L'industrie pharmaceutique en Algérie connaît, depuis quelques années, une croissance sans précédent, notamment avec l'entrée en exploitation de nouvelles unités de production, au fil des années. Qui dit une mise en service de nouvelles entreprises dit automatiquement, création d'emplois. Justement, Aissa Boudechiche, membre responsable du site de recrutement «Emploitic» a affirmé que son site, leader du recrutement en Algérie, a enregistré 59.000 annonces d'offres d'emploi dans le secteur pharmaceutique, qui ont été publiées sur les cinq dernières années. Ce qui engendre une moyenne de 10.000 à 12.000 annonces par an sur notre plateforme. Intervenant hier, lors d'un direct publié sur les réseaux sociaux, organisé par l'Association Nationale des Pharmaciens Algériens (ANPHA) sur le marché de l'emploi, dans le domaine pharmaceutique et de l'industrie pharmaceutique en Algérie, M. Boudechiche a affirmé que de 9% des annonces d'emploi sont dédiés au secteur du pharma, sur la liste des métiers et des secteurs qui recrutent le plus en Algérie. Ces chiffres englobent le secteur du commerce et distribution, la production et la vente en gros dans le secteur pharmaceutique. Zahir Bettache, consultant en droit du travail, a affirmé que la législation et la réglementation sont favorables au recrutement des jeunes diplômés et aux demandeurs de travail dans le secteur. Mais, dit-il, le vrai problème qui se pose par rapport à l'employabilité, c'est le fait de se contenter de la formation académique universitaire. Il faut, selon sa perception des choses, préparer les jeunes diplômés à devenir des chefs d'entreprises au lieu de préparer des jeunes à devenir de simples pharmaciens. Tous les intervenants au débat ont attesté que les jeunes diplômés doivent se faire une place dans le monde du travail dès leurs premières années universitaires en renforçant leur compétence par des stages et des formations parallèles qui peuvent contribuer à l'employabilité des jeunes diplômés. Et ce, pour se faire valoir en compétence auprès des employeurs. Pour ce qui des contrats de travail à durée indéterminée (CDI) ou des contrats à durée déterminée (CDD) qui font souvent l'objet de débat au milieu du travail, l'expert a affirmé qu'aujourd'hui les pays dits développés ne se réfèrent plus à cette périodicité de la contractualisation, mais se réfèrent à des impératifs économiques et aux besoins. Mouadh Tabainet, président de l'ANPHA, a affirmé pour sa part que la dernière réglementation a exigé d'augmenter le nombre des pharmaciens, des directeurs techniques pharmaciens, et des directeurs techniques assistants, ce qui est positif pour le recrutement des jeunes diplômés universitaires. Certes, cette réglementation peut contribuer à l'employabilité des pharmaciens, mais ce qui est préférable, notamment dans l'Industrie pharmaceutique pour les pharmaciens , c'est d'aller chercher, auprès des opérateurs du secteur pharmaceutique, pour vulgariser, dit-il, les missions méconnues du pharmacien auprès des opérateurs du secteur. C'est plutôt faire un travail de sensibilisation et de promotion des activités du pharmacien et référencer la position du pharmacien et ses activités au sein des établissements pharmaceutiques pour aller vers une insertion plus efficace. Plutôt que de se référer à un texte, qui recommande d'installer un pharmacien ici ou là, avec un nombre défini. Donc, il est préférable, selon le président de l'ANPHA, de solliciter les opérateurs du secteur et les autorités pour l'émergence de certaines spécialités, selon les tendances du marché de l'emploi. Et d'affirmer que même l'université doit jouer son rôle. «Elle doit adapter ses programmes de formation sur les nouveaux besoins, sur le modèle de santé algérien et sur le modèle de l'industrie pharmaceutique algérienne. Et ce, pour préparer les pharmaciens qui seront aptes à affronter la réalité du monde du travail». L'ANPHA a procédé au lancement du projet du référentiel algérien des métiers du pharmacien. Ce référentiel devra ainsi cerner les besoins réels en formation et va permettre à l'université de s'adapter aux besoins réels du marché économique et même préparer des programmes d'études sur le plan pédagogique, en adoptant l'approche par compétence.