Situation confuse que celle dans laquelle se trouve l'audiovisuel caractérisée par une existence de fait sur le champ médiatique national de chaines de TV privées alors même que la loi ne l'autorise pas. Ces chaines de droit non algérien mais dont le contenu s'adresse aux algériens, émettent depuis plusieurs pays et depuis plusieurs mois. Comment en est-t-on arrivé là ? Des chaines qui émettent off-shore. D'où résulte cette situation que d'aucuns qualifient d'insensée. L'audiovisuel ne peut rester pour longtemps en l'état. La loi organique sur l'information de janvier 2012 a eu le mérite de tracer les contours de ce qui peut constituer les futures chaines nationales de droit privé.Le séminaire organisé (du 1 au 2 décembre à Alger) par le ministère de la communication portant sur l'audiovisuel, a vu un nombre important de participants activant dans l'information et dans la production de l'image. De ce séminaire, il est attendu des conclusions d'experts sur ce que peut être la future loi sur l'audiovisuel tant attendue par des investisseurs privés que par le secteur public. Dans un point de presse, le ministre de la communication Mohamed Saïd, a indiqué, hier, que la «loi sur l'audiovisuel sera mise sur bureau de l'APN dans les 6 premiers mois de l'année 2013». Dans son intervention inaugurale, le ministre a axé son allocution sur plusieurs points notamment, le droit à l'information et sur le service public. Il rappellera que l'audiovisuel dans notre pays n'a pas suivi le même rythme que celui de la presse écrite et il serait temps, selon lui, d'aller à l'ouverture du champ de l'audiovisuel, en précisant que cette ouverture ne doit pas se faire « anarchiquement», mais doit être «graduelle, sans précipitation». Il reste que cette loi, doit s'imprégner d'expériences qui se sont déroulées sous d'autres cieux. A cet effet, le séminaire a prévu plusieurs conférences et exposés donnés par des spécialistes en la matière. Nationaux et étrangers ont avancé déjà quelques idées, particulièrement sur la question de l'autorité de régulation dans l'audiovisuel. Si l'ouverture de ce champs est peut être imminente, rien n'est encore sûr en ce qui concerne son indépendance même si cet aspect parait acquis». Dr Ahcen Djaballah, enseignant en journalisme à Alger situe la problématique autour de la question d'indépendance de l'autorité de régulation. Pour lui, elle doit faire figure de colonne indépendante de toute autre autorité. D'ailleurs, la régulation dans l'audiovisuel a été lors de la première journée de ce séminaire le thème qui a dominé les débats. Deux invités de marque : les ex- présidents des conseils supérieurs de l'audiovisuel de France et de Belgique, Hervé Bourges et Marc Janssen qui ont relaté les expériences de leurs pays respectifs en mettant l'accent sur l'indépendance de l'autorité de régulation qui doit s'exprimer vis-à-vis du pouvoir politique, des dictatures, de l'argent et de toutes formes de pressions. La composition, le financement, la gestion de cet organe, ne peut faire l'objet de pressions de qui que ce soit, affirme-t-on. Les chaines de TV publiques ont été au cœur du débat d'hier. Les chaines publiques dans un paysage audiovisuel ouvert, doivent recueillir toute l'attention des pouvoirs publics. Si l'ouverture aux privés n'est plus à discuter, les chaines publiques demeurent incontournables dans l'accomplissement des missions de service public. Mais les chaines publiques dans notre pays restent en deçà de ce qui leur est dévolu dans l'exercice de leurs missions. Disparités entre régions, entre sexes . sont relevées par Belkacem Mostéfaoui, professeur en journalisme, comme étant parmi les défaillances de la chaine «ENTV». D'autres professeurs dont Mohamed l'Aagab, soutiennent que pour aller dans le sens de la professionnalisation, les futures chaines privées, devront se conformer aux cahiers de charges qui leur seront soumis. Ces chaines devront également diffuser des programmes nationaux et une production nationale.