L'ouverture de l'année judiciaire 2022-2023 a coïncidé avec une déferlante de condamnations de plusieurs personnes pour leur implication dans des opérations de spéculation illicite et le monopole sur des produits alimentaires de large consommation (huile, farine, lait, etc.) ainsi que la hausse injustifiée des prix à travers le pays. Jeudi, à l'occasion de l'audience solennelle de début de l'année judiciaire 2022-2023 de la Cour d'appel, qui s'est tenue en présence des autorités civiles et militaires, du président du barreau de Tlemcen, des vice-présidents de la Cour, des procureurs généraux adjoints, des présidents des chambres civile, pénale, commerciale, sociale, foncière, maritime ainsi que des présidents des chambres d'accusation, des référés, des affaires familiales et des mineurs, ainsi que le président du tribunal administratif, les conseillers et greffiers, le président de la Cour de Tlemcen, Abdelaziz Benchehida, a affirmé dans son allocution que la Justice traquera dans le cadre légal tous les auteurs et groupes organisés qui se livrent à la spéculation des produits alimentaires destinés à nourrir des familles. Annonçant les orientations de l'année judiciaire 2022-2023, le président de la Cour a précisé que les affaires liées à la spéculation sur les marchandises notamment celles subventionnées sont désormais considérées comme des actes criminels et ce, au même titre, que les actes de terrorisme et les crimes organisés transnationaux traités au niveau du service de lutte contre ces fléaux. Pour rappel, une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 500.000 DA, a été récemment rendue par le tribunal de Tlemcen à l'encontre de deux personnes poursuivies dans une affaire de spéculation illicite sur des produits alimentaires de large consommation, selon un communiqué émanant du parquet de Tlemcen. «Les deux mis en cause ont été jugées grâce à la procédure de comparution immédiate et en application des dispositions de l'article 11, alinéa 03 du Code de procédure pénale». Le jugement rendu par le magistrat lors de ce procès ordonne également des mesures d'administration judiciaire, à savoir, «la radiation du registre de commerce des activités de ces deux accusés, l'interdiction d'exercice de ce genre de commerce à l'avenir et la confiscation des saisies». Outre la nécessité d'agir efficacement contre ce fléau et d'en poursuivre les auteurs, l'orateur a, par ailleurs, souligné que l'institution judiciaire s'acquitte de ses missions constitutionnelles dans le respect des lois de la République en tant que garante des libertés et droits fondamentaux de tout un chacun. Ainsi, la Justice veillera à la protection du patrimoine forestier et du citoyen contre les accidents de la circulation, la lutte contre le trafic de drogue, les substances psychotropes et les actes de criminalité organisée portant atteinte aux biens et luttera aussi contre la délinquance économique et financière et la dilapidation des deniers publics.