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AU FIL… DES JOURS: COMMUNICATION POLITIQUE : NOUVELLES DU FRONT ! (1ère partie)
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 09 - 2016


Vendredi 5 août 2016 :
Selon le Dr Max Abrahms, professeur à la Northeastern University et spécialiste de l'analyse du terrorisme, «les cellules dormantes de «Daech» n'ont pas vraiment besoin de beaucoup communiquer entre elles. Souvent, la réalité est telle que Daech en tant qu'organisation ne connaît l'assaillant qu'après qu'il a commis l'attentat.
«L'assaillant connaît donc essentiellement Daech, mais Daech ne connaît pas l'assaillant», explique Dr Max Abrahms.
Et de souligner: «Ils sèment la terreur et disent qu'ils le font au nom de Daech.
Il n'y a donc pas vraiment besoin de beaucoup de communication entre les cellules dormantes en Europe.
Selon l'expert, le groupe terroriste est très décentralisé et ressemble plutôt à un mouvement, son chef ayant à priori donné son «feu vert» à tous les musulmans du monde pour commettre des attaques de manière autonome.
Ainsi, dans la plupart des cas, la relation entre l'organisation et l'assaillant est assez faible, notamment sur le plan opérationnel, indique M. Abrahms.
Hélas, l'exploitation médiatique sensationnaliste (faux «experts» en tête et des hommes politiques plus démagogiques que jamais) a très vite assimilé de simples folies meurtrières et des «sorties suicidaires» à des attentats terroristes islamistes «djihadistes» pourrissant l'atmosphère, avec une opinion publique voyant en tout musulman un terroriste en puissance.
Il y a aussi les «études» militaires menées parfois en laboratoires qui, se basant sur des informations éparses presque jamais vérifiées, jettent de l'huile sur le feu. Ainsi, on apprend que les Américains disposent d'une carte répertoriant les différentes branches de Daech dans le monde. Le document, élaboré par le «National Counterterrorism Center», dresse un état de l'expansion de cette organisation depuis 2014. Plusieurs pays nord-africains son cités dont l'Algérie. Première nouvelle même si l'on sait que certains partisans du Gia et autres n'ont pas «désarmé», n'attendant que l'occasion pour libérer leur haine.
Samedi 6 août 2016 :
Le fantasque candidat du parti républicain à l'élection présidentielle américaine, Donald J. Trump, s'est fendu, une nouvelle fois, de propos racistes. Il vise particulièrement les immigrants marocains, pakistanais, irakiens, philippins,
Ainsi, Donald Trump a qualifié les immigrants et réfugiés d'une longue liste de pays à majorité musulmane d' «animaux» : «Nous avons à faire à des animaux», a-t-il lâché, selon plusieurs sources médiatiques. Pire, pour l'homme politique américain, ces pays ne sont ni plus ni moins que des «nations terroristes», poursuit-il.
Ces immigrants présents sur le sol américain sont des «terroristes potentiels» dont plusieurs ont fait l'objet d'arrestations pour avoir menacé de commettre «des attaques violentes». Plus encore, les ressortissants de ces pays sont susceptibles «d'apprendre aux recrues terroristes à fabriquer des bombes» et de «soutenir le terrorisme».
Il est vrai que ce n'est pas sa première sortie médiatique controversée, notamment à l'encontre des musulmans. En décembre dernier, Trump a annoncé vouloir imposer une «interdiction temporaire» à tous les musulmans de se rendre sur le territoire américain.
Il a également critiqué sa rivale démocrate et ancienne secrétaire d'Etat et première dame, Hilary Clinton, de vouloir permettre à des milliers d'immigrants notamment musulmans d'arriver aux Etats-Unis. On croyait avoir atteint le summum du racisme avec les Le Pen... qui apparaissent désormais comme des «enfants de cœur» aux côtés de ce nouveau «terroriste politique».
