Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a dénoncé, hier, une «campagne insidieuse» dont serait victime son secteur, ces derniers jours, en faisant allusion, bien évidement, aux informations distillées sur le danger que représenterait le gaz de schiste, sur l'environnement, dans notre pays. «Les gens qui travaillent dans le secteur ne sont pas irresponsables» a-t-il tonné, lors d'une intervention, à l'occasion d'un séminaire consacré à la formation d'une trentaine de journalistes algériens, au siège du ministère de l'Energie et qui dure 5 jours. «Les hydrocarbures, c'est capital pour notre pays» se défend-il, en soulignant qu'il ne pourrait y avoir de développement sans énergie. Le ministre qui semblait, quelque peu, irrité par tout ce qui a été écrit, à tort surtout, sur l'exploitation du gaz de schiste, en Algérie, a fait savoir que le séminaire vise à expliquer aux journalistes de quoi il en retourne, exactement, et du coup «éclairer l'opinion publique, en connaissance de cause». Pour y arriver le ministre a réquisitionné des experts et les principaux responsables attachés à son département. Il faut rappeler que la spécificité des gaz et huiles de schiste réside dans le fait qu'ils sont enfouis en couches très fines et étanches, à grande profondeur. Contrairement aux gaz et pétroles conventionnels, qui sont, le plus souvent, présents dans de grands réservoirs sous pression qu'il suffit de percer d'un forage pour que le contenu remonte, il faut employer, de l'avis des spécialistes en la matière, des techniques très lourdes pour extraire des hydrocarbures des couches de schistes et réaliser de nombreux forages et puits. «L'objectif est de partager un certain nombre d'actions que nous menons et faire valoir l'importance des hydrocarbures dans le développement de notre pays», insiste Youcef Yousfi qui rappelle, par ailleurs, ce qu'il qualifie de «tentatives» des puissances étrangères, depuis le début du troisième millénaire, pour contrôler les sources d'approvisionnement dans le monde. Dans une communication, extrêmement, intéressante, sous le thème : «Eclairages sur les fondamentaux des marchés de l'Energie», l'expert international et conseiller au ministère de l'Energie, Ali Hached estime, pour sa part, que les politiques énergiques sont tributaires de l'utilisation des nouvelles technologies. Ceux qui pensent que le «Peak Oil» (la fin des réserves) est pour bientôt, se trompent, de l'avis de cet expert, qui affirme, cependant, que personne n'est en mesure, à l'heure actuelle, de faire des prévisions au-delà de 10 années. Ali Hached affirme qu'à l'horizon 2040, le «Mix Energétique» sera constitué à hauteur de 80% d'énergie fossiles, à savoir le pétrole, le gaz et le charbon. «Il faut oublier, pour le moment, cette idée de Peak Oil' car il y aura, encore, du pétrole», selon M Hached qui note qu'il faut beaucoup de temps pour passer d'une politique énergétique à une autre. Notre expert qui pense savoir qu'il existe des guerres en sourdine, à chaque fois, qu'il y a polémique autour d'un sujet qui concerne le secteur de l'Energie, dans le monde, note, qu'en dépit de tout ce qui a été dit sur le gaz de schiste, son exploitation est inévitable, en Algérie mais aussi en Europe. «Le gaz de schiste représente 40% de la production aux USA», relève Ali Hached qui souligne que les progrès technologiques sont un élément essentiel qui provoque des changements radicaux, en matière de politique énergétique.