Dans une conférence de presse organisée hier au siège de son parti, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoun a fustigé les partisans de la privatisation du secteur public. Elle accuse ceux qui appellent à la privatisation de vouloir pousser le pays vers le précipice». Pour Louisa Hanoun, les partisans de la privatisation ne parlent pas en fait de réformes mais de contre-réformes, de la désertification industrielle et agricole pour que se poursuive la prédation et le pillage étrangers. Ces déclarations interviennent après que Ahmed Ouyahia ait proposé la privatisation d'un certain nombre d'entreprises publiques dont la situation financière se détériore en raison des problèmes liés au plan de charge et à la gestion, et ce pour renflouer les caisses de l'Etat. Cette proposition a été faite, tout récemment, au conseil national du RND. La secrétaire générale du PT a également exprimé son inquiétude quant à l'adoption au dernier conseil du gouvernement du nouveau modèle économique «qui a été vivement approuvé par le Fonds monétaire international, le FMI, et la Banque mondiale», selon ses propos. Elle précisera que si le FMI et la Banque mondiale ont cautionné ce modèle économique qui était à l'origine de la récession, cela veut dire qu'il y a véritablement une intention «de désertification du secteur public». Louisa Hanoun a affirmé que son parti plaide pour un nouveau système fiscal qui garantit l'égalité et bannit l'injustice fiscale et d'impôt. Elle a appelé également à la restitution de l'argent pillé, l'argent de la corruption qui a gangrené la société. La conférencière a revendiqué en outre le gel des accords avec l'Union européenne qui ont fait perdre à l'Algérie 700 milliards de dinars. Elle a affirmé qu'on peut recourir à l'article n°11 de l'accord qui permet le gel, lorsqu'il y a déficit de la balance de paiement, ce qui est le cas pour notre pays actuellement, précise-t-elle. Louisa Hanoun a affirmé par ailleurs qu'il y a en fait chez ce nouveau gouvernement de «bonnes intentions» mais il y a en parallèle «des contradictions». «Ce gouvernement compte-t-il réparer les injustices sociales ?» Elle dira que son parti et le peuple algérien connaîtront bientôt les réelles orientations du gouvernement, à travers la prochaine loi de finances (2018). La première responsable du Parti des travailleurs a également critiqué le projet du nouveau code du travail transmis récemment aux syndicats qui, selon elle, légalise le travail des enfants et ligote considérablement l'exercice syndical. Elle a appelé à retirer carrément ce projet vu ses incohérences et ses contradictions avec les principes institutionnelles. Louisa Hanoun a tout de même salué la décision du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui a exigé de son Premier ministre d'éviter l'endettement extérieur dans le souci de préserver la souveraineté économique nationale.