Dimanche 7 août 2016 :
Le président des Philippines Rodrigo Duterte doit largement son élection triomphale en mai 2016 à sa promesse de «nettoyer» les rues en liquidant des milliers de criminels. Ce programme électoral musclé s'appuyait sur son bilan dans la ville de Davao, dans le sud du pays, qu'il a gouvernée pendant deux décennies en appliquant sa politique brutale de maintien de l'ordre. Il a été accusé d'avoir mis en place ou toléré des «escadrons de la mort», responsables du meurtre de plus de mille suspects.
Selon la police, 402 personnes soupçonnées d'infractions liées à la drogue ont été abattues en juillet 2016 aux Philippines, et les organisations de défense des droits de l'homme affirment que des centaines d'autres ont été tuées par des vigiles privés. Des milliers de personnes ont par ailleurs été arrêtées, et promises à une détention interminable dans des prisons sordides et surpeuplées.
La cérémonie d'inhumation, à Oran, de la petite Nihal, assassinée dans des conditions horribles (l'enquête n'est pas encore terminée), dans son village dans les Ouacifs, a pris la dimension d'un événement national.
Certains voulaient même improviser une marche tant la rage et la colère s'étaient emparées de tout le monde pour réclamer l'application de la peine de mort contre les tueurs d'enfants.
Profitant d'un climat propice dans la société, créé par le choc émotionnel collectif, nourri par une médiatisation exceptionnellement soutenue de l'affaire de la disparition de la petite Nihal, les conservateurs (islamistes et autres) ont vite fait d'encadrer la vague d'indignation populaire, en hissant le mot d'ordre religieux d'«al-qiçâç» (loi du talion), qu'ils décrivent comme la solution miracle à ce fléau qui menace la société. Un «chantage idéologique» !
Car, il est clair que cette revendication est moins dictée par un souci d'endiguer un danger public, que par celui d'engranger une victoire politique et idéologique. Car, cela pourrait être le premier pas vers la consécration de la primauté de la charia ou ce qu'ils appellent insidieusement «le droit divin», dans le droit civil algérien. Le plus bruyant est sans doute le député du Fjd, Hassan Aribi. Celui-ci est allé jusqu'à écrire une lettre au président de la République qu'il a mise en ligne sur sa page Facebook. D'entrée, il reproche aux autorités politiques du pays leur laxisme et surtout leur «incapacité» à mettre fin au phénomène d'enlèvement d'enfants, en «bloquant une loi divine» (al-qiçâç), qui est pour lui «légitime en pareils cas pour garantir une vie digne à la population en général, et aux enfants en particulier».
Il faut rappeler, avec bien des analystes, que les «conservateurs» n'ont jamais demandé l'application de la peine de mort contre les auteurs des crimes terroristes qui, pendant des années, ont commis des massacres contre des populations entières, dont de très nombreux enfants, et que c'est l'Etat, avec Lamine Zeroual, qui a décidé de mettre fin aux exécutions des condamnés à mort dès 1993 (moratoire sur la peine capitale).
Lundi 8 août 2016 :
Le président zimbabwéen, Robert Mugabe, 92 ans, au pouvoir depuis 1980, date de l'Indépendance du pays, qu'il dirige d'une main de fer depuis l'indépendance (il prévoit de se présenter à sa propre succession en 2019) compare les manifestations contre son gouvernement aux révolutions arabes qui ont mené à la chute de plusieurs régimes en 2011. Dans un discours donné à Harare, il a martelé que la contestation était «inutile».
Des promesses pour améliorer la situation économique et sociale du pays ont été faites, mais elles sonnent désormais creux auprès d'une partie de ses sympathisants qui a décidé de lui tourner le dos.
Le dirigeant a ainsi été désavoué par des vétérans de la guerre d'indépendance qui lui étaient jusqu'alors loyaux. Fin juillet, les anciens combattants ont condamné le comportement «dictatorial» de R. Mugabe et appelé à sa démission, ce qui a mené à l'arrestation de plusieurs d'entre eux ...
