Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, le ministre d'Etat nigérian des Ressources pétrolières, Timipre Sylva et le ministre nigérien de l'Energie et des Energies renouvelables, Mahamane Sani Mahamadou, ont signé, jeudi, un Mémorandum d'entente de concrétisation du projet du Gazoduc transsaharien (TSGP). La signature de ce Mémorandum d'entente vient sanctionner les travaux de la 3e réunion ministérielle tripartite Algérie-Niger-Nigeria tenue au Centre international des conférences (CIC) autour du projet TSGP (Trans-Saharan Gas-Pipeline), consacrée à l'examen de l'ensemble des aspects du projet notamment l'état d'avancement de la mise en œuvre de la feuille de route arrêtée à Abuja (Nigeria), et ce, dans le cadre des travaux de la Task Force composée des experts des trois pays. Le TSGP est un méga projet de transport de gaz reliant les trois pays sur un tracé dépassant les 4.000 km. Le TSGP permettra de renforcer la sécurité des approvisionnements en gaz des marchés mondiaux, selon Mohamed Arkab. « A travers la concrétisation du projet TSGP, nous escomptons, en effet, de continuer à jouer les premiers rôles en matière de sécurité des approvisionnements des marchés mondiaux », a déclaré le ministre. Il a également souligné, dans ce sens, que la réalisation du projet TSGP intervient dans un « contexte géopolitique et énergétique particulier », marqué par une forte demande sur les hydrocarbures et en particulier sur le gaz naturel, d'une part, et une offre connaissant une tendance baissière, résultant de la baisse des investissements gaziers, constatée depuis 2014. Selon Arkab, «la récente survenance des perturbations des approvisionnements en produits énergétiques, en général, et celles liées aux approvisionnements en gaz naturel, en particulier, observée sur les marchés gaziers internationaux, nous interpelle à plus d'un titre quant à la place qu'occupera cette noble source d'énergie dans le mix énergétique futur ». M. Arkab a rappelé, dans ce cadre, que le gaz naturel présentait toutes les caractéristiques pour jouer les premiers rôles en matière de sécurité énergétique, car il s'agit d'une énergie « fiable, disponible, accessible et, surtout, propre ». « C'est dans ce contexte que je vous invite à profiter de cette opportunité, pour envoyer un signal fort à l'international, sur le lancement de la réalisation du projet TSGP, ce qui permettra aux sponsors d'entamer une prospection de partenaires pour le financement et la réalisation du projet, et ce, parallèlement à la réactualisation de l'étude inhérente au projet TSGP », a-t-il précisé. Concrétiser le projet dans les plus brefs délais Le ministre nigérian des Ressources pétrolières a exprimé de son côté la volonté de son pays d'œuvrer pour la concrétisation dans «les plus brefs délais» du projet du Gazoduc transsaharien (TSGP) devant relier les gisements gaziers du Nigeria, via le Niger, au réseau algérien. «Nous faisons en sorte que ce projet avance rapidement, car cela permettra de régler des problématiques liées à la sécurité énergétique», a déclaré le ministre nigérian. Tout en rappelant que la réalisation de ce projet, lancée en 2009, a pris «beaucoup de temps», le ministre nigérian a assuré que son pays « a d'ores et déjà entamé la construction de ce pipeline sur son territoire ». Il a, à ce propos, fait savoir que « les travaux de la Task Force qui a été mise en place à l'occasion de la réunion d'Abuja avancent très bien », ajoutant avoir reçu « «les encouragements du Président Tebboune ». « La réunion d'Alger revêt une grande importance et porte sur un projet stratégique », a encore expliqué Med Arkab. «Nous avons réalisé un grand progrès pour mettre en œuvre ce projet stratégique», notamment suite à la «pose des premiers jalons des études techniques de ce projet pour sa mise en œuvre sur le terrain dans les plus brefs délais». Le TSGP est un méga projet de transport de gaz reliant les trois pays sur un tracé dépassant les 4.000 km. Le gazoduc transsaharien, « Trans-Saharan Gas-Pipeline », devrait relier à partir de 2027 le Nigeria à l'Algérie pour transporter du gaz naturel vers l'Europe. Estimé à plus de 10 milliards de dollars, il est destiné à acheminer 20 à 30 milliards de m3 de gaz naturel du Nigeria vers l'Europe via le Niger et l'Algérie. D'une longueur totale de 4.128 kilomètres, dont 1.037 km traverseront le territoire du Nigeria, 841 km parcourront le Niger et le plus long tronçon, soit 2.310 km traversera le territoire algérien jusqu'à la côte méditerranéenne.