M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a indiqué, dans la soirée de lundi dernier, à Alger, qu'il ne disposait pas de "preuve matérielle" concernant la mort du fonctionnaire consulaire algérien Tahat Touati, retenu en otage dans le nord du Mali. "Nous n'avons pas aujourd'hui la preuve matérielle que cette personne a été tuée. La position officielle de l'Algérie est que nous n'avons pas encore réuni toutes les informations qui nous permettent de confirmer", l'exécution de Tahat Touati. S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointement animée avec le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Mme. Navanethem Pillay, M. Medelci a précisé que "nous avons des informations régulières sur nos frères diplomates qui sont aujourd'hui détenus. Leurs conditions de détention n'ont pas évolué et sont suivies", a-t-il ajouté. "Il n'y a pas de problème particulier de santé ou d'absence de médicaments", a ajouté le ministre des Affaires étrangères, faisant observer que les informations dont il dispose sont "les mêmes que celles remontant au début de la prise d'otage". "Nous n'avons pas d'information crédible qui nous permette de parler de la mort ou non de M. Touati. Nous nourrissons toujours un espoir, lequel a été transmis à la famille du diplomate". "Nous sommes en contact avec la famille jusqu'à ce que nous sachions la vérité, quelle qu'elle soit", a-t-il dit. M. Medelci a fait part de son espoir de voir les personnes en relation avec cet acte de prise d'otage travailler sur le plan humanitaire, comme ces diplomates l'avaient fait quand ils étaient en mission humanitaire au Mali. Pour rappel, le consulat d'Algérie à Gao avait été la cible d'une attaque le 5 avril dernier par un groupe inconnu qui a pris en otage le consul et six fonctionnaires pour les emmener vers une destination inconnue. Trois otages algériens avaient été ensuite libérés. Mme. Navanethem Pillay reçue par le Premier ministre Le Premier ministre, Abdelamalek Sellal, a accordé, hier, une audience au Haut commissaire des Nation-unies aux droits de l'Homme, Mme. Navanethem Pillay, en visite de travail en Algérie, indique un communiqué des services du Premier ministre. Lors d'un point de presse animé, lundi dernier, conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, Mme. Pillay avait indiqué que sa visite en Algérie visait à "s'enquérir de la situation des droits de l'homme en Algérie" et des efforts déployés pour que son institution "puisse éventuellement apporter à l'Algérie une assistance technique". Le Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme avait fait part de sa "satisfaction" de la visite prochaine à Alger d'un groupe de travail pour "évoquer la question des personnes disparues, durant la décennie noire qu'avait connue le pays dans les années 1990".