Mardi 9 août 2016 :
Dans un communiqué rendu public, l'Arav appelle l'ensemble des médias audiovisuels à faire preuve d'une «vigilance extrême» dans la diffusion de commentaires et de faits en rapport avec l'affaire de l'assassinat de la petite Nihal Si Mohand, laquelle relève encore du domaine de l'enquête judiciaire.
L'Autorité qui s'est «réjouie» de la réactivité des médias audiovisuels, a relevé que «malheureusement, certaines chaînes sont allées au delà du droit d'informer en diffusant des informations approximatives ou erronées, causant ainsi un lourd préjudice aux familles déjà très douloureusement affectées».
L'Arav appelle, à cet effet, l'ensemble des médias audiovisuels du pays à «faire preuve de vigilance extrême dans la diffusion des commentaires et des faits dans tout ce qui touche cette douloureuse affaire, encore du domaine de l'enquête judiciaire». Pour être plus efficace, en attendant une grille plus étudiée et adaptée, l'Arav devrait mettre en branle ne serait-ce que pour les chaînes accréditées - un système de récompenses et de sanctions... comme des félicitations ou des avertissements et des blâmes (rendus publics, cela va de soi).
L'Afrique compte 41 milliardaires ayant une fortune cumulée de 98 milliards de dollars, selon le recensement 2015-2016 des milliardaires dans le monde publié le 8 août par le cabinet de recherches singapourien Wealth-X.
Le nombre des milliardaires africains a ainsi enregistré une augmentation de 2,5% par rapport à 2014 tandis que leur fortune cumulée a fondu de 14% (114 milliards de dollars en 2014).
Le rapport de Wealth-X fait également ressortir que les milliardaires sont devenus encore plus riches et plus nombreux dans le monde en dépit de la crise économique et malgré les turbulences des marchés. En 2015, Wealth-X a recensé 2 473 milliardaires dans le monde qui disposent d'une fortune cumulée totalisant 7 683 milliards de dollars.
«L'année dernière, le nombre des milliardaires a augmenté de 6,4% comparativement à 2014, et leur fortune cumulée a crû de 5,4%», souligne le rapport.
L'Europe reste la région qui concentre le plus de milliardaires. Le vieux continent compte en effet 806 individus ultra fortunés dont les avoirs cumulés se montent à 2 330 milliards de dollars.
En Amérique du Nord, on dénombre 628 milliardaires, détenant une fortune cumulée de 2 561 milliards de dollars, contre 645 en Asie (fortune cumulée de 1 686 milliards de dollars).
Selon Wealth-X, 56% des milliardaires dans le monde ont acquis leur fortune par leur mérite personnel, en partant de rien ou de peu de chose, tandis que 13% l'ont héritée. 31% l'ont héritée et l'ont gagnée en partie.
Mercredi 10 août 2016 :
Publication, par le département d'Etat américain de son rapport sur les droits de l'homme dans le monde (200 pays), avec une section spéciale sur la liberté religieuse. Pour ce qui concerne l'Algérie rien de nouveau. Toujours les mêmes constats, qui paraissent désormais dépassés, accompagnés d' «exemples». Base de travail : les coupures de presse, les réseaux sociaux... et les témoignages, bien souvent de gens de passage. La société algérienne est perçue, parfois (sic !), comme étant antisémite par les étrangers vivant en Algérie, selon Washington : «Plusieurs résidents non-musulmans ont déclaré que l'opposition du public à la politique étrangère israélienne affichée publiquement (Et alors, où est le problème ?) se traduit parfois en antisémitisme (re-sic !) ». Le parti-pris est évident en faveur d'Israël. Il amène les «rédacteurs » à confondre volontairement antisémitisme et antisionisme.
Le Département d'Etat américain cite comme exemple une vidéo (objectivement débilo-enfantine) mise en ligne en octobre 2015 sur Youtube intitulée : «Juifs dans les rues de l'Algérie : ce qui va arriver» et mettant en scène un jeune portant une kippa, se prétendant être juif et demandant son chemin. «Ceux qu'il abordait alors semblaient ( !?!?) l'insulter, le harceler ou l'agresser», précise la même source. Elle avait été dénoncée par beaucoup d'internautes qui n'ont «pas aimé» le montage et l'utilisation de gamins désœuvrés.
