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Petit voyage dans l'histoire des noms
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 09 - 2014

L'actu étant morose, voire inquiétante, on propose au lecteur un petit détour plaisant dans l'origine des noms de pays et de villes dont on parle souvent dans la «chronique».
On est parfois frappé par les nombre très importants de mots qu'on utilise tous les jours et dont on ne connaît pas du tout l'origine. C'est particulièrement vrai pour les noms propres, noms de ville, de pays, de personnes.
Et c'est là que l'étymologie, l'étude du sens originel des mots, si possible le plus ancien, nous réserve de sacrés surprises, notamment dans des confrontations de fait avec une histoire parfois bien plus récente. Qui se douterait ainsi que le nom de la Sicile, île charmante mais qui a aussi donné naissance à la Mafia, tire son origine lointaine du latin et signifie " petit poignard " ! Le nom Espagne vient des Phéniciens. Quand ceux-ci explorèrent pour la 1ère fois le pays, ils furent surpris par le grand nombre de lapins qui s'y trouvaient et le nommèrent alors Schephania, mot qui signifiait dans leur langue " Terre des Lapins ". La capitale Madrid vient de l'arabe magra, le chenal ou lit de rivière. Nombre de villes et régions espagnoles portent d'ailleurs des noms d'origine arabe : Andalousie, Barcelone, Grenade, Valladolid, Guadalquivir…
Le nom des capitales européennes ont leur part de mystère. L'étymologie populaire donnait comme origine animalière au Mot Berlin, du germanique bär, l'ours. La science étymologique a trouvé une racine moins glorifiante, la capitale allemande tire son origine d'une racine slave, brl, qui signifie le marais. Paris qui se veut toujours la capitale mondiale des élégances raffinées, tire son nom de la tribu gauloise de Parisii, dont l'appellation est basée sur la racine gauloise pario, qui signifie prosaïquement " le chaudron ", la marmite, la grande casserole. Bon, au moins, on reste dans la grosse bouffe… Rome tirerait son nom de Romulus, son 1er roi, héros et meurtrier de son frère Rémus. Romulus est un dérivé du grec qui veut dire la force. Mais il est probable que la ville tire son nom de Rumon qui était l'ancien nom du fleuve Tibre. Rumon signifie assez prosaïquement " fleuve ". Rome est un peu bêtement, la " ville du fleuve " : on est loin du légendaire Romulus. Les trois " cités " de l'Union européenne sont Strasbourg, ville du parlement européen qui signifie " le château sur la route ". Bruxelles, siège de la Commission, tire son origine de la tribu des Bructères dont le nom signifie, comme Berlin, " marais humide " et du latin cella, petit temple. " Petit temple du marais humide ", cela pourrait être un joli nom pour la Commission européenne… Luxembourg, où statue la Cour européenne de justice vient du saxon et veut dire " petite forteresse ". Tout un programme.
La Pologne tient son nom de Polanie qui peut se traduire par " peuple des Champs ". Les slaves sont, en indo-européen, " ceux de mon peuple ", les pays scandinaves, " la voie dangereuse ".
L'Irlande est un hommage à la déesse celte Eriu, qui incarne la " terre abondante ". Toujours chez les Britanniques (d'une racine indo-européenne qui veut dire " intelligents " ou qui s'estiment comme tels), les peuples des Anglii, (Anglais) étaient des pêcheurs. Les Scotti, les Ecossais sont, d'après leur appellation, " des frappeurs " ou " des coupeurs ". Référence à l'actuel référendum sur l'indépendance ? Lisbonne, veux tirer son appellation d'Ulysse qui l'aurait fondée. De façon plus crédible, la ville a été construite par des colons phéniciens. La tradition populaire explique que Portugal veut dire " Porte du pays gaélique ", donc des pays de l'Atlantique (du géant grec Atlas), des experts plus réalistes rappellent que le Portugal tire son nom d'un petit camp de l'armée romaine, le Portus Cale.
Ukraine : querelles entre étymologistes
Car, bien évidemment, l'étymologie n'est pas une science exacte et les étymologistes se tirent souvent la bourre entre eux.
Tenez, prenez l'Ukraine qui actuellement est beaucoup dans l'actualité. Les étymologistes ukrainiens estiment que le terme slave Oukraïna apparu au XIIème siècle, veut dire " terre natale ". Les chercheurs russes penchent plus pour un dérivé d'une autre racine proto-slave Kraj, qui voudrait dire plutôt " région frontalière ", sous-entendue " dans les frontières de la Russie". Incroyable, non, ces disputes scientifiques ?
