«Le projet avance certes, mais à un rythme très lent. Et pour cause, nous avons lancé le chantier le 1er avril 2014 sur simple réquisition du wali. Dès lors, nous avons travaillé pendant une année entière sans que le marché soit formalisé du point de vue administratif et juridique». Aussi surprenante que cela puisse paraître, cette déclaration nous a été faite jeudi dernier par M. Sebti Abdelali, l'entrepreneur chargé du projet de restauration de la mosquée Hassan Bey et de l'extension de certaines dépendances de ce lieu de culte datant de l'époque des Turcs. «Ce chantier qui dure encore et dont on ne voit pas l'issue est suivi constamment par les fidels qui se plaignent d'être fatigués d'aller loin pour faire leurs devoirs religieux. Et puis, les citoyens se soucient beaucoup de voir cet édifice historique recevoir la visite des étrangers qui vont affluer à l'occasion de l'évènement Constantine capitale de la culture arabe 2015». Aussi, ils nous ont confié qu'il est impensable qu'un tel monument soit fermé durant tout l'évènement. Nous avons parlé de ces préoccupations à l'entrepreneur chargé de la réalisation du projet qui a tenu à se disculper en égrenant les problèmes générés par cette «situation d'illégalité» dont il a souffert pendant une année. «D'abord, commença-t-il, à cause du manque de tout document officiel prouvant notre attachement au projet, nous ne pouvons pas établir de factures de situations. Et par conséquent, nous ne pouvons pas prétendre au règlement. L'enveloppe financière du projet est déposée au niveau du trésor, mais on ne peut pas l'utiliser pour les raisons que je viens d'évoquer», a ajouté M. Sebti, En signalant que les responsables locaux de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC), le maître d'œuvre du projet dépendant du ministère de la Culture, sont actuellement à Alger pour essayer de débloquer la situation. «Si, depuis le début, on avait lancé le projet suivant la procédure légale, celui-ci serait maintenant terminé», a-t-il déploré. Et de souligner tout de même que les travaux n'ont jamais été arrêtés à l'instar de ce que l'on constate dans les chantiers de certaines mosquées, comme celui de la Grande Mosquée de la rue Ben M'hidi où les travaux sont à l'arrêt depuis plusieurs mois. «A notre niveau, les travaux ont atteint à 55% de réalisation», dit-il. Et de citer les parties de la mosquée qui ont été refaites, comme les toilettes et la toiture en tuiles. Il nous a conduits ensuite dans la grande salle de prière de la mosquée où l'opération restauration a été complètement réalisée et la peinture venait d'être lancée. Reste le chantier important et controversé de l'extension de la salle des ablutions vers la place du Bey qui s'est heurté pendant longtemps à l'opposition d'un particulier qui possédait un kiosque sur la place dont la démolition était nécessaire pour réaliser cette extension. On se rappelle que cette affaire est allée devant la justice. Qu'en est-il maintenant de ce conflit ? avons-nous demandé. «C'est fait, il a été réglé par le président de l'APC qui a levé l'opposition et octroyé à ce commerçant un autre kiosque installé quelques dizaines de mètres plus loin, sur la place et faisant face aux bureaux de la Banque extérieure d'Algérie», nous a appris M. Sebti. Le kiosque a été démoli et les travaux de l'extension ont été lancés. «Malheureusement, ils ont été retardés parce qu'il nous fallait du ciment qu'il faut aller chercher à l'usine de Hamma Bouziane. Mais du moment que nous ne possédons aucun document officiel sur l'octroi du projet (une convention du marché signée, un ordre de service, etc.), nous n'avons obtenu aucun sac de ciment. Bien sûr, le problème ne m'incombe pas en tant qu'entreprise de réalisation, mais à l'OGEBC. Et les responsables de cet organisme m'ont assuré dernièrement qu'ils s'activent à préparer les documents à signer pour la régularisation du marché dans les meilleurs délais. Le chantier avance mais à un rythme très lent, très lent. Une fois que cela sera fait, tous les problèmes seront réglés et le rythme des travaux sera accéléré», pense l'entrepreneur. Bien entendu, et comme il a été signalé, lors de notre passage nous n'avons trouvé aucun responsable de l'OGEBC dans le bureau de cet organisme situé dans une aile du Palais du Bey. Tous étaient en mission à Alger, nous a-t-on indiqué.