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L'absence d'une politique culturelle et artistique productive
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 27 - 10 - 2015

Relancer la culture à Tlemcen reste une affaire des associations, conséquence aussi de l'aide qui doit leur être accordée. Le vide culturel est ressenti partout dans cette vieille cité et cela depuis déjà plusieurs années.
Relancer les activités culturelles reste une affaire qui doit mobiliser les instances élues et aussi les instances publiques de la cité et de toute la région à travers ses composantes sociales et culturelles. Le marasme culturel dans lequel est plongée la cité est la conséquence de facteurs liés à l'absence d'une politique culturelle publique des instances chargées du secteur avec des actions, des objectifs à atteindre en matière de formation et d'animation au titre d'un programme national ou local en accordant l'aide aux associations de droit privé et d'intérêt général. La culture offre l'image d'un secteur où l'on peine à détecter la moindre stratégie d'action culturelle et artistique.
Or, si l'action culturelle n'est pas dans l'attente de tout le monde cela explique le déficit dont souffre la wilaya en l'absence d'instruments à vocation dans la formation. Les maisons et les palais de la culture...conçus sur le modèle français ou italien ont été prévus en tant qu' instruments au service seulement de la diffusion des produits culturels et artistiques. Là est l'inaptitude d'une démarche en porte à faux par rapport aux besoins du pays, besoins qui sont de l'ordre, prioritairement, de la formation ensuite de la diffusion. En France, où la production culturelle et artistique était débordante et sous la pression de la demande des écoles, des instituts…et du public friand d'art et de culture, il était normal pour André Malraux, alors ministre, de conceptualiser ces temples appelés ''maisons de la culture'' réservés essentiellement à la diffusion de spectacles et d'œuvres de création. La production est du ressort des écoles spécialisées chargées de la promotion des arts (conservatoire, ateliers d'arts dramatique et plastique…). Pour diffuser il faut commencer tout d'abord par produire et, à défaut, présenter éternellement des créations fabriquées ailleurs. L'art musical est resté dominé par l'activité des associations bénévoles focalisées essentiellement sur la musique du patrimoine arabo-andalou et ses périmètres. Les spectacles offerts souvent au public diffusent des productions souvent de grande qualité, mais qui sont rarement le fait du génie local, en berne. A Tlemcen et sa région il existe pourtant des énergies culturelles et artistiques créatives qu'il faut chercher et c'est là l'agenda majeur du travail dynamique qui doit être fait pour mettre en valeur les potentialités existantes et encourager les initiatives. Il faut pour cela une politique d'action culturelle à visibilité claire et d'une traçabilité avec des objectifs à atteindre, mobilisant les compétences de l'élite, celle-ci qui doit gagner l'espace et s'imposer dans notre pays en plein changements… Hélas, le constant est tout autre sur le terrain avec aussi des élus rarement à l'écoute des citoyens pour comprendre la situation et participer à une véritable impulsion dans cette région qui, pourtant, dispose de nombreux atouts d'une mémoire historique, culturelle et artistique fertile.
LA FONDATION MAITRE OMAR BOUKLI HACENE TOUJOURS FERMEE
Dans cette ville les milieux culturels restent toujours préoccupés du sort réservé, par la fondation ''maître Omar Boukli Hacène '' créée il y a plus de quarante années et qui sert à peine de décor dans un paysage socioculturel qui a besoin d'être dynamisé en faisant appel à la société civile. L'état de fermeture de cette fondation continue depuis des années de créer des débats les plus vifs.
Cet avocat nationaliste connu pour son engagement, montrant un sens élevé du devoir pendant la révolution, a versé au domaine de l'Etat sa maison de maître située aux abords du village d'El Eubbad, et d'un bain maure pour en faire un lieu destiné aux activités sociales ou culturelles de solidarité. Ce militant fervent de la cause nationale, connu surtout pour être le fondateur du Croissant-Rouge algérien à Tanger en 1956, tenait ainsi, à travers ce legs ''ad mortem'', à manifester son humanisme profond. Son vœu pieux fournit ainsi un bel exemple de solidarité, à l'instar des ''habous'' de vieille tradition sociétale. Durant l'exil du donateur au Maroc cette maison fut transformée en camp militaire par l'occupant colonial. Dans les années 50 ce lieu était le témoin de grandes rencontres accueillant les hommes de la culture et de la politique: Jacques Berque, André Julien, Louis Massignon, André Nouchy, l'Abbé Alfred Bérenguer, Messali Hadj, Ferhat Abbès, Othmane Kaak, Brahim al-Kettani, Bachir al-Ibrahimi, Abdelkader Mahdad, Ahmed Benbella… Les débats de la société civile déploraient, en même temps que le déficit de sa représentation et de sa représentativité politique, l'état des lieux de cette donation qui, du fait de son abandon, a subi la disparition à la fois de sa grande bibliothèque de manuscrits mais aussi sa précieuse collection de tableaux de peintres orientalistes et des objets d'art inscrits à son inventaire. Le vœu pieux de ce donateur généreux n'a pu ainsi se réaliser. Le rattachement de ce lieu au patrimoine des biens privés de la wilaya est jugé, dans l'opinion, comme contraire à la volonté du testamentaire.
Les fondations-associations d'incitation citoyenne sont à considérer comme les atouts importants de la démocratie participative et de proximité conçue comme un idéal intervenant dans le champ déserté de la politique et renouer avec la citoyenneté locale. Ce processus participatif impliquant les habitants dans la gestion des problèmes de la cité est ouvert à la société civile et ses élites. Il doit normalement créer de nouveau l'espoir dans une société en mal, à cause d'un vide politique et d'une bureaucratie paralysante intervenant à tous les stades de la prise de décision. Les Nadis de mémoire historique moderne furent, rappelons-le, des bastions de la culture et des repères à l'identité. La fermeture, il y a quelques années, du premier cercle ''les Jeunes Algériens'' créé en 1904 est passée tout à fait inaperçue. La tradition associative des Nadis remonte déjà au début du XXème siècle, dans la continuité des vieux cercles appelés traditionnellement '' Masriyate''. La mémoire collective de la cité retient l'existence d'une vingtaine de cercles ou Nadis de militantisme culturel représentant chacun divers courants culturels et artistiques qui ont, dans les vieilles cités en Algérie, joué un rôle efficace dans l'émergence de sa société de l'art, de la politique et de la pensée. Cette expérience du passé fut balayée du paysage politico-culturel par la pensée politique exclusiviste, dès le début de l'indépendance.


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