Actuellement, la quasitotalité des hôpitaux et établissements de santé en Algérie se fournissent en oxygène médical par des livraisons dans des bouteilles que nous appelons «obus», dans notre vocabulaires, ou parfois des réservoirs d'oxygène liquide (appelés évaporateurs). Cette solution comporte de nombreuses contraintes : notamment le faible nombre d'acteurs spécialisés dans ce domaine rend les hôpitaux dépendants d'une forme de monopole et bien entendu d'un coût de l'oxygène élevé, en particulier dans les régions isolées. Le générateur d'oxygène type PSA est un appareil de production d'oxygène qui utilise la technologie d'Adsorption par inversion de pression (PSA, ou Pressure Swing Adsorption) pour concentrer l'oxygène à partir de l'air ambiant. L'air est composé de 78 % d'azote, 21 % d'oxygène, 0,9 % d'argon et 0,1 % de gaz rares. La technologie PSA consiste à séparer l'oxygène de l'air ambiant sous haute pression, en éliminant l'azote et autres gaz grâce à un tamis moléculaire de zéolithe. L'oxygène qui en sort sera utilisé directement par le réseau de l'hôpital sans passer par les bouteilles. L'hôpital deviendra, donc, autonome et indépendant des fournisseurs externes. Ce générateur est une solution fiable et économique de production d'oxygène de bonne pureté sur site. C'est une solution plus sûre et moins chère que l'oxygène livré en bouteilles. Les générateurs d'oxygène sont, aussi, adaptés dans les zones difficiles d'accès ou pour les hôpitaux mobiles (hôpitaux militaires, postes médicaux avancés, hôpitaux de campagne...) A titre d'exemple, l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a, en 2010, accordé aux établissements de santé l'autorisation d'une production autonome. Il s'agit d'une production en continu, en fonction de la demande de l'établissement (avec une petite réserve pour pallier les pics de consommation) grâce à un générateur d'oxygène alimenté par des compresseurs d'air qui utilisent l'air ambiant. Tous les gestionnaires des établissements de santé savent que cette « option d'autonomie en matière de fluides médicaux» existe et je pense que nombreux d'entre eux auraient souhaité voir leur établissement en disposer. En 2020, il avait déjà été porté à la connaissance de l'ex-wali d'Oran, en réunion de travail, lors de la 2ème vague, de la « crise de l'oxygène » que nous avons vécue au CHU Oran, par la voix même du médecin chef du service de pneumologie de notre CHU, lequel avait lancé un cri de détresse et alerté sur le nombre important de décès par « manque d'oxygène »! L'assurance de régler rapidement ce problème avait été donnée ! Malheureusement ce scénario s'est répété quelques mois après. Pour cela, et afin de pallier à de nouvelles vagues de Covid-19, et afin de moderniser un tant soit peu nos hôpitaux, leur assurer une autonomie en matière de besoins en oxygène médical, garantie de sécurité à nos patients et de bon fonctionnement de certaines structures hospitalières sensibles telles les urgences médico-chirurgicales, les blocs opératoires et les services de réanimation par exemple et enfin donner une bonne image de nos hôpitaux, il serait judicieux, pour ne pas dire impératif, de doter l'ensemble des hôpitaux d'Algérie de ce genre d'équipements. Ce serait le minimum à faire ! *Médecin chef service de neurochirurgie CHU Oran