Les habitants du 11, boulevard de la Soummam ont observé, hier, un sit-in pour protester contre les menaces d'expulsion et dénoncer, selon eux, l'injustice qu'ils subissent depuis des années. Par le biais de leur association créée en janvier 2012, les familles ont demandé l'intervention des pouvoirs publics pour qu'une décision ferme soit prise afin de contrecarrer cette injustice. A travers ce mouvement de protestation, le président de l'association a indiqué que «les habitants demandent la restitution de tous les appartements attribués au personnel de l'hôtel Royal à leurs premiers occupants injustement expulsés et régulariser l'ensemble des habitants ainsi que les personnes décédées, avec les indemnisations qui s'imposent». Les habitants se disent surpris de constater qu'après cinquante ans, ils se sentent menacés d'expulsion alors qu'ils payaient régulièrement leurs loyers à SIFFAN, une société immobilière française qui gérait cet immeuble et autres biens en Algérie. En l'absence d'un acte de propriété qui lui autorisait de se conformer à la réglementation algérienne, SIFFAN a procédé, en 1994, à la vente de ses actions au Groupe Mehri. Depuis, la situation a empiré, selon les familles. Certaines d'entre elles ont été sommées de quitter les lieux. Face à cet état de fait, des procédures ont été lancées par les occupants de l'immeuble lesquels leur ont confirmé l'absence de l'acte de propriété. Le président indique que toutes les correspondances de la Direction des Domaines attestent que la SIFFAN ne disposait pas de titre de propriété et, par conséquent, l'immeuble doit être intégré dans les biens de l'Etat. Idem pour la Direction de la réservation foncière qui a confirmé à son tour cette situation. Présidents de tribunaux et magistrats ont été également unanimes en rejetant l'action de la SIFFAN. Ainsi et en application des dernières déclarations du DG des Domaines, que tous les biens vacants après 1962 doivent être intégrés dans le portefeuille de l'Etat, les protestataires ont demandé que cette décision soit appliquée dans son intégralité concernant cet immeuble. Ils interpellent les plus hautes instances du pays pour leur venir en aide. Du côté du Groupe Mehri, on saura que l'affaire est entre les mains de la justice.