Après le Syndicat national des techniciens de la maintenance aérienne (SNTMA), c'est au tour de celui des pilotes de ligne algériens (SPLA) de monter au créneau mais pour d'autres raisons. Le SPLA, affilié à l'UGTA, a tenu à dénoncer la suspension «à tort et à travers» des pilotes. Dans une note interne datée du 7 juin dernier, le syndicat indique que des pilotes d'Air Algérie sont suspendus «sans motif signifié officiellement ni respect des procédures légales de suspension adéquates à chaque type de problème». Il évoque un «abus de pouvoir» de leurs responsables coupables «de semer une atmosphère malsaine dans le quotidien des pilotes». Le syndicat rappelle que «depuis plusieurs mois, l'application et le respect des procédures dans notre compagnie sortent de leur gabarit pour se vêtir de dénigrement» et déplore le «mutisme» de la direction des opérations aériennes (DOA) face à ses «multiples interventions dans le traitement de plusieurs dossiers concernant l'impartialité dont sont victimes nos pilotes». La note est revenue sur les tentatives «non fructueuses» de communiquer avec la DOA, imputées aux absences de leur vis-à-vis, estimant que, malgré tout, leur message est passé «dans l'espoir d'aboutir à des solutions», reprochant à la DOA de se cacher derrière les «instructions du PDG». Le SPLA rappelle également aux pilotes de respecter «tous les règlements et protocoles d'accord officiellement notifiés à commencer par le strict respect du régime du travail». Un rappel à l'ordre pour ne pas ouvrir «les portes aux suspensions anarchiques», avertit encore le SPLA. Pourtant, en mars 2017, le syndicat avait souligné sa volonté à coopérer avec la nouvelle direction d'Air Algérie. «L'entreprise souffre de lacunes managériales», indiquait le SPLA qui avait plaidé «pour l'application des textes» en appelant à «lancer un dialogue franc et transparent». Son président, Karim Seghouane, avait souligné l'importance du dialogue social au sein d'Air Algérie et l'implication du SPLA «dans le processus de développement de l'entreprise», tout en plaidant pour une charte nationale des pilotes à même de promouvoir le métier et préserver ses acquis. Il avait estimé que parmi les problèmes rencontrés par la compagnie aérienne publique, la concurrence rude à l'échelle internationale et le départ de nombreux pilotes vers d'autres compagnies étrangères. Le syndicat a également rappelé l'urgence d'une «politique de gestion rigoureuse et de méthodes managériales strictes» au sein de la compagnie. Un aspect déjà envisagé par l'ancien ministre des Transport, Talai, qui, tout en déplorant l'absence d'une «équipe» au niveau du management, avait reconnu l'existence «de cadres de très bon niveau à l'intérieur de cette entreprise, de bons pilotes, de bons techniciens et de mécaniciens».