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UMP : la droite française entre calculs persos et risques de chaos
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 11 - 2012

Après un scrutin calamiteux, Jean François Copé, «décomplexé», a-t-il emporté le principal parti de droite ?
98 voix d'écart pour Copé avant-hier, 26 voix après un dernier décompte, hier, pour Fillon! Après 24 heures de recomptage, la commission de l'UMP chargée du contrôle des opérations électorales avait déclaré Jean-François Copé vainqueur de l'élection pour la présidence du principal parti d'opposition avec, sur environ 175.000 votants, 98 voix d'avance sur François Fillon. Elle avait oublié Wallis et Futuna, la Nouvelle Calédonie dans le Pacifique ! Fillon en aurait 26 de plus !
Lors d'une 1ère allocution faite dans la foulée, Copé avait annoncé qu'il avait téléphoné à son rival pour l'inviter à le «rejoindre»: «Mes mains et mes bras sont grand ouverts. [...] Je n'ai ni amertume ni rancœur. Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise». Le nouveau président de l'UMP a ostensiblement proposé à son ancien rival, une des vice-présidences du parti. Une proposition que François Fillon s'était empressé de refuser avec mépris. Fort du nouveau décompte, il conteste tout ! Il est vrai que ce scrutin ouvert aux seuls adhérents de l'UMP a été marqué de nombreuses irrégularités, les accusations de fraudes ont été nombreuses, visant particulièrement le camp Copé.
«Les bras et mains tendus» par Jean-François Copé font suite à un lutte fratricide où les coups bas, les menaces et les noms d'oiseaux se sont multipliés dans les dernières semaines.
MAIN TENDUE, POING FERME
Côté programme, qu'est-ce qui opposait Copé et Fillon ? Pas grand-chose ou presque. L'ancien secrétaire général de l‘UMP qu'était Copé et l'ancien 1er ministre de Nicolas Sarkozy, se rejoignent sur l'essentiel.
Sur le programme économique du principal parti d'opposition, les deux candidats ont en cœur multiplié les propositions prônant une accélération du libéralisme, la baisse de la fiscalité, une déréglementation accrue du travail… Rien de bien nouveau. Dans les faits, les deux responsables de l'UMP ont bien conscience que la France est enserrée dans le corset étroit de la crise économique européenne, et que même dans l'hypothèse d'une victoire de Nicolas Sarkozy à la dernière présidentielle, la politique qu'il aurait ensuite menée n'aurait été guère différente dans ses fondamentaux de celle que propose aujourd'hui François Hollande.
C'est donc sur le terrain des «valeurs» que l'UMP entend regagner des électeurs en vue des principales échéances électorales, principalement les élections municipales en 2014 et évidemment, la présidentielle en 2017.
Quelles sont ces «valeurs» ? La vieille tambouille des discours de la droite (et de l'extrême-droite) depuis deux décennies : sécurité, immigration, «identité française»…
Sur ces «valeurs», les deux candidats Fillon et Copé multipliant les propositions les plus ultras, ne se sont guère différenciés. Pour l'essentiel, la bagarre de rue à laquelle on a assisté dans les rangs de l'UMP s'explique par un choc d'ambitions personnelles : celui qui tiendra l'appareil sera le mieux placé pour remporter les primaires qui désigneront en 2014, le futur candidat de l'UMP pour la présidentielle de 2017.
