C'est sous le thème : «Antibiothérapie : réalités et perspectives», un sujet qui domine aujourd'hui l'actualité médicale à travers le monde, que s'est tenue, jeudi dernier à Médéa, la huitième (8e) journée scientifique de l'Association des médecins libéraux de la wilaya de Médéa (AMLWM). Une importante manifestation scientifique organisée en coordination étroite avec la direction locale de la santé et de la Population (DSP) et qu'a abritée la grande salle de conférences Chahid Ahmed Hadj-Hamdi dit Arslène de l'Université Dr Yahia Farès. Une journée caractérisée par la présentation de pas moins de cinq (05) communications, aussi intéressantes les unes que les autres, animées par d'éminents docteurs et professeurs venus notamment de l'Institut Pasteur d'Alger (Pr. Mounira Korichi), du service de médecine interne du CHU de Bab El-Oued, Alger (Dr Taouss Haddad), du laboratoire de biologie de Blida (Dr Hachemi Ould-Rouis), du service des maladies infectieuses de l'EPH de Boufarik, wilaya de Blida (Dr Ahmed Abdallah), ainsi que de Médéa (Dr Mohamed-Fateh Benkortbi, infectiologue privé et président de l'AMLWM). Une journée scientifique qui a été rehaussée par la présence du secrétaire général de la wilaya de Médéa, M. El-Hadj Meguedad, et du vice-président de l'APW, M. Sid-Ali Hadhersi, et à laquelle était présente une forte assistance à majorité de médecins ainsi qu'un grand nombre d'étudiantes et étudiants. Entamant la première communication, Dr Mohamed-Fateh Benkortbi parlera longuement des «réalités et perspectives de l'antibiothérapie», aujourd'hui que les antibiotiques (ATB) commencent à «devenir impuissants devant l'apparition de nombreuses bactéries qui leur sont résistantes. Ce qui a poussé, fort justement, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à lancer un véritable cri d'alarme en prévoyant que d'ici dix (10) à vingt (20) ans, les ATB actuels auront perdu toute leur efficacité. Ceci après avoir été la plus grosse avancée thérapeutique de la médecine, au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, en permettant notamment de sauver d'innombrables vies, aussi bien humaines qu'animales, menacées par des infections autrefois fatales», dira-t-il. Et d'ajouter : «Une situation qui risque malheureusement de s'aggraver car, dans le même temps, la recherche scientifique stagne alors que les infections nosocomiales sont en progression constante. Un état de fait auquel notre pays, comme partout à travers le monde, n'a pas échappé. Ce qui constitue assurément un véritable problème de santé publique qui doit bénéficier de toute l'attention nécessaire de la part des chercheurs, des praticiens et, par ricochet, des industriels du monde entier». Deuxième intervenant pour cette journée scientifique, Pr Mounira Haddad, abordera en long et en large «l'antibiothérapie et les entérobactéries», ces dernières semblant plus spécifiquement adaptées aussi bien à l'homme qu'à l'animal et dont certaines sont responsables, chez l'être humain notamment, d'infections parfois sévères comme, entre autres, la fièvre typhoïde, la dysenterie bacillaire, la peste... Dans la troisième communication, Dr Taous Haddad parlera longuement de «la place de l'antibiothérapie dans le traitement du pied diabétique», une pathologie qui fait aujourd'hui des ravages chez les personnes atteintes de diabète. Emboîtant le pas à ses trois confrères, Dr Hachemi Ould-Rouis interviendra sur «l'antibiothérapie et l'infection rénale» avant d'être suivi, pour clôturer cette série de communications, par Dr Ahmed Abdallah au sujet de «l'antibiothérapie et l'infection urinaire». Des communications qui ont été suivies d'un débat riche et fructueux ayant débouché sur une conclusion cinglante : «les ATB sont aujourd'hui trop utilisés, surconsommés car, pour le grand public, la grande croyance est que les ATB sont indispensables, de par leur très grande efficacité, pour faire face au moindre mal, à la moindre douleur. Ils sauvent de tout sans faire de mal ! Alors, pourquoi s'en priver ?» Une conclusion qui a donné lieu à d'importantes recommandations dont la principale appelle expressément à «la préservation, le plus longtemps possible, de l'efficacité des antibiotiques en réduisant justement, autant que possible, leur surconsommation». Comme il y a lieu de souligner, pour conclure, cette louable initiative du wali de Médéa, M. Mostefa Layadi, qui a reçu longuement dans son bureau, à l'issue de cette journée scientifique, les médecins conférenciers et les responsables de l'AMLWM, notamment, à qui il a fait part de «l'entière disponibilité des autorités locales à apporter toute l'aide nécessaire et indispensable au corps médical local, qu'il soit public ou privé, pour un bond qualitatif du secteur de la Santé dans la wilaya de Médéa dont les habitants attendent beaucoup de nous tous. Travaillons ensemble, la main dans la main, pour être à la hauteur de leurs attentes et de leurs espérances».