L' équipe de Réflexion, équipe de Zaoualia issue de l'Algérie profonde, ils n'ont ni villa, ni LSP ni Fonal, ni voiture. Même pas une Marutti. Ils n'ont qu'un stylo, un Nokia 3310 et une « Roulema » immatriculée 27, sans freins, sans marche arrière, piloté par le Red-Chef, Charef, son copilote, Dadi, et le joker (journaliste) Houcine, le fonceur. Parfois je me dis que si la famine persiste dans quelques contrées chez quelques communautés, c'est parce que la sagesse s'est éclipsée, la paresse domine et l'esprit de corps a démoli l'altruisme. Mais parfois j'incrimine l'égoïsme des autres humains, mordus du profit, intolérants et cupides. Si quelque pays est envahi, je me dis que Malek Bennabi a averti les faibles avec son « n'est colonisé que ce qui est colonisable ».Il fallait s'unir, me dis-je. Et parfois, je blâme et réprouve ces forts qui s'imposent sans raison aucune pour dominer les peuples. Il nous arrive à tous de nous contredire. Dans la tête au moins. La limite, à mon sens, de toute pensée philosophique est l'absurde dont la limite est la contradiction. La limite de la limite. Ce n'est qu'un échantillon de ce qui peut agiter et déformer les méninges d'un être qui réfléchit. Le mot est lâché. « Réfléchir » Réfléchir, c'est concentrer sa pensée, et penser c'est imaginer et concevoir. Et de réfléchir est tiré le substantif « réflexion » que M. Belhamideche Belkacem a choisi pour baptiser un jour de mai 2008 son canard qui ne verra le jour que le 26 juillet de cette même année. Qui sommes-nous ? Si l'on croit détenir la vérité absolue, c'est que l'on est soit ignorant en puissance soit fanatique. Et c'est ainsi que le fondateur de Réflexion conçoit les choses. Car, dit-il, si l'on est doté d'un cerveau, c'est surement pour méditer, penser, cogiter et surtout étudier la « chose ». Trêves de philosophie et d'histoire. Je suis limité par le nombre de lettres, de signes et d'espaces. Le nouveau rédacteur en chef, M. Charef Slamani me respecte bien. Je connais mes limites et ne voudrais aucunement le plonger dans l'absurde. C'est-à-dire verser le contenu d'une cafetière dans une tasse. Où voulais-je en venir ? A « Comment réfléchit-on à Réflexion ? » Non. Comment vit-on à Réflexion. Et qui sommes-nous ? Vous dire que nous sommes une famille serait banalité. Des amis ? Pas du tout. Disons une bonne équipe. Si nous n'étions pas une famille, Benyahia Abdelkader, Charef Slamani et Sihem n'auraient pas fait de revenir de si tôt et Hafidha m'aurait tenu rancune. Si nous n'étions pas des amis, nos portes ne seraient pas ouvertes aux uns et autres. Qui peut expliquer ce qui unit ces bonnes gens entre elles et pourtant aucun lien de parenté ne les lie ?Je ne vais pas tomber dans l'anodin et l'insipide avec fraternité, amitié, esprit d'équipe et solidarité. C'est trop facile. A Réflexion, la liberté de penser est garantie et même on vous pousse à vous décomplexer de cette maudite artificielle autocensure. La liberté d'écrire est assurée. Jamais au grand jamais, l'état ou quelque commis de cette noble entité, qui en fin de compte n'est que notre belle Algérie, ne s'est immiscé dans les écrits de notre quotidien. Quand quelqu'un a envie de dire que Hassi Messaoud, le poumon de l'Algérie, meurt de soif, il le dit haut et fort et l'écrit en plus. Pourquoi en exemple Hassi Messaoud là où l'argent coule à flot ? Moi-même je ne le sais pas. Une envie de dire ce que m'a soufflé un citoyen bêta qui croit que l'état interdit d'écrire sur Hassi Messaoud. La signature d'un article se paie cher Parfois, on imagine que l'on pense carré à Réflexion. Du tout. Rien contre l'administration, les commis de l'état, les élus et encore moins les députés et les maires. Mais ne pas dénoncer un