Les futurs mariés qui espéraient s'unir en avril, mai et juin sont dans la tourmente, à cause de la crise sanitaire qui s'allonge encore et des mesures de confinement imposées depuis le 15 mars dernier. A Tlemcen, les futurs couples ont accueilli la nouvelle de la levée du confinement et l'ouverture des commerces (en deux phases) avec une grande joie, pour enfin fêter le plus beau moment de leur vie, le mariage. Mais ces nombreux couples ne sont pas au bout de leur peine, car la situation épidémiologique semble se prolonger encore et leur stress accroît aussi en ce début d'été. Ils ne souhaitent aujourd'hui qu'une seule chose : la réouverture des salles des fêtes de leurs lieux de résidence. «Je misais beaucoup sur la fin de cette maladie pour organiser mon mariage dans une salle des fêtes en ce mois de juin, mais ces salles sont toujours fermées et l'épidémie du coronavirus se poursuit encore dans notre wilaya ! Vraiment, ça m'énerve beaucoup, car j'ai tout préparé pour le grand jour de mon mariage et j'ai même eu mon livret de famille auprès du service d'état civil de l'APC de Tlemcen. Je connais plusieurs couples qui ont organisé leur mariage dans la plus stricte intimité dans leurs maisons, mais ce n'est pas le cas pour moi, car j'habite avec ma famille dans un appartement de type F2 où il est impossible d'inviter les proches et les amis à mon mariage. Alors, je suis obligé d'attendre encore, car je n'ai pas le choix surtout face au risque de contamination. Tout ce que je souhaite, c'est que les gens respectent les règles de distanciation physique pour en terminer une fois pour toutes avec cette histoire de virus et pour que les salles des fêtes puissent enfin rouvrir leurs portes et accueillir les cérémonies de mariage !» indique Mohamed, le moral abattu. A une semaine du grand jour, la mauvaise nouvelle tombe aussi pour un autre jeune de 28 ans de Hennaya, qui rêvait de se marier avant le mois de ramadhan. «J'avais tout préparé ! J'ai même invité les gens à ma cérémonie de mariage qui devait avoir lieu exactement le 25 mars dernier ! Je n'imaginais pas que j'allais renoncer au mariage à la dernière minute à cause de ce maudit virus, c'est très difficile ! Aujourd'hui, j'attends comme les autres la réouverture des salles, pour partager, se rassembler et pour fêter dans l'ambiance et la musique ce grand jour de ma vie inch Allah !» Cette déception est également partagée par l'ensemble des professionnels du secteur lié à l'organisation des mariages qui subit de plein fouet aussi le contexte d'épidémie du Covid-19. «Au départ, tout était complet surtout la période de l'après-ramadhan où les cérémonies de mariage se multiplient. Mais quand le coronavirus est arrivé en mars, j'ai été contraint d'annuler toutes les réservations faites par les futurs mariés et leurs familles, en raison des mesures de sécurité prises par les autorités. Dans ces conditions, j'ai aussi décidé de rembourser l'argent que certains m'avaient avancé, car les instructions des autorités demeurent sans appel pour éviter la propagation du virus. Tout rassemblement, réunion ou activité sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public, mettant en présence de manière simultanée plusieurs personnes est interdit. Il fallait donc se conformer à ces mesures de prévention pour préserver la santé des gens ! Mais, je dois dire que nous aussi, nous avons subi des dégâts collatéraux de cette crise sanitaire. J'espère que nous travaillerons la fin de l'été et hors saison pour atténuer les pertes enregistrées», indique le propriétaire d'une salle des fêtes de Tlemcen.