sur la lutte antiterroriste et sur les personnes disparues. Concernant ce dernier point, Mme Pillay a annoncé qu'après accord des autorités algériennes, un groupe de travail sur les «disparitions forcées» est attendu dans notre pays prochainement. Elle souligne dans le même cadre que la demande formulée en 2006 par l'Onu pour autoriser le rapporteur spécial sur la torture est acceptée par l'Etat algérien qui autorise désormais l'envoyé des Nations unies à se rendre en Algérie. Mourad Medelci a qualifié pour sa part «d'historique» la visite de la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. «La consolidation des droits de l'homme dans notre pays n'est pas un exercice qui nous a été imposé de l'extérieur», dira le ministre des Affaires étrangères pour qui l'Algérie a fait de grandes avancées en matière de droits de l'homme. A noter que le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, s'est entretenu lundi soir à Alger avec la haut- commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Mme Navanethem Pillay. Les entretiens qui se sont déroulés à la résidence El-Mithak ont été élargis par la suite aux deux délégations.