Rendant compte de la rencontre de la délégation de son parti avec Ahmed Ouyahia qui s'est déroulée jeudi dernier à la présidence de la République dans le cadre des consultations sur la future Constitution, la SG du PT, Louiza Hanoune, a fait part, hier, au siège national de son parti à Alger, des nombreuses propositions faites en vue de la révision de la Constitution. Louiza Hanoune qui, pour une fois, ne s'est pas montrée alarmiste, a reproché plutôt à l'ex-chef du gouvernement Mouloud Hamrouche de noircir le tableau et ne voir dans le pays qu'un ensemble d'échecs nourrissant ainsi tous les doutes envers une population déjà éreintée et laminée par les problèmes de tout genre. Pour elle, si Mouloud Hamrouche a le droit de dire son avis, il n'a pas le droit de mettre le pays en danger en s'attaquant sournoisement à ce qui est entrepris pour reconquérir ce qui a été perdu. « Oui nous avons encore des problèmes sociaux, économiques et autres a-t-elle dit, mais cela ne donne pas la latitude à cet intervenant de dresser un tableau aussi sombre sur notre pays ». Dans la foulée, Hanoune en guise de réponse aux tenants de l'idée de la transition démocratique, dont Mouloud Hamrouche, affirme que «l'armée ne sort pas de ses casernes, elle doit être confinée dans sa mission de la défense du territoire national». Et d'ajouter que «notre armée ne sort pas pour soutenir un gouvernement de transition ». Les propos de Hamrouche sont un appel à une intervention étrangère. Quant aux propositions du PT, l'oratrice signalera que son parti qui est pour le retour à la promotion de la production nationale n'a pas épargné le ministre du Commerce Amara Benyounès. Les prix de produits de large consommation ont été augmentés à la veille du Ramadhan du simple au double. Hanoune estime que pour préserver le pouvoir d'achat, il faut ouvrir de nouveaux espaces pour écouler les produits nationaux à des prix raisonnables. C'est d'ailleurs l'une des revendications du PT à inscrire dans la prochaine Constitution. Le renforcement des entreprises nationales, révision de la formule du partenariat 51/49%, l'obligation pour l'Etat lui seul de décider du SNMG, un RMI pour les non travailleurs, le droit de préemption de l'Etat lors de rachat d'entreprise figurent parmi les revendications du PT. Au chapitre politique, le PT affirme ne pas soutenir l'idée qui consiste à donner au Premier ministre des délégations de pouvoir propres au président de la République. Hanoune, si elle affiche sa grande satisfaction et son soutien à Bouteflika, elle considère que cela n'est pas un chèque en blanc, mais affirme qu'il y a nécessité de réhabiliter l'urne. Les réformes à entrevoir nécessitent, selon l'oratrice, l'élection de nouvelles assemblées. Elle maintient cependant qu'elle n'est pas pour la limitation du mandat présidentiel, mais estime que si le peuple n'est pas content de son élu, il n'a qu'à le destituer. Le PT, selon Hanoune, est pour un régime parlementaire à une seule chambre et estime ne pas voir l'utilité des élus députés représentants de la communauté algérienne à l'étranger. Enfin, le PT estime qu'il faut au candidat à la députation d'être cautionné par au moins un parti politique.