L'EPSP de Béni-Saf vient d'ouvrir un bureau de consultation et d'aide au sevrage tabagique. L'occasion pour organiser, ce jeudi, une journée médicale dédiée à cette nouvelle mission. Le professeur Ziane du CHU d'Oran et Dr Benadda de l'EPSP de Béni-Saf ont pris part à ce conclave. «Le sevrage tabagique» et «la bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO» ont été les principaux axes de ce rendez-vous qui a permis aux praticiens de prendre connaissance avec de nouvelles informations et les effarants chiffres inhérents aux méfaits du tabagisme qui empoisonne la vie de tout le monde. «En dépit des campagnes de sensibilisation et de sevrage, le tabagisme qui est un autre fléau, touche une frange importante de la société», souligne la directrice de l'EPSP, Benlarbi Noria, dans une allocution d'ouverture des travaux, faisant de la lutte contre le tabac et la drogue une affaire de tous. Le professeur Ziane du CHU d'Oran enfonce, quant à lui, le clou. «Le tabagisme est aujourd'hui considéré comme une maladie». Les dernières études réalisées sous l'égide de l'OMS démontrent que la situation est préoccupante, 23 maladies sont liées au tabac. En 2030, il est prévu 8,7 millions de décès/an dont 2/3 dans les pays en voie de développement et 1 milliard dans le 21ème siècle. En Algérie, le tabagisme tue 16.000 personnes par an dont 4000 cancers du poumon. Et chaque année aussi il y a 48.000 nouveaux cas. Chez nous encore, un fumeur peut développer le cancer du poumon à 27 ans, contre 40 en Europe. Le narguilé, qui est aujourd'hui fumé librement dans des espaces publics, est tout aussi dangereux que le tabac. Le tiers (1/3) des jeunes fument à l'âge des 12 ans, et le premier empoisonneur est ce revendeur qui vend la cigarette à l'unité dans le coin de rue. L'épidémie du tabagisme est une menace pour la santé de la population algérienne avec des répercussions socio-économiques très importantes dans les prochaines années. Est-il possible de réduire l'ampleur du fléau du tabagisme en Algérie ? Si oui, comment ? Faire appliquer l'interdiction de la promotion du tabac, mobiliser les associations dans la lutte contre le tabac, mettre en place des consultations d'aide au sevrage tabagique dans les structures hospitalières, les centres de médecine du travail La convention-cadre antitabac de l'OMS est le premier traité international de lutte contre le tabac dont l'objectif principal est de diminuer la mortalité due au tabac. Dans les écoles, les enseignants et les chefs d'établissement veilleront à l'application de ces dispositions. Il est aussi important d'inclure dans le cursus d'enseignement des programmes d'éducation et d'information sur les dangers du tabagisme destinés aux élèves où les enseignants doivent être largement impliqués. Pour Dr Benadda de l'EPSP de Béni-Saf, qui prit le relais, la bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO est essentiellement liée au tabac et cause des lésions du poumon et des bronches. C'est une pathologie qui entraîne une obstruction des bronches mais pas seulement, car cette maladie a des répercussions en dehors de l'appareil respiratoire. On dit maintenant que c'est une maladie multi-systémique puisqu'elle entraîne des effets sur les muscles d'ordre métabolique tels que le cœur, etc. Cette maladie qui est mortelle à terme et invalidante pour le moins. Dr Benadda s'attardera aussi sur des résultats obtenus de l'étude Breathe 2011 sur l'impact de la BPCO avec toutes les recommandations qui se sont suivies (diagnostic, moyens thérapeutiques, ). Enfin, on aura retenu cette phrase d'un médecin, assis à nos côtés, résumant un peu tout ce qui a été dit dans cette rencontre: «Il ne faut pas «fabriquer» des malades, il faut dissuader les gens de fumer parce c'est le tabac qui est la première cause de cette maladie, de toutes les maladies liées au tabagisme.