Les travailleurs de la base pétrolière de Hassi R'mel durcissent leur mouvement de protestation. Après trois semaines de grèves sporadiques, ils ont entamé ce mardi 29 mars une grève de la faim illimitée. Cette action de protestation illustre le profond marasme qui ronge ces employés de la plus grande entreprise nationale et du plus important groupe pétrolier d'Afrique. Pas moins de 2000 travailleurs ont suivi le mot d'ordre de grève de la faim, selon leurs représentants. « Plus de deux mille employés ont commencé une grève de la faim. Ils continueront toutefois à travailler jusqu'à la saturation… on continuera à lutter pacifiquement pour faire prévaloir nos droits », indique Chahir Abdelkader, porte parole du collectif des travailleurs joint au téléphone. « Les travailleurs boycottent la restauration. Ni petit-déjeuner, ni déjeuner ni dîner. Ce matin, les cantines de la compagnie étaient bien vides. Mais ils continuent à travailler. Ils sont décidés à aller jusqu'au bout de leur action de protestation », affirme pour sa part un porte-parole du mouvement, Ali Arhab dans une déclaration à TSA. Cette action est en effet décidée après l'échec de toutes les voies de recours habituelles et le refus catégorique de leur tutelle de tendre l'oreille à leurs revendications jugées légitimes. « Nous avons commencé par boycotter le déjeuner. Le PDG de Sonatrach nous a promis au début du mois de mars de prendre en charge nos revendications. Mais force est de constater qu'il n'a pas tenu sa promesse. L'ultimatum que nous lui avons donné a expiré. Les travailleurs ont décidé à l'unanimité de recourir à cette grève. On ne nous a pas vraiment laissé le choix », souligne M. Arhab. Ce dernier dénonce au passage l'attitude du partenaire social qui, selon lui, « n'a jamais été du côté du travailleur ». D'après notre interlocuteur, le mouvement de grève a été suivi à 90 %. Plusieurs unités de production comme celle de Haoudh El Hamra, de Tin Fouyé Tabenkort (plus connue sous le sigle TFT) ou encore de Rhoude Nousse ont rejoint le mouvement de grève. Les grévistes de la faim réclament, entre autres, l'augmentation du salaire de base comme tous les autres secteurs d'activité, une prime d'intéressement de 300 000 DA et une prime de fin de carrière calculée sur le nouveau salaire de base. Les protestataires revendiquent également un alignement des salaires de base des agents non concernés par les anciennes augmentations de 8 %, 15 %, 20 % et 25 % à 30 % avec la même date d'effet.