La hausse des tarifs de l'électricité «n'est pas à l'ordre du jour», et l'Algérie n'a pas d'autre choix que de diversifier ses sources de production d'énergie électrique, et plus particulièrement l'énergie durable, dont le photovoltaïque. C'est ce qu'a confirmé, hier, le P-DG de Sonelgaz, Mustapha Guitouni à la radio nationale, rappelant que l'Algérie a déjà lancé il y a bien longtemps le photovoltaïque dans le Sud.' «Actuellement, nous sommes à 340 MW d'énergie photovoltaïque, le stade expérimental est dépassé, et on est en train de gérer cette énergie», explique M. Guitouni, qui a estimé que «nous ne sommes pas en retard sur le plan technologique». Il a précisé qu'il n'y a pas de problème particulier, et on est en train de cadrer cette activité sur le plan légal et technologique. Pour le programme du renouvelable, il a souligné qu'à Sonelgaz, «nous sommes, actuellement en train de préparer le côté légal de ces objectifs, et d'ici à la fin de l'année, il y aura un appel d'offres pour les énergies renouvelables et un cahier de charge pour régler cette activité.» Selon M. Guitouni, l'objectif est de produire 4.000 MW en photovoltaïque et 500 MW en éolien, c'est un objectif réaliste étalé sur 10 ans, avec 400 mw par an.» Pour lui, «l'énergie classique est là pour régler les problèmes des industriels, et le renouvelable va suppléer cette énergie classique, qui va nous permettre de sortir des énergies fossiles, et on aura la nouvelle réglementation d'ici à la fin de l'année avec l'objectif d'arriver à 4,000 mw, au rythme de 400 mw par an.» Sans trop s'étaler sur les niveaux de financements de ce programme, il n'a pas écarté la possibilité de recourir à des financements externes pour le programme du renouvelable, précisant que «quand je parle de financements extérieurs, je parle de (secteur) public». Son prédécesseur, M. Nouredine Bouterfa, avait, en expliquant le programme à moyen terme de Sonelgaz, expliqué que «'nous sommes toujours en train de courir derrière les moyens pour répondre à la demande d'électricité. Et, à l'orée 2026, on devra investir près de 41 milliards de dollars. Mais d'ici-là, on espère qu'on sera dans une meilleure situation financière.» «Ce qui nous importe, c'est de boucler le programme que nous avons engagé et le terminer en 2019-2020, et donc on doit mobiliser 1,300 mds de dinars», qu'il faudrait récupérer, a-t-il affirmé. «Actuellement, nous ne pouvons faire autrement que d'aller chercher des financements extérieurs. Nous sommes en train de discuter avec certains partenaires pour re-financer une partie de ce que nous avions engagé. On n'a pas d'autres choix que de continuer.» Face au rétrécissement des financements propres ou de l'Etat, «on sera obligés d'aller de manière directe ou directe, au financement externe, comme un appel à la Banque Africaine de Développement ou à la Banque Mondiale, ou bien à travers le panel bancaire, nos banques vont chercher des crédits externes et nous les rétrocéder'', avait détaillé M. Bouterfa, dans une précédente intervention à la Radio nationale. M. Mustapha Guitouni a, par ailleurs, souligné que «pour le renouvelable, le ministère va faire des appels d'offres, avec des financements extérieurs, on ne peut faire autrement.» Et, les «400 mw que nous avons en plus des 400 mw, qui vont arriver chaque année, vont nous permettre de faire des économies dans l'exploitation du gaz naturel», indique, d'autre part, le P-DG de Sonelgaz, qui a appelé les clients du groupe à rationnaliser la consommation électrique, et ne pas utiliser des appareils «énergivores». M. Guitouni, qui a réaffirmé que les hausses des tarifs de l'électricité ne «sont pas à l'ordre du jour», a indiqué que le montant des factures impayées dues à Sonelgaz est de 64 milliards de dinars avec une proportion de 60% pour les administrations et entreprises publiques et 40% pour le «domestique». Mais, «nous sommes en train de récupérer nos créances», a-t-il ajouté.