Certes, par son passé d'ancien ministre et son trajet politique antérieur, François Fillon, ex-gaulliste social, a davantage les voix d'une droite plus traditionnelle, moins excessive que la «droite décomplexée» dont Copé veut être l'étendard. On peut d'ailleurs s'interroger sur le principal slogan de l'actuel nouveau président de l'UMP : «décomplexé» vis-à-vis de quels complexes antérieurs ? Vichy ? Le colonialisme ? L'héritage social du Gaullisme ou les incitations à l'unité nationale prônée par le Général ? L'attachement à la Nation, thème encore sensible dans une vieille droite française, rétive autant au fédéralisme européen qu'à l'apologie de la globalisation…
En tous cas, à ce jour, l'UMP apparaît comme un parti divisé en deux camps, avec son lot de haines, de calculs et de rancœurs. L'apaisement aura-t-il lieu ? Les intérêts électoraux communs des très nombreux élus de l'UMP amèneront certainement un certain réalisme et l'oubli officiel des confits passés mais les arrière-pensées et les rancœurs subsisteront longtemps. Qui sortira vainqueur des primaires qui désigneront en 2014, le prochain candidat présidentiel de l'UMP ? Copé a peut-être remporté une première manche. Fillon a rendu officielle sa candidature au lendemain de ce scrutin calamiteux. Nicolas Sarkozy, faux-retraité de la politique, attend en embuscade. Il doit être particulièrement ravi du 50/50 réalisé par ses rivaux potentiels : cela renforce son autorité morale sur l'UMP, parti aujourd'hui fortement secoué. Mais l'ancien président, officiellement mis en examen, doit gérer aujourd'hui plusieurs affaires judiciaires complexes, qui semblent chaque jour s'étendre.
Pour rappel : en 2008, le Parti socialiste avait organisé des élections similaires pour désigner le leader de cette formation. Martine Aubry avait remporté la baille après une campagne âpre et d'également accusations de fraudes avec seulement 102 voix d'écarts avec Ségolène Royale. Au résultat, elles furent écarter lors de l'élection primaire, tout comme Dominique Strauss-Kahn, et c'est l'outsider Hollande qui remporta la mise. En politique, les épreuves de force sont continues mais les surprises sont nombreuses…
LA DROITE FRANÇAISE EN CHANTIER
On assiste d'ores et déjà à une usure lente mais régulière du projet initial de l'UMP : ce parti devait incarner tous les courants de la droite, face à la gauche et au Front national, recouvrant aussi bien les centristes, les gaullistes, les libéraux, la droite sociale et la droite «dure». Dans la réalité, les gaullistes n'existent plus et les centristes reprennent leur autonomie, François Bayrou a toujours refusé de rentrer dans l'UMP et Jean-Louis Borloo en sort en fondant son propre mouvement, l'UDI. Les centristes, mais ils n'étaient pas le seul courant dans l'ancienne majorité, ont été de plus en plus gênés par la «droitisation» sensible de la politique menée par Nicolas Sarkozy lors des deux dernières années de son mandat présidentiel : lutte contre l'immigration, dénonciation incessante de la petite délinquance, campagne hors de propos contre la population tzigane, interventionnisme armée en Libye et ailleurs…
Le calcul de l'ancien président était assez simple : pour remporter les élections présidentielles de 2012, il lui fallait tout à la fois garder les voix centristes mais également et prioritairement gagner les électeurs qui pouvaient être tentés par le Front National. Cette droitisation a-t-elle payé ? Non. Le candidat a perdu des voix au centre, sans séduire les électeurs de Marine Le Pen. Celle-ci s'est bruyamment moquée de cette calamiteuse élection au sein de l'UMP, appelant les électeurs et les militants de cette formation à rejoindre le «vrai» parti de l'opposition, le Front national. On peut penser qu'à gauche, notamment dans les rangs gouvernementaux, confrontés à une gestion de crise économique très difficile, on doit discrètement sabler le champagne. Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et nouveau conseiller de Copé, Patrick Buisson fut l'apôtre de cette politique de «droitisation» : cet idéologue, ancien militant d'extrême-droite, est convaincu d'une droitisation de la société française. Ce constat sociologique est partagé par d'autres responsables politiques beaucoup plus modérés, à droite mais également à gauche. La réalité de ce nouveau «néo-conservatisme» paraît à l'examen plus contradictoire.
Certes, l'inquiétude, les craintes, les angoisses qui caractérisent les sociétés occidentales (et d'autres) ne favorisent pas l'optimisme dans le progrès et la foi dans l'innovation sociale et politique. La crise économique actuelle, qui fait suite à d'autres, paraît difficilement maîtrisable. Les crises écologiques ont fait comprendre aux populations que la croissance effrénée menace leur propre santé et leur donne le sentiment que même la Nature se venge des hommes.