Selon le rapport, les citoyens juifs vivant en Algérie (ils seraient au nombre de 200 ou bien moins) ont affirmé «qu'ils continuaient à garder en secret leur identité religieuse tout en s'engageant autrement avec la société». Beaucoup de moudjahidine. Beaucoup d'anti-sionistes. Tolérants. Loin de toute ostentation... et un certaine «peur», compréhensible, des extrêmistes et des fanatiques, comme dans bien des pays ... Le rapport ne le précise pas.
Selon le journal britannique The Independent, l'Algérie fait partie des pays pétroliers qui risquent de déclarer faillite dans moins cinq ans. Se basant sur l'analyse des données économiques de ces pays, The Independent affirme que rien n'a été fait pour éviter la banqueroute et que les réserves dont disposent ces pays arabes ne vont pas tenir cinq ans.
Cette faillite «prévisible» va ainsi toucher l'Algérie, l'Arabie Saoudite, le Yémen, l'Iran, la Jordanie, l'Irak, le Bahreïn et la Libye. Trois pays pétroliers semblent être à l'abri d'un tel scénario. Il s'agit du Qatar, des Emirats arabes Unis et du Koweït qui «ont su diversifier leur économie et réduire considérablement leur dépendance des hydrocarbures», écrit le journal britannique.
Le journal relève l'aggravation des déficits dont souffrent ces pays. Au premier trimestre 2016, l'Algérie a déjà enregistré un déficit commercial de l'ordre de onze milliards de dollars. Un déficit qui se creuse de jour en jour poussant ainsi le gouvernement au gel puis à l'annulation pure et simple de tous les projets non lancés au 30 juin 2016.
The Independent cite dans ce sillage les différents rapports de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) qui prévoient un choc financier dans les toutes prochaines années en Algérie. Le journal britannique classe l'Algérie avec d'autres pays arabes en guerre comme le Yémen, la Libye et l'Irak pour son «sombre avenir» économique. Pas très sérieux de la part d'un titre (ce n'est plus un journal papier depuis qu'il a fait faillite et a été vendu, en 2010, 1 livre symbolique à l'oligarque russe Lebedev) qui nous a dans le viseur depuis déjà les années 80... (on se souvient de Robert Fisk durant les années 90 ) et d'un journaliste ( ?) qui cite des pays que l'Occident a poussé à la faillite déjà depuis plusieurs années par le biais de guerres imposées.
Le candidat républicain à la présidentielle n'hésite pas à accuser Barack Obama d'avoir fondé l'organisation Etat islamique (EI) par sa politique extérieure.
Barack Obama «est le fondateur de l'EI. Il est le fondateur de l'EI, OK ? Il est le fondateur. Il a fondé l'EI. Et je dirais qu'Hillary Clinton est sa cofondatrice tordue», a répété Donald Trump lors d'un meeting à Sunrise, en Floride.
Déjà, en juin, il accusait notamment «l'administration Obama d'avoir activement soutenu Al-Qaïda en Irak, le groupe terroriste devenu l'Etat islamique». L'outrance comme stratégie politique !
Par la suite, il avancera qu'il était «seulement sarcastique» mais il est certain que cela ne l'aidera pas à gagner des voix, même dans son propre camp. Au contraire ! Car, vrai ou faux, le sujet est tabou et relève de la stratégie militaire globale du pays (et non d'un parti ou d'un groupe précis). D'ailleurs, conscients du danger, une cinquantaine de républicains experts de la sécurité avaient dénoncé lundi «l'ignorance et l'incompétence d'un candidat» qui serait, selon eux «le président le plus dangereux de l'histoire américaine».
Jeudi 11 août 2016 :
Selfie entre 2 gymnastes, et déferlement politico-médiatique. Déjà des milliers de «vues».
