Le chef de service de l'unité Covid de l'hôpital est remonté à une année avant l'accalmie de pandémie pour rappeler que «nous avons eu deux vagues distinctes, c'était entre mars 2020 et janvier 2021». «On a vécu une période de recrudescence en nombre de contaminés, on faisait en moyenne entre 130 et 140 de consultants/jour avec un pic de 189 malades, un record !, on est arrivé à 200 scanners/jour, c'était intense ». Prof Haiel estime que de par le fait que «Mustapha a un statut particulier, on s'est consacré corps et âme aux malades de la Covid-19, aucun autre hôpital ne l'a fait comme nous l'avons fait, on est arrivé à un chiffre record de 92 lits de réanimation avec respirateurs (soins intensifs), alors que la norme est de 3 unités de 6 lits(...)». Il affirme que la prise en charge de tels « records » a été possible «grâce à tout le personnel de Mustapha qui s'est mobilisé, de l'administration à tous les employés». Il explique que «la décision de dédier tous les gros services d'activité de l'hôpital à la Covid-19 relève d'une stratégie qui a été mise en place avec en parallèle une organisation qui nous a permis de pouvoir assurer les soins spécifiques aigus dans certains services». Il fait savoir qu' «on a eu à aider des structures qui nous envoyaient leurs malades parce qu'elles étaient dépassées, on ne pouvait tous les accepter faute de place(...) ». Il rappelle qu' «au début de la pandémie, on a paniqué, on hospitalisait tous ceux qui venaient consulter pour la Covid-19 et en étaient atteints, sans compter que nous prenions en charge près de 6.000 cas à titre externe ». Le personnel médical avoue que des malades chroniques n'ont pu être pris en charge faute de place. L'on rappelle que le chef de service Médecine légale et directeur des Activités médicales et paramédicales avait fait ses excuses aux malades qui n'ont pu être soignés à cette période, « aux malades de cancer qui sont décédés chez eux faute de prise en charge à l'hôpital », avait dit Belhadj. Prof Haiel a reconnu que «Mustapha ne pouvait pas prendre tous les malades qui venaient des autres hôpitaux(...) ». Il avoue par ailleurs que « nous avions des problèmes pour prendre en charge les malades de la Covid-19 qui avaient besoin d'une réanimation intensive, parce qu'on n'avait pas le nombre nécessaire de personnel médical, on avait de gros soucis parce que pour un malade il fallait deux infirmiers et un aide-soignant pour les besoins de nursing notamment la nuit, on ne pouvait accepter que leurs proches soient leurs garde malades par crainte qu'ils deviennent une source de contamination ». Haiel avoue qu' « on s'est retrouvé dans un cercle infernal pour cause de sous-effectifs ». L'on rappelle qu'à cette période, le directeur général du CHU Mustapha avait lancé un appel pressant aux pouvoirs publics pour renforcer les personnels des paramédicaux afin de pouvoir faire face aux urgences provoquées par l'aggravation de la situation sanitaire. «Rien ne nous interdit de remobiliser les retraités paramédicaux et auxiliaires pour renforcer les équipes au niveau de la consultation et de la réanimation », nous avait déclaré Abdesselam Benana à cet effet. (Voir le Quotidien d'Oran du 15 novembre 2020). Haiel indique que « devant une telle situation, on a été obligé de transformer des services d'activité en les équipant de respirateurs pour les malades de la Covid-19, mais ça ne veut pas dire qu'ils sont devenus des services de réanimation, loin de là ». Il assure toutefois que « la pandémie a été bien gérée, aujourd'hui on a repris les activités au niveau de tous les services de l'hôpital parce que la demande Covid n'est pas intense en lit, ni en consultation, mais on a laissé des services qui lui sont dédiés, en cas d'alerte, on revient à notre stratégie de mobilisation générale, on est rodé pour ».