De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Faire découvrir ou redécouvrir la musique hawzie à tous les Tlemcéniens, c'est l'objectif de la deuxième édition du Festival hawzi créé l'année dernière sur l'initiative de la direction de wilaya de la culture et la wilaya de Tlemcen. Tout est mis en œuvre pour que ce festival reste un événement populaire et puisse, encore une fois, réunir un public varié autour des concerts programmés. Des conférences sur l'histoire de cette musique et des projections de films retraçant le parcours des maîtres de ce genre musical dérivé de la musique andalouse figurent également au programme. Plus d'une vingtaine d'associations prendront part à cette manifestation aux côtés de chanteurs de renom. Les responsables du secteur de la culture ambitionnent que ce festival prenne une ampleur considérable et permette de réunir des talents confirmés et des jeunes artistes, pour un programme très diversifié. Hadj El Ghaffour et Nouri Kouffi animeront respectivement les soirées d'inauguration et de clôture. Des prix seront décernés aux meilleurs groupes et un jury composé d'experts suivra durant cette manifestation les soirées qui seront organisées au grand bassin Saridj M'bada. Les organisateurs sont à pied d'œuvre pour la réussite totale de l'événement. Cette musique, comme l'a souligné lors d'une conférence Hacene Boukli, transmise de génération en génération sans avoir été transcrite, a subi à travers le temps des déperditions, des mutations et des transformations à cause de la défaillance de la mémoire. M. Boukli ajoutera que l'oralité laisse le répertoire s'amoindrir et se dégrader au fil du temps. De son côté, Hassar Ben Ali dira que «l'histoire de la musique à Tlemcen est une belle aventure, une odyssée incomparable, car très symbolique de l'union des habitants, des poètes, des musiciens. Il y a là également l'influence des faqih, gardiens de la conscience, qui ont exprimé leurs nobles sentiments pour les arts en général et l'art musical andalou en particulier dans une société en quête d'un certain équilibre social et culturel». L'influence de l'Andalousie et surtout de Grenade est présente depuis des siècles et cela, en raison des facteurs historiques qui ont fait que le destin de ces deux villes jumelles s'est croisé à plusieurs moments de leur histoire commune. Tlemcen rivalisait aussi de près avec les autres capitales, Fès et Tunis, avec lesquelles elle entretenait aussi des relations qui se sont ramifiées dans tous les domaines, ajoutera El Hassar Ben Ali.