Déstabilisé par des mouvements terroristes, le Mali inquiète les pays environnants. Si l'Algérie s'est auto-proclamée gendarme du Sahel, le Maroc doit aussi agir pour empêcher que la situation au Mali dégénère dans toute la région. La situation sécuritaire de la région sahélo-saharienne et la question de l'intégrité du Mali sont des plus préoccupantes. Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a évoqué le risque de ce qu'il a appelé un "sahelistan", c'est-à-dire d'une zone où règnerait des groupes extrémistes comme Aqmi ou Mujao.A vrai dire, cela serait pire que l'Afghanistan en raison de la proximité de ce territoire avec le Maghreb et les pays européens. Ce qui est clair aujourd'hui est l'extrême faiblesse du gouvernement malien qui ne peut contrôler son immense territoire, notamment au nord où il y a une situation de non-droit qui laisse le champ libre à la rébellion touarègue du MNLA, d'une part, et à l'agitation de groupes terroristes, Aqmi et autres plus ou moins affiliés, d'autre part.La revendication touarègue n'est pas de même nature que l'activisme radical. Elle peut et doit trouver une solution politique. En revanche, le danger le plus grave est celui des milices du type Aqmi. On sait que le rêve de groupes terroristes et, aussi, il faut le souligner, de leurs partenaires narcotrafiquants est d'avoir un territoire qui puisse leur servir de sanctuaire. Face à ce péril, tout le problème est la faiblesse de l'Etat malien et de ses forces armées. Cela devrait obliger les principaux pays de la région à prendre la mesure du problème et à aider le Mali.