Une de Corée du Sud, l'autre de Corée du Nord. Grand symbole sportif ! Du haut de ses 17 ans, la jeune Sud-Coréenne Lee a fait le buzz sur les réseaux sociaux après avoir pris, à Rio, durant les JO, le 5 août une photo hautement symbolique en compagnie de Hong Un-jong, les deux Corées voisines étant techniquement encore en guerre. Aucun traité de paix n'a été signé par les deux parties après l'armistice de 1953, les communications entre les deux pays sont coupées et les Sud-Coréens ne peuvent se rendre dans le Nord sans autorisation gouvernementale. «Un beau geste », illustration parfaite de l'esprit olympique.
Lee n'avait que 9 ans quand Hong, son aînée de dix ans, est devenue la première gymnaste nord-coréenne médaillée avec l'or décroché au saut de cheval, à Pékin en 2008. Les deux femmes ne s'étaient jamais rencontrées avant les Jeux de Rio, mais Lee a admis avoir été impressionnée par Hong à la télévision. «Je n'y connais pas grand-chose en politique, mais je ne crois pas que notre relation avec la Corée du Nord soit si terrible », a ajouté Lee. «On se mélange avec les autres athlètes, on se salue, alors, pourquoi est-ce que nous (les Coréens du Sud et du Nord), on ne pourrait pas le faire aussi ? »
Ce qui est sûr, c'est qu'aucune des deux n'a été traitée de «traître», d' «aliénée» et de «néo-impérialisée».
Vendredi 12 août 2016 :
Un site d'informations électroniques algérien publie «un compte-rendu frappé du sceau de la confidentialité, adressé par l'ambassadeur du Maroc à Alger, Abdallah Belkeziz, à sa hiérarchie à Rabat». Le diplomate marocain «s'adonne à une diatribe d'une rare violence contre les médias algériens qu'il affuble de qualificatifs péjoratifs et injurieux». Dans sa correspondance au ministre marocain des Affaires étrangères, intitulée «Le Maroc dans la presse algérienne des 21 et 22 avril 2013», l'auteur du rapport parle de «schizophrénie» en évoquant les journalistes algériens qu'il traite d'«escouade d'écrivaillons sans morale ni foi». L'ambassadeur dénonce une «grossière entreprise de désinformation» qui fait que «la normalisation des relations algéro-marocaines n'est pas à l'ordre du jour des détenteurs du réel pouvoir en Algérie».
Il s'en prend également à l'ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères, taxé dédaigneusement de «produit du socialisme et du parti unique», à qui il reproche, non sans acrimonie, d'avoir répondu au secrétaire général du parti l'Istiqlal, qui revendiquait une partie du territoire algérien. Pour lui, tout n'est que «littérature anti-marocaine simpliste véhiculée dans les milieux politico-médiatiques algériens».
Et, dans sa revue de presse, il reprend des passages d'articles et de commentaires de quotidiens algériens francophones et arabophones. A chaque journaliste et à chaque écrit est accolée une épithète insolente : «tactiques mesquines et puériles», «journaliste incorrigible», «écrivaillon», «nègre», «pion au service de la diffamation», «plumitif», «adeptes de [ce] monologue», etc.
Il est de tradition que les diplomates en poste à l'étranger élaborent et transmettent à leur centrale des revues de la presse locale, les plus entreprenants (problème de «niveau» !) allant au-delà du simple «reporting» pour flirter avec l'analyse. Mais, ayant «fréquenté» ce type de documents dans une autre vie, je n'ai jamais vu (et lu) le type de «torchon» insultant tel que celui présenté ci-dessus. Décidément, les diplomates ne sont plus ce qu'ils étaient !
