- «Mme la ministre à vous de choisir: soit vous décidez que mes romans doivent être traduits dans toutes les langues du monde et introduits de force s'il le faut dans le cursus universitaire national, soit je coupe le robinet de la pub et votre abonnement chez Djezzy», signé: Hamid Lakhdar-inenglish (*). - «Cette lettre n'est pas une lettre. Et ces mots sont miens. Je vous les donne comme cet inconnu qui vous donnerait un ticket de bus pour ne pas rentrer à pied. Faites un pas, un simple pas vers Nous. On y croit. On attend. Nous sommes à l'entrée de cette maison de la culture. Nous ne voulons plus y voir des "ouvriers" incompétents qui détruisent au lieu de reconstruire. Nous sommes toujours là. Toujours. Et sachez que nous serons sans pitié si vous décidez de nous tourner le dos. P.S: et si vous refusez la subvention pour les journées cinématographiques de la place Guidon, on vous brûle comme au moyen-âge et comme on sait encore le faire au village», signé: Amir Sardjoum (*). - «Madame, si vous donnez de l'argent à Amir Sardjoum, je serai dans l'obligation de dire du mal de vous, et en mal comme seul moi je sais le faire, et en plus je vous jure sur la tête de Nessma Tv que vous n'aurez pas de visa pour le Canada. En revanche si vous multipliez par deux la subvention pour le festival de Cinéma de l'Hôtel Al-Jazaïr, vous n'aurez que des belles chroniques que vous comprendrez peut-être», signé Samira Oltane (*). - «Je vous le dis comme je le pense : j'ai été humilié par votre nomination, mais si vous voulez des cours particuliers pour faire des discours pas trop idiots, envoyez moi avec le chèque une voiture et un chauffeur, je suis quand même la célèbre et populaire Amel Kdaoud (*)». - «Ya Mme, je n'aime pas le gouvernement qui vous a fait ministre mais j'ai appris qu'à vos heures perdues vous êtes une hamrouchienne. Comme moi même je suis un hamrouchien à tout heure et de la première d'entre elles, je me dis qu'on pourrait en toute simplicité se voir un soir, à l'abri des regards indiscrets et discriminants bien sûr, par exemple à l'hôtel Les Anciens Réconciliateurs, au lieu dit Le Robinet du Crachat», signé Chabed Refref (*). - «Nadia, je t'aime, je suis contente pour toi, hi hi hi, je t'accompagne dans toutes les missions si tu veux, mais à l'étranger seulement, hé hé hé, et si tu savais l'autre rouquine à quel point je l'ai toujours détesté, ho ho ho, mais heureusement que tu es là, ha ha ha», signée Hind O'Hara (*). - «Mme la wazira, auriez-vous un coeur de pierre comme votre prédécesseur ? Allez-vous encore le laisser dans «la ghorba wel hem» comme chantait Bilal? Pourquoi ne pas profiter du bel âge du pré retraité pour lui offrir le retour au pays et la direction de la cinémathèque (sachant que personne ne pourra faire pire que ce qui a déjà été fait), à la limite offrez lui le poste de président du Festival International du Film Arabe d'Oran, ou si vraiment les places sont prises, glissez un mot à votre collègue du tourisme pour qu'il devienne le directeur de l'Hôtel Saint-George. Sachez Mme que les autres métiers ne l'intéressent pas. Si vous acceptez il ne dira que la vérité, à savoir que vous êtes mille fois plus sympa que Mme Mitou. Sinon, il fera comme son collègue Amir Sardjoum, il ne vous ratera pas. Par exemple, il pourra dire à tous ses camarades du Festival de Cannes que vous avez réalisé le film «L'envers du miroir», ce qui, vous en conviendrez, suffit amplement à vous discréditer à tout jamais», signé l'envoyé spécial du Wahran-Post à Cannes (*). (*) tous les noms ont été profondément modifiés pour ne pas heurter la sensibilité de la famille de Mme la ministre- que nous respectons par ailleurs.