A l'instar de toutes les villes d'Algérie, des jeunes et moins jeunes de Zemmora, dans la wilaya de Relizane, ont exprimé, hier matin, leur ras-le-bol. En effet, dès huit heures du matin, les victimes de la mal-vie et de la marginalisation qui se sont promis depuis près d'une semaine à travers le bouche à oreille et facebook, ce réseau social du net devenu un outil banal de regroupement, de faire savoir aux autorités locales qu'ils sont à l'instar de leurs compatriotes des épris de droits et de liberté et que l'heure n'est plus à l'étouffement. Selon, les « Ouleds bled », comme on les appelle ici, l'ordre du ralliement a été peu suivi, mais ils promettent une plus grande mobilisation dans les jours à venir. Comme si la ville était coupée du reste de l'Algérie, Zemmora n'a pas bougé. Les logements restent sans acquéreurs, le taux de chômage alarmant, le manque d'activités sportives et culturelles presqu'inexistant et dont les structures ne répondent plus aux normes vu la croissance démographique galopante et l'exode rural dramatique de la décennie noire dont Zemmora vit les conséquences du moment que rares ont été ceux qui rejoignirent leurs douars, malgré l'aide octroyée. L'arrivée du président de l'APW de Relizane, M. Bendjebbar Abdelkader, pour tendre l'oreille aux contestataires, ne portera pas ses fruits, selon nos sources. Car semble-t-il, il ne sera pas question, lors des prochains jours, de logement et d'emploi, mais de guerre à la hogra. Si les consignes du président de la République tendent vers l'ouverture afin que l'Algérien porte sa voix plus haut, à Zemmora, c'est à la sauvette que l'on photographie. Nous croyons savoir que le prochain sit-in verra plus de preneurs d'images que de manifestants vu l'appel pour casser le mur de l'interdit arbitraire. Qui n'aurait vu le marché couvert de Zemmora et les attentes interminables devant les guichets de l'état-civil n'aurait rien vu. Un marché couvert fait de roseaux et où se côtoient ânes et chèvres tout près de la mairie avec un « trabendique » câble électrique que Sonelgaz n'est pas prête à voir, l'informel n'étant à l'ordre du jour, et un état-civil où le S12 n'est pas prêt de montrer du nez. Tout le monde s'accorde à vous dire que la ville régresse. Outre les revendications sociales, les Zemmoréens ont demandé la mise à l'écart de leur maire, un élu aux bras liés, qui ne sait où donner de la tête. M. Bendjebbar Abdelkader, l'infatigable homme de terrain et le Chef de daïra de Zemmora aux compétences reconnues, sauront-ils apaiser la colère de ces voix qui montent en crescendo ?