«Cela fait plus de vingt ans que l'OTAN travaille avec ses partenaires de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord pour développer et intensifier la coopération pratique, renforcer les capacités locales, accroître la résilience des pays de cette région et les aider à lutter contre le terrorisme» Le rapport annuel du secrétaire général de L'OTAN fait le point sur la coopération avec les pays tiers, les initiatives et les stratégies «atlantistes» pour sécuriser et défendre les pays membres. L'Organisation affirme avoir «renforcé en 2017 le dialogue politique et la coopération pratique avec ses partenaires de la région, et ce en intensifiant ses activités de formation et de renforcement des capacités, notamment par l'intermédiaire de ses équipes mobiles d'instructeurs qui ont dispensé des formations sur des sujets aussi divers que la lutte contre le terrorisme, la logistique, la gestion de crise, les plans civils d'urgence, la défense aérienne et la sûreté maritime». La Jordanie est placée en tête de liste pour avoir accueilli en 2017 «le premier exercice régional à être organisé avec le soutien de l'OTAN dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord». Quinze pays ont pris part à cet exercice «dont quatre du Dialogue méditerranéen». L'Organisation atlantiste affirme que «la Jordanie doit rester un pilier de la sécurité dans la région ; nous ferons tout pour soutenir son parlement, son état-major, son roi est un leader». Lancé par l'OTAN en 1994, le Dialogue Méditerranéen est une initiative qui a été proposée aux pays du Moyen-Orient et de la région Afrique du Nord, excepté la Libye de Maâmar Khadafi pour des raisons évidentes de rejet par les Occidentaux de la politique du colonel. L'Algérie s'est engagée dans cette initiative atlantiste en mars 2000, rejoignant ainsi six autres pays de la rive sud de la Méditerranée, à savoir l'Egypte, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc, la Tunisie et Israël. L'objectif visé par le lancement du DM est de «contribuer à la sécurité et à la stabilité de la région, d'améliorer la compréhension mutuelle et de dissiper les idées fausses au sujet de l'OTAN». Entre autres «programmes» atlantistes, «les projets sur fonds d'affectation spéciale de l'OTAN qui ont aussi aidé les partenaires de la région à construire des dépôts de munitions sécurisés, à détruire des munitions obsolètes, à faciliter le retour des personnels militaires à la vie civile et à élargir et développer le rôle des femmes dans les forces armées». Première présence OTAN dans le Golfe Le 2ème «grand programme de l'OTAN pour les pays arabes «l'Initiative de Coopération d'Istanbul (ICI)». Lancée en 2004, l'ICI vise «à contribuer à la sécurité régionale à long terme en proposant aux pays du Moyen-Orient élargi une coopération bilatérale pratique avec l'OTAN dans le domaine de la sécurité». A ce jour, note l'Alliance, «quatre pays y participent, Bahrein, le Koweït, le Qatar et les Emirats arabes unis». Le rapport du SG souligne par ailleurs que «l'OTAN et ses partenaires du Golfe ont créé l'année dernière au Koweït le Centre régional OTAN-Initiative de coopération d'Istanbul. «Incarnant la première présence OTAN de ce type dans la région», le Centre a été inauguré en janvier 2017 au cours d'une visite du secrétaire général et du Conseil de l'Atlantique Nord. Erigé sur une superficie de 8000 m2, le Centre régional OTAN-ICI se fixe comme objectif «de renforcer la coopération entre l'OTAN et ses partenaires du Golfe parmi lesquels Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis». Première action du Centre, «son équipe civilo-militaire multinationale a organisé des stages de formation et d'entraînement dans plusieurs domaines, dont la planification d'exercices, la coopération civilo-militaire et les plans civils d'urgence». L'OTAN change ses stratégies Toujours au titre du chapitre «Renforcer la résilience au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», l'Algérie avait par le passé participé aux côtés des forces de l'OTAN et d'autres pays de la rive sud, à des manœuvres dans la mer Méditerranée dans le cadre de l'opération Active Endeavour. «Active Endeavour est l'ancêtre de l'opération Sea Gardian lancée en novembre 2016», précisent les experts militaires. Tout autant qu'Active Endeavour, «l'opération Sea Gardian vise à améliorer la connaissance de la situation maritime, intensifier les efforts de lutte contre le terrorisme et renforcer les capacités en mer Méditerranée et alentour», lit-on dans le rapport du Secrétaire général de l'OTAN. «La principale responsabilité de l'OTAN est d'assurer la sécurité de ses 29 pays membres. Pour mener à bien cette mission, l'Alliance doit maintenir une posture de dissuasion et de défense solide à l'intérieur de ses frontières, tout comme elle doit lutter contre le terrorisme et projeter la stabilité en dehors de celles-ci», est-il noté. «Une fois tous les mois, 7 ou 8 bâtiments de plusieurs pays patrouillent en Méditerranée», fait savoir l'Alliance. L'«Opération Sofia» menée par l'UE dans la Méditerranée centrale est aussi soutenue par l'OTAN «au plan logistique et de l'information». En février 2016, l'OTAN avait prêté «main forte» à la Grèce pour contrer les migrants turcs, et ce en s'appuyant sur 8 bâtiments de différents pays pour contrôler les eaux entre les deux pays. L'Organisation se targue d'avoir «œuvré d'une manière efficace en donnant des informations aux garde-côtes grecs et turcs» et affirme que «le nombre de migrants a diminué». Elle indique qu'«il existe toute une palette d'opérations pour assurer la sécurité maritime dans toutes les mers du monde». Ceci étant dit, ses responsables avouent qu'«en 2016, nous avons menés une opération de lutte contre la piraterie en Afrique en coopération avec les différents acteurs, mais on a décidé d'arrêter ; nous préférons utiliser pour cela tous les contacts et les réseaux que nous avons créés». L'OTAN a décidé ainsi de réviser ses positions sur la base de nouvelles stratégies.