La problématique des cours de soutien payants se pose dès l'entame de l'année scolaire. S'ils ne font pas l'unanimité, c'est tout de même un épiphénomène parascolaire, qui s'impose de lui-même à certains parents dont les enfants sont scolarisés en classes d'examen en particulier. Peu importe les sacrifices financiers et autres que ces mêmes parents font quand l'avenir de leurs enfants en dépend. Les chefs de famille doutent tant le cursus scolaire est fragilisé par des arrêts de cours intempestifs, un taux d'absentéisme plus qu'anormal parmi les corps enseignant et administratif. Conséquence, de graves ruptures sont constatées durant l'année scolaire. Et comme recours palliatif s'installant dans la durée, les cours payants, les parents dont les enfants sont considérés de faible niveau dans telle ou telle discipline, ceux-là envoient directement leur progéniture dans ces fameux cours de soutien scolaire sans en savoir exactement leur teneur pédagogique, parfois suite à une simple rumeur colportée çà et là, sur la réussite d'un établissement en fonction des résultats obtenus dans les examens. «Mon fils a pu rattraper son retard grâce aux cours particuliers dispensés par un enseignant chez lui», nous dira un père. Une réussite dont l'issue est aléatoire. Les élèves, eux, sont souvent mis devant le fait accompli et n'ont d'autre choix que de se résigner. L'année scolaire va vite et il faudra compenser le cumul de déficit scolaire. De nombreux enseignants en activité ou partis à la retraite, et pour arrondir leurs fins de mois, ouvrent des locaux à la limite d'un minimum de conditions pédagogiques. L'avidité du gain ne recule ainsi devant rien. Un garage retapé et aménagé à la va-vite fera bien l'affaire tant que la demande est importante. Des parents d'élèves d'autres localités viennent donc inscrire leurs enfants dans l'un de ces endroits érigés en lieu du savoir ! M. Abderrahmane, retraité du secteur de l'Habitat, doit débourser près de dix mille dinars, chaque mois, pour que ses deux enfants, scolarisés en 4e année primaire et moyenne, puissent bénéficier de cours de renforcement en 3 matières (français, sciences physiques et mathématiques). Même son de cloche chez une dame, elle-même enseignante, les deux enfants sont logés dans une école privée. Sentant la nécessité des langues étrangères plus tard dans leur cursus universitaire, leur mère les avait inscrits pour des cours de renforcement, comme elle l'a expliqué. Les pédagogues restent dubitatifs devant la situation : est-ce le résultat de l'échec scolaire (qui a ses causes) d'une école publique décriée, des programmes scolaires qui s'allongent et ne finissent plus ? Le secteur de l'Education est-il perturbé par les impondérables et qui, au final, n'assume plus convenablement ses missions ? Le directeur de l'Education l'avait lui-même qualifié de perturbé, nécessitant du coup un diagnostic approfondi et une thérapie de choc pour le prévenir de la sclérose. Mettant en cause, entre autres, les paramètres d'évaluation et de passage. Tous ces points noirs relevés constituent à eux seuls autant de raisons d'échec. Et les parents ne comprennent, eux, que la réussite scolaire de leurs enfants, même si cela les conduirait à dépenser plus.