En dépit des mesures prises par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en faveur de la filière avicole, depuis le début de cette année, les prix des viandes blanches maintiennent le cap, avec une flambée « persistante » jugée « inacceptable » par les consommateurs et « injustifiables » par les autorités publiques. Le 20 novembre dernier, le ministère de l'Ariculture et du Développement rural a pris, en concertation avec tous les acteurs de la filière viandes blanches', « des mesures urgentes», dans le but de contrer cette la flambée des prix, la jugeant « injustifiée ». Et ce malgré «une abondante production », selon le département d'Abdelhafid Henni. Les décisions prises concernent l'augmentation des capacités de production à travers l'approvisionnement du marché en produits locaux et la réduction des délais d'approvisionnement du marché en viandes blanches importées. Il a été également décidé de lancer des enquêtes par les services vétérinaires, d'accélérer la cadence de mise à disposition des intrants (aliments pour volailles) au profit des petits éleveurs. Il a été décidé en outre de communiquer le prix de l'unité du poussin de chair (1 jour), fixé à 120 dinars pour l'unité. Le ministère de l'Agriculture a appelé à la tenue de réunions de concertation avec les représentants de la Fédération nationale des aviculteurs, en vue de parvenir à une convention de branche, dans les meilleurs délais, dans l'objectif de fixer le modèle d'organisation et une gestion idoine de la filière, à l'effet de garantir la stabilité des prix au niveau du marché. Contacté par nos soins, Said Habrih, président de la Commission nationale de volaille et des viandes blanches, affilée à l'Association des commerçants, des investisseurs et des artisans, a affirmé au «Le Quotidien d'Oran' que les prix demeurent encore élevés. Et de préciser qu» « à l'heure où je vous parle, la régulation du marché et la baisse des prix n'est toujours pas effective sur le terrain ». Pour ce qui est des mesures récentes et urgentes prises par le ministère de l'Agriculture, M. Habrih a affirmé que leur impact sur les prix ne sera ressenti qu'après la mise en application des décisions prises, notamment par rapport à l'application des nouveaux prix de l'unité du poussin et l'accélération de la cadence de mise à disposition d'intrants aux petits éleveurs. En précisant que cette tâche n'est pas du tout aisée car, dit-il, 90 % des opérateurs et des petits éleveurs sont issus du secteur privé. Notre interlocuteur a affirmé qu'il est vrai que les pouvoirs publics ont pris des mesures, en août dernier 2023, pour la fourniture d'aliments à des prix plafonnés par l'ONAB, ainsi que l'ouverture des importations directes d'œufs à couver. Mais, dit-il, les raisons de cette flambée ne concernent pas uniquement les coûts élevés des intrants, mais aussi d'autres facteurs qui parfois sont imprévisibles et surviennent chaque année, telles les maladies. Cette fois-ci, certains éleveurs ont subi d'énormes pertes suite à la mortalité des poules, en raison de virus, certains ont perdu 10.000 poules, d'autres ont perdu entre 40 % et 50 % de leur production. Certains avec des pertes de 20 % du total de leur production. Pour le président de la Commission avicole, le problème de l'organisation du marché est une des raisons qui est derrière cette flambée des prix récurrente depuis plusieurs années. A cela s'ajoute le manque d'organisation au sein de la filière elle-même et l'absence de recensement exact des éleveurs. En regrettant le fait que les petits éleveurs, cette fois-ci, ont totalement abandonné la filière suite à un cumul de problèmes et la charge des dépenses à la production. Il est nécessaire, dit-il, voire urgent, d'organiser cette branche en passant par un recensement exhaustif du nombre des éleveurs, des abattoirs, des commerçants du secteur. En regrettant le fait que le marché de la volaille soit régi souvent par des spéculateurs.