L'Union nationale des opérateurs de pharmacie (UNOP) continue à plaider pour l'ajustement des prix des médicaments fabriqués localement, jugés très bas. Et ce, pour éviter l'effondrement de l'industrie pharmaceutique nationale, après ce parcours « satisfaisant ». Sachant que tout le monde reconnait aujourd'hui que c'est le seul secteur où il n'y a pas d'importation pure grâce à la production nationale. Cette demande d'augmentation des prix des médicaments produits localement n'est pas récente puisque l'Unop avait déjà sollicité, depuis déjà deux ans, le comité économique rattaché au ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière pour une augmentation des prix de l'ordre de 3 à 15 %. Il a été précisé par les opérateurs du secteur qu'il y a une centaine de médicaments qui sont cédés à des prix « insoutenables ». L'invité du forum de la santé, Abdelwahed Kerrar, président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), a regretté le fait qu'aucune réponse n'a été donnée suite à cette demande. Entre temps, dit-il, plusieurs médicaments parmi cette centaine ont été abandonnés par leurs producteurs. Les opérateurs, précise le conférencier, réclament en fait un processus d'ajustement des prix. Le conférencier n'arrive toujours pas à expliquer pourquoi la garantie du change est donnée par les autorités aux produits importés sans que les produits fabriqués localement soient concernés. Le Dr Kerrar précise que les opérateurs ne demandent pas un ajustement des prix à chaque fois que le dinar est dévalué, mais une fourchette acceptable pour que les producteurs n'abandonnent pas la production. Pour Dr Kerrar, l'ajustement du système des prix est une urgence. Il rappelle, en se référant aux données de l'ONS, que la dévaluation du dinar en ces dernières années, a atteint les 40%. Il a précisé que l'Algérie est classée en bas de l'échelle en matière de prix. Et de citer le cas du paracétamol de 15 comprimés, dont le prix de sortie de l'usine est fixé à 30 DA. Et de s'interroger comment réclamer une industrie pharmaceutique de qualité avec une telle tarification ? Les pays où les prix des médicaments sont plus bas que ceux pratiqués en Algérie ont carrément détruit leur industrie pharmaceutique et leurs usines, en citant l'exemple de l'Egypte. Le conférencier a rappelé que la production pharmaceutique locale a permis à la caisse de la sécurité sociale ( CNAS ) d'économiser 92 milliards de DA. Et cela, grâce à l'application du tarif de référence du médicament qui est assurée à 92 % par les produits fabriqués localement. Un tarif de référence qualifié de démotivant par les acteurs du secteur. Le président de l'UNOP s'est indigné en estimant que la CNAS devrait en principe éviter les solutions de facilité et les raccourcis en tapant exclusivement sur le médicament. Le conférencier suggère l'imposition de taxes pour réduire la facture des tabacs qui tourne autour de 400 millions dollars. Il propose de taxer les boissons sucrées ou alcoolisés qui sont nocives, au lieu de s'attaquer aux médicaments, notamment ceux produits localement.