L'organisation nationale des Moudjahidine (ONM, anciens combattants) a dénoncé dimanche les mesures que la France s'apprête à prendre en faveur des harkis, après l'annonce de la création en France d'une fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie. «La glorification de la collaboration par nos ennemis d'hier constitue une attitude indécente qui inspire le rejet», a affirmé le secrétaire général de l'ONM, Saïd Abadou, dont les propos sont rapportés par l'Agence de presse APS. Cette organisation regroupe ceux qui ont participé à la guerre d'indépendance contre la France (1954-1962). M. Abadou faisait référence aux déclarations du secrétaire d'Etat français à la Défense et aux Anciens combattants Hubert Falco qui a annoncé vendredi de futures mesures en faveur des harkis (supplétifs algériens de l'armée française). M. Falco avait souligné qu'au-delà de la reconnaissance «morale» de la Nation, celle-ci devait aux harkis une reconnaissance «concrète, c'est-à-dire sociale et économique». Un grand nombre de harkis ont été massacrés à l'indépendance tandis que d'autres ont fui vers la France où ils ont été parqués pendant des années dans des centres de transit. Ils forment aujourd'hui une communauté, descendants compris, de 400.000 personnes.