Mais il faut dire que l'histoire de l'Ukraine est bien compliquée. Les noms le prouvent. L'Ukraine au IX siècle a été conquis par des Vikings ( !), les Varègues qui ont chassé les Khazars arrivés deux, trois siècles plus tôt. Olah le sage, leur chef, a bâti son royaume et l'a appelé " le pays des rameurs ", Rodslagen, en proto-slave " Rous' "… qui a donné le mot " russe " (et s'apparente peut-être aussi aux gens " roux " de cheveux…). La " Rous' ", capitale Kiev, est alors le plus grand pays d'Europe, de la Mer Baltique à la Mer Noire, de la Volga aux montagnes des Carpates. Vaste contrée où Moscou gagna de l'influence et en devint la nouvelle capitale…
L'Ukraine, en semi guerre civile autre qu'étymologique, fait aujourd'hui l'objet d'un bras de fer diplomatico-militaire entre d'un côté Vladimir (dominer) Poutine ( nom provenant d'une racine indo européenne, signifiant " tresser "), et Barak (béni, abondant en swahili)
Obama (qui signifie en luo, langue du Kenya familial, quelque chose comme "celui qui refuse les choses courbes "). Ce dernier et assisté de ses quarante alliés parmi lesquels François Hollande ( soit " la terre basse, submergée ", soit " la terre boisée "), David Cameron (le nom est d'origine gaélique et à deux significations (soit un toponyme avec le sens de " colline arrondie ", soit un sobriquet appliqué à celui qui a un nez crochu) et Angela Merckel . Angela, l'ange, bien sûr, Merckel, un nom d'origine germanique qui désignait " celui qui habite entre deux villages "…
Si on traverse la Mer Noire, on arrive en Turquie qui veut dire " la possession ", " le pays " dans la langue des kökturks (les Turcs bleus) qui sont arrivés d'Asie centrale et qui ont pris possession de ce pays jusque là occupé par les Romains. Et si vous franchissez le Bosphore (" le passage de la vache "), vous arrivez à Constantinople, aujourd'hui Istanbul. C'est l'empereur romain Constantin qui a bâti Kônstantinoupolis, en l'honneur de lui-même. C'est le même empereur qui a bâti l'algérienne Constantine. En fait il a rebaptisé " Constantine ", la ville de Cirta qui était la capitale du royaume de Numidie. L'origine de Cirta ? Pas très originale. En phénicien, cela voulait dire " la ville ". Mais d'autres étymologistes défendent une origine plutôt berbère : Tissirt, la meule de foin.
Pour en revenir à Constantinople, les habitants utilisaient peu le nom de " ville de Constantin " ils disaient plutôt " on va à la ville ", ce qui donne en grec de tous les jours, stin bolin, d'où Istanbul.
Une fois arrivé là, on est aux portes de l'Asie (de l'assyrien Asu, l'Est). Vous entrez dans l'Orient compliqué (du latin Oriri, se lever ; dans le cas, c'est le soleil qui s'y lève).
L'origine du nom " Syrie " est incertaine, elle désigne à l'origine la terre des Araméens, du nom d'Aram, qui descendait en droite ligne d'Adam et qui vécut, dit-on, six cent ans. Hérodote voyait dans le mot Syrie, une forme abrégée d'Assyrie.
Le Liban ? Le terme vient de la racine sémitique lubnan, blanc ou lait, parce qu'en hiver, il neige sur les montagnes libanaises ! Beyrouth est dérivé d'un mot cananéen signifiant le Puits, en référence à la nappe d'eau souterraine que les Beyrouthins utilisent encore de nos jours. Si vous traversez le Jourdain (la rivière qui descend), vous entrez justement en Jordanie, capitale Amman, l'une des plus vieilles villes du monde à être toujours habitée. C'est l'ancienne cité des Ammonites, d'Ammon, un fils de Loth, lui-même un gars qui annonçait des tas de catastrophes.
A côté, c'est la Palestine qui dérive de Philistia, le nom donné par les Grecs au pays des Philistins, qui au 12ème siècle av. J.C. occupaient sur la côte sud le territoire compris entre l'actuel Tel Aviv, Jaffa et Gaza. Le terme hébreu Israël a un sens proche de " celui qui a lutté avec Dieu ", pour rappeler Jacob, petit fils d'Abraham, qui s'est battu contre un ange. Urusalim (Jérusalem) est un terme sémitique qui signifie " ville du Dieu Shalem ", un dieu populaire qui incarnait le soleil couchant.