PAS D'OPTIMISME SANS IMAGINATION
De même, «la globalisation» libérale et son corrélât, la primauté absolue des intérêts individualistes, vantés comme l'inéluctable voie du progrès et d'une nouvelle croissance apparaît de plus en plus comme une mise en concurrence systématique des humains au niveau planétaire : «comment, moi, petit ouvrier français, je peux être plus rentable qu'un homologue indien, qui est payé dix fois moins que moi ?». En Europe, l'intensification des flux migratoires (extra ou intra européens) questionne nécessairement le sentiment d'identité nationale et renforce la tentation du repli, voire local : les états espagnol et italien sont régulièrement menacés par les tentations autonomistes et scissionnistes de simples régions (Nord de l'Italie, Catalogne…). La Belgique est de fait séparée en deux. On voit donc partout en Europe des revendications villageoises basées sur la méfiance du voisin, quel qu'il soit, alors que l'Union européenne se présente comme une nouvelle étape d'une fédération unitaire et solidaire.
La gauche a voulu faire le deuil de toute démarche utopique (l'anarchie, le marxisme…) mais du coup elle se contente souvent, faute d'imagination, d'une reprise des solutions libérales avec un traitement plus humain, plus social… Pas de quoi faire rêver le populo.
Enfin la massification et la circulation immédiate de l'information a également ses effets pervers. Les medias y jouent leur rôle. Une information chasse l'autre et pour gagner l'attention, il faut dramatiser de façon permanente. Guerres, catastrophes, faits divers, scandales, les informations permanentes arrivent à jet continu à l'oreille des auditeurs, téléspectateurs, lecteurs, internautes, du coup pas nécessairement rassurés sur l'état du monde.
Les politiques ont enfourché le cheval au galop et multiplient à leur tour, les déclarations fracassantes plutôt que l'étude réfléchie de mesures à moyen ou long terme. Toutes ces grandes tendances peuvent expliquer la «droitisation» de la société française et de bien d'autres dans le monde, expliquant les craintes, le repli, la montée des conservatismes et de la méfiance de l'autre. De quoi nourrir le pessimisme.
A l'inverse, on peut estimer que nous vivons une fin de plusieurs cycles, tout au moins deux, fortement corrélés.
- le capitalisme dans sa forme prioritairement financière, la plus nouvelle de ce vieux système, semble nous entraînait de gouffre en gouffre, en oubliant que l'économie est d'abord au service de la communauté humaine.
- Celui-ci a généré un productivisme qui tue les ressources naturelles et l'environnement
L'histoire humaine montre qu'à chaque fin de cycle, de nouvelles pistes apparaissent, parfois difficilement accouchées. Ainsi, même dans les débats très fermées des théories économiques, on voit ressurgir des idées fraîches et iconoclastes qui avaient été longtemps censurées. Et cela est vrai dans beaucoup de pratiques sociales. De quoi faire renaître un peu d'optimisme…
GAZA, BON PRETEXTE ELECTORAL POUR NETANYAHOU
Sur un dossier guère plus souriant, l'attentat hier d'un bus à Tel-Aviv renforce évidemment la tentation de Benjamin Netanyahou, qui prépare ses propres échéances électorales, de faire une opération «plomb durci 2» sur la Bande de Gaza, dirigé par un Hamas très aventuriste. Avec son lot de milliers de morts palestiniens. Parallèlement, le 29 novembre, l'Assemblée générale de l'ONU va examiner la demande d'admission comme «Etat non membre» de la Palestine. Israël a déjà menacé l'Autorité palestinienne de graves rétorsions si elle continuait de vouloir plaider sa cause devant l'ONU.
Les Etats-Unis ont exercé de très fortes pressions pour qu'elle renonce à cette démarche. Quelle est la position de la France ? On l'ignore encore. «François Hollande peut se dire que 134 Etats ont déjà reconnu la Palestine. Donc la voix française n'apporte pas grand-chose. Mais la France peut-elle rester à l'écart de ce vote historique ? Elle y perdrait le prestige acquis de longue date sur ce point», s'interroge Pascal Boniface de l'IRIS.


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