La future usine de Renault en Algérie va générer dans un premier temps 350 emplois directs, a fait savoir vendredi le directeur du groupe pour la zone Euromed-Afrique Jean-Christophe Kugler. "Au démarrage, on aura 350 emplois directs" dans cette usine, implantée près d'Oran dans un bâtiment déjà existant, a-t-il dit lors d'une conférence téléphonique. La production initiale, prévue pour le deuxième semestre 2014, consistera en l'assemblage de kits importés de Roumanie ou de Turquie, tandis que les moteurs viendront de France, a-t-il expliqué. Le premier modèle produit sera en effet la nouvelle Symbol, un véhicule dérivé de la Dacia Logan produite en Roumanie, à environ 25 000 unités par an. Le constructeur automobile français compte ensuite monter en cadence pour atteindre 75 000 unités par an en passant à une production complète sur place, avec un atelier de peinture, de la tôlerie, etc. Ce schéma explique aussi la faiblesse de l'investissement de départ, a ajouté Jean-Christophe Kugler. Il est de 50 millions d'euros, apporté par Renault et par ses partenaires algériens dans le cadre de leur coentreprise à 49-51 %. "Tout est partagé à 50-50", a insisté Jean-Christophe Kugler. Le ministre algérien de l'Industrie, Chérif Rahmani, avait chiffré jeudi à environ un milliard d'euros l'investissement total nécessaire au démarrage de cette usine automobile, qui sera la première dans le pays. "Le ministre a dû faire une estimation de l'ensemble des travaux qui vont au-delà du périmètre de l'usine", a estimé Jean-Christophe Kugler. "Il y a des modifications assez importantes à faire du port d'Oran, au niveau de l'infrastructure routière, d'approvisionnement en eau et en électricité", a-t-il expliqué. La garantie d'exclusivité de trois ans obtenue par Renault, qui fait qu'aucun autre constructeur automobile ne pourra s'implanter en Algérie pendant ce temps, offrira "le maximum de chances à cette opération de réussir", a-t-il souligné. "Une fois que cette opération aura bien démarré, ça nous pose aucun problème que l'Algérie prospecte au niveau d'autres constructeurs automobiles." Renault sera ainsi bien placé sur ce marché, le deuxième du continent derrière l'Afrique du Sud, avec 409 300 véhicules vendus à fin novembre. Le gouvernement algérien souhaite pour sa part mettre sur pied une filière automobile, avec un réseau de sous-traitants locaux.