Samedi 13 août 2016 :
Fidel Castro fête ses 90 ans. Il réapparaît en public (au côté de son frère Raul et du vénézuélien Nicolas Maduro) pour la première fois en quatre mois, toujours aussi critique à l'endroit des Etats-Unis, l'ancien ennemi de la Guerre froide... avec lequel Cuba est en plein rapprochement depuis 2015. Il a même signé un article... Toujours aussi rebelle et toujours d' «attaque» puisqu'il était habillé d'un survêtement (au logo de Puma, ayant habillé l'équipe nationale algérienne de football durant la Coupe du monde 2014) ... aux couleurs de l'Algérie ... des survêtements que l'on ne trouve guère sur le marché national. A défaut de médailles aux JO de Rio !
Le général à la retraite Hocine Benhadid, canne en main et servant lui-même les petits gâteaux et le thé à la menthe à ses invités, récemment libéré (après dix mois de détention à El Harrach) : grâce au Cicr ?, grâce à un «appel d'en haut» ?, en raison du tapage médiatique ?, revient sur la scène en réunissant chez lui (en présence de son avocat et de son épouse et juste avant la promulgation des textes sur l'obligation de réserve des officiers de l'Anp) des journalistes auxquels il confie des éléments d'information pouvant éclairer pas mal de zones d'ombre ayant entouré les conditions de sa libération. Il se dit très malade (actuellement en radiothérapie à Mustapha) ... ne pouvant se soigner à l'étranger car «interdit de sortie du territoire national»... et, surtout, «pas question de revenir sur les propos qui l'on mené à El Harrach». Des «propos» qui, selon l'avocat Me Mechri, jouant les conciliateurs, «ont heurté les sensibilités des uns et des autres ... et, évitons les détails».
On apprend qu'une maison d'édition américaine a pris attache avec Zohra Drif Bitat pour éditer son livre «Mémoires d'une combattante de l'Aln-Zaa». En fait, les Américains (et tout particulièrement les chefs de guerre et leurs spécialistes de la guérilla urbaine) s'étaient déjà, par le passé (années 90), intéressés de très près à ces formes de combat, de résistances, d'organisation... certainement pour pouvoir faire face à leurs problèmes générés par leurs guerres externes et à leurs retombées à l'intérieur du pays. Je crois savoir que, dans un passé récent (les années 90), le film «La Bataille d'Alger» a été visionné, disséqué et discuté par les locataires du Pentagone.
Dimanche 14 août 2016 :
Ce n'est pas un simple nettoyage, ce n'est plus une purge, c'est un véritable curetage opérée par les autorités turques suite au «coup d'Etat avorté du 15 juillet». Près de 81 500 personnes ont été suspendues et licenciées de leurs postes de travail... dont 5 000 parmi les juges, les militaires et les fonctionnaires. Tous des partisans de Fathullah Gulen ? On en doute.
Un chiffre qui a, un certain moment, effrayé les soutiens les plus sûrs... comme notre Msp national ... qui est rapidement revenu sur sa première position critique («fraternelle», au demeurant)... les excuses étant toutes trouvées pour réaffirmer le soutien à l'AKP : «les faibles d'esprit et les adeptes de l'ancien et du nouveau colonialisme»... «Un coup d 'Etat mené avec la complicité occidentale flagrante»...
Lundi 15 août 2016 :
Les sondages sont de plus en plus clairs. Donald Trump est en très mauvaise position par rapport à Hillary Clinton. Les chiffres ne sont pas les seuls à montrer le désarroi du candidat républicain et de ses conseillers. Il y a, ce que l'on note au niveau de tous les candidats à des élections en perte de vitesse, les attaques répétées à l'encontre de la presse, cette éternelle «pelée et galeuse» que l'on cloue au pilori dans les derniers cent mètres de la course. Les politiciens comme les artistes, comme les sportifs, comme les citoyens... chez eux... et chez nous.