député qui traine partout sa petite copine –vu à la télé- au lieu de ses électeurs à travers leurs taudis est un manquement au devoir sacré d'informer ceux qui aspirent à une Algérie nouvelle. Un maire qui se soucie peu de ses administrés que ronge la maladie, déshydrate la soif et anéantit l'isolement et s'accapare d'un lot de terrain à bâtir pour y ériger trois magasins ne nous dérange point à Réflexion. Nous ne sommes que de pauvres gens face à de pauvres types. Désarmés en plus. Plus de 70 affaires, à titre d'exemples, ont opposé M. Belkacem Belhamideche à diverses parties et il s'en est sorti indemne. Il a dérangé ceux qui considèrent le « méfait » comme « bienfait » et nous y a emmené tous pour constat. Sauf que la signature d'un article se paie cher. Vols, dilapidations de deniers publics, malfaçon, magouilles en tous genres, laisser-aller, tyrannie, violences et autres indignités devraient interpeler le commun des mortels pas seulement le journaliste. Être algérien, ça se mérite Libres et directs, ces gens issus de toutes les couches de la société –que je n'ai jamais réussi à définir- excepté celle des gens aisés, sont prêts à mourir pour dire leur mot. Enfin l'écrire. Dès qu'il est pensé, c'en est fini. Il est gravé comme sur du roc. Comme tous les Algériens –et je souligne que ça se mérite d'être algérien et je ne prétends pas être meilleur que les autres- nous vivons nos dilemmes au quotidien. Ainsi, comme le constatent souvent nos lecteurs, nous sommes avec et contre les mendiants, avec le beylik et contre les mal logés, contre le beylik et avec les mal logés, contre la vignette automobile et avec la solidarité nationale, avec les médecins grévistes et contre les médecins grévistes. Que le mal logé retourne à son douar, que le médecin soigne, c'est le pauvre qui en pâtit. Que l'état construise des logements et paie mieux les médecins. Tout dépend du type de cerveau et de son état, et aussi de la plume et du journaliste qui la manie. Nous sommes comme l'Algérie. Nous sommes l'Algérie. « Réflexion » aussi a été pris pour mort à plusieurs reprises. Tout comme mon beau pays. Mais les Grands ne meurent pas. Quand les chargés du sauvetage des baigneurs invétérés touchent leur salaire et que des handicapés se voient considérés, on est heureux à Réflexion. C'est grâce à nous, dénonciateurs de toujours, que le monde tourne rond. Après tout et heureusement qu'il y a des oreilles honnêtes partout. Enfin des yeux qui lisent. A Réflexion où les jeunes se cherchent, parfois avec les vieux pour suite, comme si tout le monde était âgé de 18 ans en terminales des lycées, ça souffle la bonne humeur et ça rajeunit , quand Mme. Alaa s'enferme pour ne pas perdre le fil de ses idées, M. Bentahar Mohamed cherche après Mostaganem qui étouffe ou s'étouffe et pourtant il vit un « étouffement avéré » et ce Benyahia Abdelkader qui se perd à chercher parmi tant d'autres le vrai « saint patron », comme il dit, d'une communauté ou d'une agglomération. Si Hadj Ahmed Bendia, le directeur technique, butine d'un poste à l'autre au milieu de son équipe qui conçoit quotidiennement une œuvre artistique avec lucidité, c'est que le journal risque de paraitre sur les étals des kiosques avec des handicaps. Et le matin, les regards des autres le font fondre comme neige au soleil. Quand on est si bien entouré, comme l'est tout le personnel de notre quotidien, il y a lieu de répéter ce qu'a dit quelqu'un dont je n'ai plus le nom en tête : « L'homme n'a pas d'amis, c'est son bonheur qui en a ». Réfléchissez et rêvez, ça rend heureux. Moi, je me réveille chaque matin avec un beau rêve jamais terminé. Je le termine toujours à Mostaganem au 15, rue Berraïs Abderrahmane. Réfléchissez, ça fait du bien..!