L'utilisation de témoignages douteux par le pouvoir fait dire à certaines organisations que le gouvernement irakien aurait eu recours à la torture. Quelques jours à peine après le départ des dernières troupes américaines et moins d'un an après la mise en place laborieuse du gouvernement, la trêve politique semble plus fragile que jamais en Irak. À tel point que la Maison-Blanche a exprimé son «inquiétude» et a appelé «toutes les parties à œuvrer pour résoudre leurs divergences».Le bloc parlementaire Irakiya, qui bénéficie du soutien des sunnites, boycotte le gouvernement et l'Assemblée. Le chef du gouvernement chiite, Nouri al-Maliki, veut le limogeage d'un vice-premier ministre sunnite qui l'avait qualifié de «dictateur». Comme le souhaitait Maliki, un mandat d'arrêt a été lancé à l'encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi. Dimanche soir, les Irakiens ont découvert sur leurs petits écrans les aveux en images de trois gardes du corps du vice-président. Ils confessaient avoir commis des actes terroristes qu'aurait commandités Tarek al-Hachémi en personne. Attentats, assassinats d'officiers de police et de personnalités politiques, la liste des procédés destinés à éliminer les adversaires politiques du leader sunnite serait accablante. La mise en scène organisée par le ministère de l'Intérieur n'est pas la première du genre en Irak. Mais elle suscite aujourd'hui l'inquiétude des associations de défense des droits de l'homme qui, tout comme l'ancien premier ministre Iyad Allaoui, accusent le gouvernement irakien d'user de procédés violents comme la torture, hérités du régime dictatorial de Saddam Hussein, pour obtenir ce type de témoignages.