Il semblerait que le virus de la trahison est entrain de gagner tous les partis. Du FLN, passant par le RND et voilà maintenant que le leader du FNA sorte de sa réserve et crie fort pour dénoncer ce qui est entrain de se tramer contre lui pour le destituer de son règne. En effet, Moussa Touati pointe du doigt les neuf députés élus sur sa liste lors des législatives du 10 mai de comploter pour l'évincer du parti. « Ces derniers sont en train de collecter les signatures pour l'organisation d'un congrès extraordinaire », a-t-il affirmé ce lundi 28 mai au cours d'une conférence de presse à Alger. En réaction, M. Touati décide d'avancer la date du congrès du FNA au mois juin alors que celui-ci était initialement prévu pour septembre prochain. « J'avais décidé de tenir le congrès avant les élections législatives mais nous étions très occupés par la préparation de la campagne. Les instances du parti ont choisi de le tenir avant le mois de ramadhan », a-t-il expliqué. Autre argument avancé par Touati : l'indisponibilité des salles pour l'organisation de ce congrès, comme la Coupole, réservée aux festivités célébrant le cinquantenaire de l'indépendance. Touati refuse de parler de crise ou de malaise au sein du parti. Il ira jusqu'à minimiser l'impact de la démarche des députés en question consistant en la collecte de signatures pour la convocation d'un congrès extraordinaire. Mais en voulant justifier "son assurance", il révèle tout de même une vérité fracassante : le congrès extraordinaire doit avoir l'appui des deux tiers des membres du Conseil national (CN). Or « sur les 207 membres du CN désignés lors du dernier congrès, il n'en reste que 110 actuellement ». Sans l'avouer directement, Touati reconnaît qu'il existe une hémorragie tout de même impressionnante au sein de sa base militante. Chiffres à l'appui, Touati annonce aussi que sur les 32 députés élus sur ses listes de 2002 à 2012, seuls quatre lui sont restés fidèles. « Nos militants sont fidèles, mais les problèmes du FNA sont provoqués à chaque fois par des dissidents venus essentiellement du FLN et du RND, que nous avons accueillis parmi nous ». Alors pourquoi répéter les mêmes "erreurs" ? « Parce que généralement, ces militants viennent par l'intermédiaire des moudjahidines qui insistent pour être intégrés dans mon parti », précise-t-il. Par ailleurs, Moussa Touati considère que le « complot » contre le FNA est manœuvré de l'extérieur du parti. Il se dit convaincu de « payer les conséquences de son refus absolu de quitter l'opposition ». « Des gens sont venus me demander de corriger la ligne politique du parti, j'ai dit non. Puisque depuis sa création, le parti a opté pour le choix de l'opposition. Un choix irréversible », ajoute t il. Malgré "la trahison" de ses députés élus le 10 mai, Touati garde les portes du dialogue ouvertes et reconnaît qu'il est incapable d'appliquer des sanctions contre eux, comme les radier du parti. « S'il y a sanction, elle sera prononcée dans cinq ans avec la fin de leur mandat », a-t-il prévenu. Il exhibera par contre une dizaine de fois, durant la conférence de presse, l'engagement signé par les députés avant les élections législatives. Un document, faut-il le préciser, qui n'a de valeur qu'à l'intérieur des instances du parti.