Ainsi, Donald Trump, adoptant la stratégie de l' «identification victimaire» (assez visible actuellement chez les politiciens français de l'extrême droite ), estime que «les médias ne couvrent pas correctement ses meetings et ne montrent jamais l'ampleur et l'enthousiasme des foules»... «Il sont écœurants et corrompus»... «Les médias protègent Hillary»... les couvertures sont toujours négatives »... Il est vrai que (selon le Wall street journal) «la plupart des médias veulent qu'il perde». Certains de ses «partisans» aussi, sentent qu'il mènera le pays à on ne sait quelles catastrophes. Robert de Niro ira même à le comparer à «l'anti-héros délirant schizophrène et paranoïaque - de «Taxi Driver» de Martin Scorsese»... Que Dieu nous aide !», a-t-il ajouté.
Communiqué de la Banque d'Algérie qui réagit à un récent rapport de la Banque mondiale qui prédisait une chute drastique des réserves de change à l'horizon 2018 : 60 mds usd contre près de 122 mds usd à fin juin 2016. 60 mds. «Une projection quelque peu statique et ne reposant pas sur des hypothèses probantes». L'initiative est d'autant plus louable que le communiqué fournit des explications en faveur d'une projection moins pessimiste... ce qui laisse peu de place aux exploitations médiatico-politiciennes et aux angoisses citoyennes. Il est vrai qu'il eût fallu commencer par «éclairer la lanterne» des gens bien plus tôt, aussi bien sur l'état de nos réserves de change que sur les détails du nouveau modèle de croissance.
- L'exemple qui vient d'ailleurs : Le président indonésien décide de mettre fin aux fonctions d'un ministre (Energie et Ressources minérales) nouvellement nommé (27 juillet lors d'un deuxième remaniement gouvernemental) suite à des rumeurs (à peine !) affirmant qu'il aurait la double nationalité indonésienne et américaine. Il aurait obtenu cette dernière après l'avoir sollicitée alors que son passeport indonésien était encore valide.
Savez-vous que l'Ordre général n° 11 est la référence de l'ordre du général Grant (le Héros de la guerre de sécession qui a défait le général Lee, et futur président des USA), donné le 17 décembre 1862 durant la Guerre de Sécession, «d'expulser tous les Juifs de son territoire» (régions du Tennessee, Mississippi, et Kentucky).
Cet ordre est donné comme faisant partie d'une campagne menée par Grant contre le marché noir du coton du Sud. Il est convaincu que ce trafic est pratiqué «principalement par des Juifs et d'autres trafiquants sans scrupules. »
Dans toute l'Union, des groupes juifs protestent et envoient des télégrammes à Washington. Le président Lincoln a vite demandé au général Henry Halleck, chef d'état-major, de révoquer l'Ordre général n° 11 de Grant.
Bien que l'ordre n° 11 soit présenté comme étant en dehors des penchants normaux et du caractère de Grant, certains historiens de la Guerre de Sécession suggèrent que l'ordre fait partie d'un plan logique. «Ce n'est pas le premier ordre discriminatoire signé par Grant… Il était fermement convaincu de la culpabilité des Juifs et était désireux d'utiliser tous les moyens pour se débarrasser d'eux. » La source cite d'autres ordres émis par Grant.
Les noms de Belges et de Français à consonnance maghrébine sont remis à l'honneur grâce à leur présence parmi les participants aux 31es Jeux olympiques qui se déroulent du 5 au 21 août 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil : Samir Aït-Saïd, gymnaste français., Mahiedine Mekhissi, spécialiste du 3 000 mètres steeple, Sarah Ourahmoune, dans la boxe féminine, Louisa Necib, footballeuse, Saoussen Boudiaf en escrime, Yasmina Aziez, dans le taekwondo, Mehdi Marzouki du water-polo, Sofiane Oumiha en boxe .... Dans la délégation de la Belgique, ils sont quatre sportifs belges d'origine marocaine, trois taekwondoïstes (Jaouad Achab, Si Mohamed Ketbi et Mourad Laachraoui) et un marathonien (Abdelhadi El-Hachimi).
