La salle des conférences de l'Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED) a abrité avant-hier une rencontre régionale regroupant les maires de Tizi Ouzou, de Bouira et de Boumerdès sur les risques majeurs, la journée de sensibilisation était destinée selon M. Tahar Mellizi, délégué national, aux élus locaux, chefs de daïra et aux différents directeurs des secteurs stratégiques du fait que ce sont les premiers à intervenir et à réguler les interventions. Deux dates resteront gravées à jamais dans la mémoire des Algériens, les deux terribles séismes qui ont secoué l'Algérie après l'indépendance, en 1980 un séisme de magnitude 7,2 sur l'échelle de Richter frappait la région de Chlef (El-Asnam) et ses environs faisant 3.000 morts, 8.000 blessés et plus de 5.00 000 sinistrés. Le mercredi 21 mai 2003, un autre tremblement de terre de magnitude 6,8 dévastait Alger et Boumerdès faisant plus de 2.700 victimes, 1.500 disparus, 7.000 blessés et plus de 135.000 sinistrés pour une zone qui s'étendait sur environ 120 km de long et 50 km de large, avec à la clé des dégâts estimés à 5 milliards de dollars. Ainsi en matière de risques naturels, l'Algérie, de par sa situation géographique, est exposé aux phénomènes climatiques, géologiques ou industriels qui peuvent manifester des risques majeurs tels les inondations comme celles de Bab El Oued et des crues torrentielles comme celles de Oued Mzab et les glissements de terrains, dernièrement Ben Aknoun, Bab El Oued et surtout certains segments de l'autoroute Est-Ouest et bien sûr les séismes. Depuis, tirant les enseignements, législateurs, scientifiques et politiques ont mis en place une batterie de lois, en premier lieu les règlements parasismiques (RPA) remis à jour après chaque catastrophe. Mais hélas, devait reconnaître le délégué national aux risques majeurs, Tahar Mellizi, que la situation est autre, d'où la multitude de rencontres de sensibilisation sur les risques majeurs. « Cette rencontre vise en premier lieu à sensibiliser les élus locaux, avant, durant et après un accident, sur l'attitude à prendre et entreprendre face aux risques dits majeurs en adoptant toutes les dispositions nécessaires et adéquates pour réduire les dégâts tant humains que matériels lors de ces catastrophes » et d'ajouter « s'il est vrai qu'on ne peut prévenir un séisme, il est en revanche dans nos capacités de protéger l'humain et les constructions pour réduire l'impact du risque sismique ». Le Pr Mohamed Belazougui du CGS à travers sa communication Réduire le risque sismique' revient sur la situation géographique du nord de l'Algérie en avertissant que « la conjoncture de ces phénomènes naturels sur une région peut conduire à des dommages importants voire compromettre son développement socio-économique ». Ces risques dans le temps est un défi auquel doivent faire face les pouvoirs publics en mettant en place un dispositif législatif et technique tout en mettant un accent sur le volet sensibilisation et l'information sur les risques et les précautions à prendre lors d'une catastrophe et le citoyen qui doit respecter ces orientations pour l'avenir car ces risques constituent un des problèmes majeurs du développement durable.