L'icône de la chanson algérienne d'expression kabyle, Idir, est décédé dans la nuit du samedi à dimanche dans un hôpital parisien à l'âge de 71 ans, après une longue carrière au service du patrimoine musical algérien. Né en 1949 à Tizi-Ouzou, Idir, Hamid Cheriet de son vrai nom, s'est produit sur de nombreuses scènes internationales. Il s'est associé dans son dernier album «Ici et ailleurs», sorti en 2017, à des chanteurs français de renom comme Charles Aznavour, Francis Cabrel ou encore Bernard Lavilliers. L'interprète de l'éternelle «Avava inouva», tube planétaire interprété en 20 langues étrangères, a renoué en 2018 avec son public lors d'un concert à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à l'occasion de Yennayer, nouvel an amazigh célébré le 12 janvier, après une absence de près de 40 ans. Comptant à son actif une dizaine d'albums, Idir a été très vite propulsé sous les projecteurs de la célébrité dans les années 1970 avec «A Vava Inouva», un tube planétaire, diffusé dans pas moins de 77 pays et traduit dans une vingtaine de langues. Quoique réservé, l'artiste, aimait partager avec d'autres chanteurs son espace d'expression. «Zwits Rwits» avec Khaled, devenue «El harba win» dans une reprise par le roi du rai, «Azwaw», un autre de ses succès chanté avec Cheb Mami et «Lefhama», ou «Ttighri bwegdud» (l'appel du peuple). Cette chanson engagée -sans doute celle qui traduit le mieux l'espérance citoyenne de l'artiste- Idir l'exécutera dans un beau trio avec Amazigh Kateb et l'étoile montante de la chanson kabyle, Rezki Ouali. En près de 50 ans de carrière, Idir aura réussi le pari d'un parcours artistique régulier, au service du patrimoine culturel algérien, faisant vivre une fois de plus sa langue maternelle dans son dernier opus «Ici et Ailleurs», réalisé avec de grands noms de la chanson française. En 2018 le chanteur a retrouvé son public après une absence de près de 40 ans à la faveur de deux grands concerts animés à Alger avec une trentaine de musiciens sur scène et devant un public de plus de 5000 spectateurs à chacune des représentations. Le ministère de la Culture a présenté ses condoléances suite au décès de l'artiste Idir, soulignant que sa disparition laisse un grand vide dans le monde de l'art algérien, indique un communiqué du ministère publié sur sa page Facebook. «Nous avons appris, avec une immense tristesse et douleur, la nouvelle de la disparition du grand artiste algérien Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet. La disparition d'un artiste de la trempe d'Idir laisse un grand vide dans le monde de l'art algérien», a précisé le communiqué. «Le défunt a su faire connaître son nom et la culture algérienne authentique, à travers son art, des décennies durant, et diffuser son propre style artistique et culturel local à travers le monde», ajoute-t-on de même source. «L'Algérie, avec la perte d'Idir, tourne une page prestigieuse de l'art engagé. Les Algériens, toutes générations confondues, continueront à écouter sa voix et à fredonner les chansons d'Idir qui restera dans les mémoires parmi les créateurs militants...», indique le communiqué. Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait présenté ses condoléances, suite à la disparition du chanteur Idir, rendant hommage à sa place artistique en Algérie et à sa musique universelle.