Les Français savent se servir de leurs sportifs issus de la communauté maghrébine, pour «hisser le drapeau tricolore» à l'étranger et, dans le même temps, ils n'hésitent pas à stigmatiser tous les Maghrébins, accusés de tous les maux ... apprenant même à leurs enfants sinon à être «racistes», du moins à se moquer de «l'autre», comme cela s'est passé à Sisco en Corse où une petite famille maghrébine prenant son bain de mer discrètement et en retrait (dans une toute petite plage toute minable et auparavant certainement ignorée) a été insultée par des gamins ... rapidement rejoints par leurs parents ... rapidement rejoints par un maire (Ps) qui a «interdit le burkini» (sic !)... rapidement rejoint par J-P Chevènement, pressenti pour présider la «Fondation de l'Islam de France», qui «conseille» aux musulmans d'être «discrets dans les espaces publics» (re-sic !) : Cela veut-il dire «restez dans vos ghettos et n'emm... pas les autres !»... rapidement rejoint par le Premier ministre Valls qui a soutenu les maires interdisant le burkini. L'approche des élections présidentielles fait, décidemment, perdre la tête aux gens de gauche... qui se mettent ainsi à jouer la carte du catholicisme de droite, surtout après l'assassinat du père Hamel. Le président Hollande est ainsi allé faire pénitence à Rome auprès d'un Pape qui n'en demandait pas tant.
Burkini : La presse anglo-saxonne, elle, critique la nouvelle controverse franco-française, après la polémique sur le voile et elle trouve même qu'interdire le burkini est»un acte de fanatisme insensé» (The Telegraph). «Il n'y a absolument aucune preuve que les femmes qui portent des burkinis soient liées de quelque manière que ce soit au terrorisme, et il n'y a aucune raison de penser que les interdire pourrait aider à contrecarrer les violents islamistes français», argumente Juliet Samuel.
Les maires qui interdisent le burkini, estime-t-elle,»oublient l'une des valeurs les plus importantes d'une société libre : nous n'avons pas tous à croire à la même chose pour vivre ensemble». Et de conclure :»Les vrais ennemis de la liberté ne sont pas les porteuses de burkini, mais les politiciens qui veulent les interdire.»
Une chroniqueuse du Guardian prend la «défense du burkini». Remona Aly entend «défier l'idiotie» et liste avec humour «cinq raisons» de le porter »et pas seulement pour embêter les Français». D'abord, porter un burkini permet de «lancer une frénésie médiatique», cela fait»faire des économies de crème solaire», cela conduit à»diversifier le mouvement de libération des femmes». Enfin, cela «souligne le ridicule» difficile de dissimuler une bombe dans une combinaison de bain moulante, relève-t-elle et, surtout, on peut ainsi»célébrer la liberté».
La BBC aussi ironise, photo à l'appui. «Les autorités devront faire la distinction entre les nageurs en burkini et ceux en combinaison de plongée», tant les deux tenues peuvent se ressembler.
«La France désigne la dernière menace en date pour sa sécurité : le burkini», titre en une le New York Times, avec une pointe d'ironie. «L'insistance de la France à tenir les tenues religieuses hors de la vie publique peut parfois paraître étrange aux étrangers», écrit le correspondant du journal américain depuis Paris, avant de donner deux contre-exemples.
«Aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, plusieurs femmes musulmanes ont concouru dans des tenues de sport qui couvraient leurs cheveux et leur cou.» Et»des maillots de bain couvrant le visage ont été repérés en Chine et dans d'autres endroits par des baigneurs soucieux de ne pas trop prendre le soleil.»
Précision : j'adore le bikini (qui, en son temps, comme la mini-jupe, avait soulevé l'ire des bien pensants religieux de France et de Navarre : Cf le film «Un gendarme à Saint Tropez» suite à l'apparition du monokini et du naturisme) et le burkini n'est pas plus gênant qu'un maillot «une pièce»... tant qu'il est seyant .... En fait, toute cette histoire de burkini ne (dé-) montre rien et cache l'essentiel : le peur et la haine des «autres». «Une absurdité (bien) française ne pouvant être l'œuvre que d'esprits tordus», écrit la presse anglo-saxonne, choquée.
A suivre


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