Du Tigre à la «ville aux lions»
Vers l'est, c'est la Mésopotamie (mesos, au mi-lieu, potamos, fleuve) " le pays entre les deux fleuves ", le Tigre (agglomérat du sumérien idigna (eau courante) et de l'animal " tigre " en grec) et l'Euphrate (fertile).
C'est l'un des hauts lieux de la civilisation humaine et aujourd'hui, c'est l'Irak. Iraq-al-arabi, du mot arabe ?raq qui signifie " Talus ". Enfin, côté étymologie, c'est évidemment toujours plus compliqué : " l'Irak, terme qui vient du perseerak qui signifie littéralement " basse terre ", est parfois appelé Bilad ar-Rafidain, littéralement " le pays des deux fleuves ". Pourtant, étymologiquement, " l'Eraq " (ou Irak) signifierait le " bas Iran ". Il est en opposition avec une autre ville iranienne, près de Téhéran : Arakqui, qui symbolise le " centre " de l'Iran.
Dans la tradition arabe, son étymologie est souvent associée au mot arabe "araqa" qui signifie fertile. Le mot "Irak" peut aussi signifier "bord", "bordure" ou encore "escarpement". Erak, Arak, Irak… Téhéran est littéralement " l'Endroit où il fait chaud ". Et Bagdad ? il est communément admis que Baga data signifie " don ", " grâce " ou " cité de Dieu " en persan antique mais l'assyro-araméen " Forteresse de l'Aigle " a également été proposé.
Ce petit voyage nous amène à Tunis qui tire peut-être son nom de la déesse sémitique Tanith mais certains étymologistes défendent le sympathique " tenes " venant des Romains et signifiant " attachant ". D'autres encore, soutenus par des courants berbéristes, défendent la racine indo-européenne nokt (nuit), et par extension " être couché ", " passer la nuit ", comme origine du nom de la capitale de la Tunisie.
A l'époque romaine, la Tunisie s'appelait Africa, Iffrikia, et a donné son nom à tout le continent. Le mot provenait peut-être du berbère Taferka signifiant " terre ", " propriété terrienne ". Selon d'autres chercheurs, le mot Afrique provient de la tribu des Banou Ifren (tribu Amazigh) , dont l'origine est Ifrena appelée aussi Iforen, Ifuraces ou Afer (terme signifiant également " grotte " ou " caverne " en langue berbère selon Ibn Khaldoun).
Le Maroc,"Al Maghrib" en arabe, signifie " le Couchant " ou " l'Occident "), et plus complètement Al-Maghrib Al- Aqsa," le Couchant Lointain ". Le nom français Maroc dérive certainement aussi de la prononciation espagnole de Marrakech, Marruecos. Ville fondée en 1062 et qui fut la capitale de trois dynasties (Almoravides, Almohades et Saadienne), Marrakech signifie " la montagne de Kouch ". Kouch ? Un descendant de Noé, l'homme de l'arche…
On le sait, l'étymologie du nom en arabe, " Al-Djaza'ir ", rattache le nom aux îles qui faisaient face au port d'Alger à l'époque et qui furent englobées dans sa jetée actuelle sur la Méditerranée (la Mer au milieu des terres). Moins connu, selon l'historien romain Soline, Alger serait à l'origine, une ville grecque au nom " Ecosium", un mot grec Ecosi qui voulait dire " vingt " car elle a été fondée par 20 marins grecs qui accompagnaient Hercule lors de ses nombreuses pérégrinations. Les 20 marins s'y plurent. Hercule partit seul au Maroc, baptisa de son nom le détroit qui sépare l'Afrique de l'Europe. Celui-ci prit plus tard l'appellation " Gibraltar ", djebel Tariq (" montagne de Tariq ").
Enfin, on ne saurait oublier Oran. Le mot berbère Wahran, " les deux lions " dérive de wahr (rugissement) et se réfère aux lions et leurs chasseurs qui vivaient non loin d'Oran, dans la " Montagne des Lions ", toujours nommée ainsi.
Donc, que du solide. En attestent, devant la mairie d'Oran, les statues de deux grands lions mâles. Ce qui prouve une fois de plus et de façon incontestable, le caractère totalement véridique de toutes les racines étymologiques !


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