Le président de la République sahraouie, Secrétaire général du Front Polisario, sera reçu le 11 septembre prochain à New York par le Secrétaire général des Nations Unies, tandis que l'envoyé personnel pour le Sahara Occidental sera, lui, reçu le 13 septembre prochain à Alger. L'on rappelle que Staffan de Mistura, l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, pour le Sahara Occidental effectue depuis le lundi 4 septembre dernier une visite officielle dans les territoires sahraouis occupés avec pour première halte Laâyoune occupée où il est arrivé le lundi soir et où il a certainement observé la répression des forces militaires marocaines de manifestations pacifiques de sahraouies qui voulaient se rapprocher de lui pour exposer leurs problèmes et défendre leur combat pour l'indépendance de leurs territoires. De Mistura avait rencontré, d'ailleurs, le lendemain mardi, des organisations sahraouies «qui l'ont informé des violations des droits de l'homme commises par le Maroc, et lui ont affirmé leur attachement au droit à l'autodétermination, à la liberté et à l'indépendance». Mercredi soir du 6 septembre dernier, de Mistura est allé à Dakhla-Oued Eddahab, l'autre ville occupée par le Maroc où il est resté jusqu'au lendemain, jeudi, le temps d'entamer des discussions avec des représentants sahraouis et à qui il a fait savoir que les Nations Unies cherchent à trouver «une solution politique juste et acceptable pour les parties en conflit». C'est la première fois que l'envoyé personnel du SG de l'ONU visite les territoires occupés sahraouis depuis sa nomination le 6 octobre 2021. Sa visite à Laâyoune et à Dakhla-Oued Eddahab «a brisé le blocus imposé sur le territoire par les forces d'occupation», avait déclaré un diplomate sahraoui à un média britannique. Un journal espagnol a pour sa part «mis en lumière la répression marocaine des manifestations pacifiques des civils sahraouis dans Laâyoune occupée, affirmant que le Maroc a doublé sa répression dans les territoires occupés, en concomitance avec la visite «surprise» de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, la première depuis sa nomination il y a près de deux (2) ans ». «Les Américains veulent une solution politique digne et raisonnable» L'on rappelle que la visite de de Mistura intervient à peine 24 h après celle entreprise le dimanche 3 septembre dernier dans la région du sous-secrétaire d'Etat américain adjoint, Joshua Harris, assistant du Secrétaire d'Etat américain aux affaires étrangères, où il a été reçu à Alger par Lounes Magramane, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger. «Au cours de leurs entretiens, les deux parties ont passé en revue les moyens et les perspectives de soutien aux efforts des Nations Unies en faveur d'une solution politique à la question du Sahara Occidental qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», avait indiqué un communiqué du MAECNE. D'avis d'observateurs, on est loin de la décision «tranchée» de Donald Trump, alors président des Etats-Unis, de reconnaitre «le plan d'autonomie marocain» et «l'ouverture d'un consulat américain à Dakhla». Considéré comme étant «spécialiste du dossier du Sahara Occidental», le responsable américain, s'il a entamé une visite dans la région à cet effet, «c'est qu'une nouvelle dynamique est créée». Il semble que «les Etats-Unis reviennent aux décisions de l'ONU relatives au règlement du conflit sahraoui par la tenue d'un référendum». Harris et de Mistura dans une même période en tournée dans la région signifie selon ces observateurs que « les Etats-Unis constatent qu'il y a de sérieux blocages pour que le peuple sahraoui n'accède pas à son indépendance». L'on nous rappelle que «le plan d'autonomie pour le Sahara Occidental proposé par le Maroc date de 2007, en 16 longues années, ses promoteurs n'ont pas réussi à en faire une base de discussions de quoi que ce soit ». C'est pour eux «un plan destiné à faire diversion, une sortie de route pour l'ONU pour éloigner le plus possible la tenue d'un référendum dans les territoires sahraouis occupés». «Une nouvelle dynamique est créée» Et bien que « Harris a parlé d'autodétermination aux Sahraouis et à l'Algérie, des responsables américains veulent eux d'une solution digne et raisonnable qui ne sera pas imposée aux deux parties mais s'imposera d'elle-même». Il est noté que «de Mistura a commencé sa tournée par une visite au Maroc, des discussions avec les responsables du Front Polisario, puis dans les territoires sahraouis occupés et la terminera par Alger et Nouakchott en Mauritanie, ce qui prouve que les Américains marquent une distanciation par rapport à la question». De Mistura sera ainsi reçu par les autorités officielles à Alger, le mercredi 13 septembre prochain avant de se diriger vers la Mauritanie où il marquera la fin de sa mission onusienne. Ce n'est certainement pas un hasard de calendrier si le Président sahraoui, Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali sera lui à New York pour être reçu le lundi 11 septembre prochain par le SG de l'ONU. Tous ces déplacements de responsables américains dans la région et du Président sahraoui aux Nations Unies, dans une même période, sont jugés «très importantes». L'envoyé personnel du SG de l'ONU remettra le rapport de sa tournée dans la région en octobre prochain « où seront tenues des sessions du Conseil de sécurité pour discuter des développements de la question sahraouie et renouveler le mandat de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO), qui s'achèvera le 31 octobre ».